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Alouette Nostalgia
Texte et photos : Patrick Peulmeule
Voici un peu plus d'un an, le 9 septembre 2009, à Liège-Bierset, la
Composante Air des Forces Armées Belges disait adieu à ses trois
derniers hélicoptères SA318C Alouette II encore en état de vol au Wing
Héli, les machines A61, A64 et A69.
Trois semaines à peine avant le retrait, l'une des dernières missions effectuées par ce type d'hélicoptère sous la cocarde
belge aura été l'accompagnement, traditionnel, de la célèbre marche internationale
organisée chaque année en août par la Défense Belge, les Quatre Jours de l'Yser.
Cet exercice militaire, ouvert également aux civils, aussi bien belges qu'étrangers, existe sous sa forme actuelle depuis 1973. L'édition
2009, qui a eu lieu du 19 au 22 août, a attiré le nombre considérable de 9 300 participants.
La marche consiste en des circuits, différents suivant les années, proposés chaque jour au départ d'une ville du Westhoek
(Koksijde/Oostduinkerke, Poperinge, Diksmuide et Ieper). En fait, plusieurs distances "à la carte" sont même proposées à chaque étape, afin de
satisfaire un public le plus diversifié possible ; pour les militaires et les marcheurs confirmés, le trajet classique journalier est de 32 km.
Des animations sont présentées aux participants, parmi lesquelles des sauts de paras-commandos et des "baptêmes" hélico.
C'est ici qu'intervenait l'Alouette II, les paradrops ayant lieu en un point donné du parcours, en bord de plage ou en campagne
suivant les étapes, tandis que les vols de baptême étaient effectués à partir d'un stade ou autre pelouse.
Nous avons suivi pendant deux jours, les 19 et 20 août 2009, les opérations de l'Alouette II A64 lors des circuits au départ
d'Oostduinkerke et de Poperinge. Une belle occasion d'admirer une dernière fois dans ce contexte la légendaire Alouette II, machine solide, agile et
versatile qui aura fidèlement servi l'aviation belge pendant pratiquement cinquante ans.
Le mercredi 19 août, pour les largages effectués
à De Panne, l'Alouette se posait et décollait de l'extrémité ouest de la digue (Esplanade Léopold I). A chaque rotation, l'appareil emportait à
environ 2 000 mètres d'altitude deux parachutistes qui venaient atterrir sur la plage devant le monument au Roi Léopold . . . au beau milieu d'estivants ravis.
L'après-midi, les vols avec passagers eurent lieu à partir du stade de football d'Oostduinkerke.
L'A64 reçut ici le renfort de sa "grande sœur", une Alouette III (matricule M-2) de l'Héli Flight de la Force Navale Belge venue de sa base toute proche de
Koksijde.
Le lendemain, changement de décor, départ pour le secteur des Monts de Flandre avec posé au bénéfice des paras à Loker, au pied
du Rodeberg, dans un champ fraîchement moissonné – un décor très bucolique et plein de charme.
L'après-midi, quelques vols de "baptême" furent effectués à partir d'Abeele, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de Loker.
L'environnement très diversifié (digue surpeuplée, champs ou prairies parfois en pente, fils électriques, stades encadrés de pylônes d'éclairage, arbres
ou bâtiments à proximité . . .) faisait ressortir
autant la capacité de la machine à se poser dans des lieux exigus et/ou délicats d'approche que le haut degré de professionnalisme et de dextérité du
pilote.
Le pilote était assisté au sol de deux techniciens du Wing Héli, qui mettaient leur savoir-faire au service, en particulier,
de la sécurité sous ses divers aspects. Pour le ravitaillement ainsi que pour la nuit, la machine rentrait sur la base de Koksijde.
L'A64 aura regagné Bierset avec un potentiel restant avant révision de quelques heures de vol seulement (le total des heures
à la date de son retrait étant de l'ordre de 8 500, accomplies en une quarantaine d'années de service . . .).
Comme ses deux congénères également encore en état de vol, elle a ensuite été mise en vente puis acheminée vers Madagascar, mais ceci est une autre histoire . . .
L'armée belge aura reçu, en plusieurs lots, 81 Alouette II :
- une première série (A01 à A39, livraisons entre 1959 et 1962), version SA 313B équipée d'une turbine Turboméca Artouste ;
les exemplaires restants seront pour la plupart retirés suite à l'entrée en service des Agusta A-109BA entre 1992 et 1994.
- une deuxième série (A40 à A81, livraisons entre 1967 et 1970), version SA 318C équipée d'une turbine Astazou nettement plus puissante.
Il convient d'y ajouter 6 autres SA 318C (A90 à A95, devenus G90 à G95 au milieu des années nonante), exemplaires livrés au bénéfice de la
Gendarmerie qui les utilisera entre 1968 et 2000.