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La Base Aérienne de Sion, implantée sur l'aérodrome mixte civil/militaire de la capitale du canton suisse du Valais, a célébré en septembre 2008 ses 65 ans d'existence. Pour l'occasion, des journées Portes ouvertes y ont été organisées les vendredi 26 et samedi 27 septembre 2008, alors même que se déroulait le cours de répétition annuel des unités des Forces Aériennes Suisses affectées, en temps de mobilisation, à cet aérodrome. Une activité aérienne soutenue pouvait ainsi être admirée dans le décor magnifique du Valais central, encadré par les hautes chaînes montagneuses des Alpes bernoises au nord et des Alpes valaisanes au sud.
La Base Aérienne assure le service de vol (engagement et maintien constant en état de vol) des divers aéronefs militaires (avions et hélicoptères)
appelés à y opérer, ainsi que le support sous différents aspects (entretien des systèmes électroniques au sol et embarqués, surveillance
de l'aérodrome, gestion du centre d'apprentissage). Elle garantit la disponibilité des infrastructures et du matériel nécessaires à la
formation et à l'entraînement des escadrilles et du personnel les mettant en oeuvre. Il est à noter que les militaires, en assurant
l’entretien technique de la piste (y compris le déneigement) et des équipements aéroportuaires (ILS entre autres), jouent ainsi un rôle
essentiel dans le développement du trafic civil (voir l'article de Serge Nemry dans la rubrique reportages 2011).
En temps normal; la
Base Aérienne emploie environ 160 personnes. Celles-ci relèvent des Forces Aériennes elles-mêmes (support service de vol et support
aérodrome, 70 personnes et 40 apprentis), mais aussi de la BLA (Base logistique de l’armée : appui logistique et infrastructure, 28
personnes), de Skyguide (gestion du trafic aérien tant militaire que civil, 15 personnes) et de RUAG Aerospace (1 personne).
L'Escadrille 18 (Esc Av 18), comme les deux autres escadrilles volant sur Hornet, est une unité professionnelle à temps plein ; elle opère en temps normal à Payerne avec ses F/A-18 C et D. Par contre, l'Escadrille 19 (Esc Av 19) est une unité de milice, dont le cours de répétition est le temps fort annuel, toute l'unité étant mobilisée et opérant à partir de son aérodrome d'affectation du temps de crise. Les pilotes de milice effectuent, outre le CR, plusieurs cours d'entraînement (CE) d'une semaine chacun ainsi que des vols d'entraînement individuels (IT), le nombre d'heures de vol annuel devant être au minimum de 50 (l'espacement entre deux vols ne doit par ailleurs pas excéder quatre semaines). Ces pilotes exercent le reste du temps un emploi civil, souvent en tant que pilote dans une compagnie commerciale mais qui peut aussi très bien être sans rapport avec l'aviation (exemples souvent cités : ingénieur, avocat, instituteur, cadre . . .). Les Escadrilles d'aviation de milice restantes (Esc Avi 6, 8 et 19) volent toutes sur le Tiger, dont une cinquantaine restent en service actuellement sur les 110 exemplaires livrés entre 1979 et 1985 suite à deux commandes distinctes (étant précisé que 44 ont été revendus à l'US Navy entre 2003 et 2008).
On notera à l'intention des spotters que, d'une manière générale, le système de gestion des avions est centralisé, ce qui implique que les
appareils sont alloués aux escadrilles en fonction des besoins et non pas affectés en propre. Ceci est particulièrement vrai pour les
escadrilles de milice, qui ne sont activées que temporairement. Il en résulte que les insignes portés sur les F-5 ne reflètent pas forcément
l'appartenance à l'unité correspondante. De plus, beaucoup de Tiger portent encore les insignes d’escadrilles ou de formations dissoutes
(nombreuses), une belle manière d'en conserver bien haut les couleurs. Seuls les F-5E affectés à la Patrouille Suisse (J-3080 à J-3091) font
exception à cette règle, ce qui ne les empêche pas de servir, en dehors des activités propres à celle-ci, à des missions d'entraînement
opérationnel, souvent en tant que plastron eu égard à leurs couleurs vives.
Quant aux Hornet équipant les trois escadrilles professionnelles, les insignes ne sont pas portés, à l'exception
notable de trois appareils. Il s'agit du J-5011 pour l'escadrille 11 "Tigers" (Meiringen), du J-5017 pour l'escadrille 17 "Falcons"
(Payerne) et du J-5018 pour l'escadrille 18 "Panthers" (Payerne). Ils ont reçu en outre chacun une décoration spéciale de dérives et peuvent
ainsi être considérés comme les "flagships" de chacune de ces unités.
Le cours de répétition 2008 a eu lieu du 15 septembre au 3 octobre, les activités de vol proprement dites ayant été concentrées sur onze
journées, hors week-ends. Ces activités sont intensives, les sorties (5 à 6 par jour) regroupant généralement six à huit avions (F-5E et F,
F/A-18C et D) ; elles s'inscrivent dans le cadre de l'entraînement à la mission de police du ciel et de défense aérienne dévolue aux Forces
Aériennes.
Cette mission a été particulièrement mise en exergue pendant les CR de janvier 2006 et janvier 2009, durant lesquels la Base
Aérienne 14 a été responsable de l’engagement depuis Sion des F/A-18 et F-5 chargés de la protection de l’espace aérien dans le secteur de
Davos, où se déroulait le Forum économique mondial (WEF). Les appareils, équipés de munitions de combat, ont ainsi surveillé en
permanence le secteur pendant la durée du WEF, afin de faire respecter l’interdiction de vol édictée et de pouvoir intervenir immédiatement en
cas de nécessité (des Pilatus PC-7 participaient aussi au dispositif).
Emblématiques du passé de la base, un DH-100 Vampire Mk6, un Hawker Hunter Mk58 et un Mirage IIIRS symbolisaient les trois premières générations de chasseurs
à réaction utilisés par les Forces Aériennes Suisses.
Les présentations en vol du vendredi après-midi se sont intercalées entre les départs et retours des Hornet et Tiger du CR en missions opérationnelles, à la
différence du samedi où ces derniers n'ont pas volé. Le PC-7 Team, le Hornet Solo Display et la Patrouille Suisse se sont succédés dans le
ciel valaisan, démontrant leur savoir-faire et leur légendaire précision à un public admiratif et conquis. Ces évolutions étaient
encore magnifiées par le superbe cadre montagneux entourant l'aérodrome. Diverses animations et expositions au sol (présentation
des travaux du centre d’apprentissage de polymécaniciens, de véhicules spéciaux des Forces Aériennes, démonstrations cynophiles )
complétaient le programme de ces JPO attractives et parfaitement organisées.
En définitive, de bien belles journées sous le légendaire soleil du Valais, qui auront attiré pas moins de 18 500 personnes (contre
6 000 pour le 60ème anniversaire en 2003), un très beau résultat pour une manifestation à participation purement nationale. Cette affluence
montre que, malgré les problèmes existant du fait des nuisances sonores, la population locale reste attachée à sa Base aérienne, dont
les activités induisent des retombées économiques importantes. Quant aux spotters, beaucoup sont venus de loin (des cantons suisses, mais
aussi de l'étranger : Italie, Pays-Bas, Belgique, France . . .), comme toujours à Sion et leur présence ne peut qu'influer favorablement sur
le tourisme local, hôtellerie et restauration . . .
Rendez-vous, espérons-le, pour de nouvelles JPO en 2013 pour le 70ème anniversaire de la Base Aérienne . . . sans oublier bien entendu le Breitling
International Airshow qui déploiera ses fastes à Sion les 16, 17 et 18 septembre 2011.
(1) Quatre langues sont utilisées au sein de la Confédération Helvétique : l'allemand, le français, l'italien et le romanche (par ordre
d'importance dégressif). Dans un souci de simplification, les désignations et abréviations francophones des unités ont été retenues.
Pour mémoire, nous indiquons ci-après les équivalents de ces termes en allemand, la langue majoritaire :
- Base Aérienne (BA) : Flugplatzkommando (Flpl Kdo)
-
Escadre d'Aviation (Esca Av) : Fliegergeschwader (Fl Geschw)
-
Escadrille d'Aviation (Esc Av) : Fliegerstaffel (Fl St)
- Cours de répétition (CR) : Wiederholungkurs (WK)