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La Force aérienne belge a 70 ans.
La Force Aérienne belge fête cette année son 70ème anniversaire.
Une belle occasion de partager quelques photos sorties de la boite à
archives et qui évoquent ces sept décades riches en avions et
évenements. Chaque mois, nous vous en présenterons une sélection, qui
sont autant de souvenirs ou de découvertes pour nous tous.
Mai 2016
F-84F THUNDERSTREAK.
Chasseur-bombardier, le F-84F Thunderstreak pouvait assurer des missions d'attaques au sol avec une belle panoplie de munitions. Quelques extraits du manuel tactique pour les opérations aériennes en attestent. A ce document
s'ajoutent les notes manuscrites du pilote qui reprenaient les particularités liées à l'utilisation des munitions. Enfin, un document montre les points faibles d'un char et les roquettes et bombes à
utiliser pour tenter de le mettre hors service. Les documents utilisés ici sont datés de 1953, proviennent du Department of the Air Force et faisaient partie de la documentation remise aux pilotes
belges. L'édito du magazine A Vol d'Oiseau ,édité par la Force Aérienne ( N° de septembre 1956) à lire ci-dessous est très explicite sur la force de frappe du Thunderstreak et l'image de puissance salvatrice
qu'il donnait aux troupes amies.
RF-84F THUNDERFLASH.
C'est à la demande de l'US Air Force que Republic Aviation Company développe une version de reconnaissance sur base de la cellule et du moteur du F-84F. Les principales modifications visibles touchent le nez qui,
fermé, contiendra les caméras ainsi que les entrées d'air qui sont placées à l’emplanture des ailes. La Force Aérienne belge, dans le cadre du programme d'aide MDAP, géré par les États-Unis, reçoit 24
exemplaires du Thunderflash, qui sont mis en service à partir de 1955. C'est la 42ème Escadrille de Reconnaissance Aérienne (RECCE) basée à Wahn en RFA qui est récipiendaire des RF-84F entièrement 'métal
naturel'. Dix exemplaires supplémentaires seront acquis à titre de compensation des avions perdus (Attrition). Deux types de camouflages remplaceront progressivement l'alu : d'abord le camouflage standard de
l'OTAN, vert foncé et gris foncé, bleu PRU pour le dessous; ensuite le trois tons appelé 'camouflage Vietnam', deux tons de vert et un de brun pour le dessus et un gris clair pour le dessous, comme repris dans
le document IT (Informations Techniques Volume 6) en vigueur à Beauvechain.
Le Flight Handbook donne le détail des différentes versions ainsi que les n° de séries auxquels ils correspondent. Des différences en fait peu visibles. L'implantation des équipements ,la
disposition des caméras avec leur différentes focales et les consignes d'utilisations font également partie de ce manuel remis aux pilotes belges. Les extraits du Carnet de Vols du Commandant Aviateur Désiré
Van Gerwen (Capitaine à l'époque) sont relatifs à sa transition du F-84F sur RF-84F en octobre 1957 puis à différents types de vols (Formation, Recce, Acro, navigation etc...) en janvier 1958.
Serge Nemry
Avril 2016
F-84F Thunderstreak, le premier chasseur-bombardier supersonique.
Pas facile à dompter le ‘’Streak’’, mais une fois que le pilote
l’avait ‘’bien en main’’, c’était un régal de voler sur ce
chasseur-bombardier
qui dépassait les 1.000km/h. Et cela, même si le moteur Wright J65 a
toujours connu des problèmes, qui ont entraîné la perte d’un nombre
important appareils. Nombreux sont les pilotes de F-84F Thunderstreak
qui ont fait part de ce sentiment, ils l’aimaient bien leur camion à
bombes. Cet avion conçu pour l’attaque au sol, construit par Republic
Aviation Company, a été mis en service pour la première fois en 1954,
aux USA. Au total , 2 122 appareils, avec cette aile en flèche typique
de cette nouvelle génération, dont 1 301 exemplaires doteront quelques
forces aériennes de l’OTAN. Dans le cadre du MDAP (Mutual Defense
assistance Program) la Force Aérienne belge en a reçu 180 entre juin
1955 et octobre 1957, suivi d’une nouvelle tranche de 17 avions, livrés
en mai et juin 1958.Ces Thunderstreak sont destinés à équiper les 2ème
et 10ème Wing, respectivement basés à Florennes et Kleine-Brogel. Les
missions qui leur sont attribuées restent l’attaque au sol et le
bombardement auxquels s’ajoute la frappe nucléaire, via un ‘’Quick
Reaction Alert’’ mis en place en 1960. A Florennes, ce sont les 1ère,
2ème et 3ème escadrille qui en sont les destinataires, la 3ème Esc
touchant ses premiers F-84F en juin 1955.Le 30 aout, le Major Aviateur
Léon Branders et le Capitaine Aviateur Laloux sont les premiers pilotes
belges à franchir le mur du son au-dessus du territoire national, à la
verticale de la base de Florennes. Un ‘’bang’’ qui projette la Force
Aérienne dans le prestigieux club des ‘’supersoniques ‘’. Au Limbourg,
sur la base de KB, les premiers Thunderstreak se posent en mars 1958 et
équipent progressivement les 27ème, 23ème et 31ème Escadrilles. En
1972, la ‘’Première’’ sera la dernière à changer de monture, elle
perçoit des Mirage 5. Les 3ème et 27ème ont disparu de l’organigramme
FAé. au gré des coupes budgétaires fatales à de nombreuses unités. La
2ème vole sur Mirage depuis 1970, la 31ème suivie de la 23ème sont
équipées de T/F-104G, Starfighter dès 1964.En mai 1972, quand le
dernier appareil est retiré du service (1ère Esc.), ce sont quelque 350
pilotes qui ont volé 400.000 heures sur cet avion dont ils parlent
encore aujourd’hui avec beaucoup de passion.
Présentation du F-84F Thunderstreak qui est armé de 6
mitrailleuses de 12,7mm. Il peut être configuré avec 24 roquettes de 5
pouces,4 bombes de 1.000 livres, ou 1 bombe nucléaire. En outre, si
nécessaire et selon la
configuration, quatre fusées JATO augmentent durant quelques secondes
la puissance au décollage. (Belgian Air Force)
F-84F de la 3ème Escadrille ‘’YL’’ du 2 Wing TAC de Florennes. Au
centre, Branders et Laloux, les premiers pilotes supersoniques.
Thunderstreak de la 1ère Escadrille codé’’ 3R ‘’et de la 2ème
codé ‘’UR’’ toujours au 2ème Wing. En 1967 un schéma de camouflage type
OTAN est appliqué aux
F-84F des deux escadrilles. (DR)
Les ‘’grands codes ‘’ tels qu’appliqués sur les F-84F à partir de
1962. Ils remplacent les codes propres aux escadrilles qui étaient YL,
Z6, 8S, 3R, UR, RA. (DR et Belgian Air Force)
La 23ème à Kleine -Brogel perçoit ses avions avec le code Z6. (DR)
A la 31ème ‘’Tiger’’ c’est le code 8S qui est apposé. (DR)
Roméo Alpha (RA) pour la 27ème Escadrille qui est l’unit é de transition pour tous les pilotes de F-84F.(DR)
Plusieurs appareils du 2ème Wing ont reçus des décorations
spéciales pour des présentations pilotées par le Capitaine Aviateur
Moriamé, le Major Aviateur Marette et l’Adjudant-chef Aviateur Dupont.
(DR et Serge Nemry)
La fin des Thunderstreak.
A la 1ère lors du dernier vol
F-84F, quelques avions ont été marqués sur le nez du nom du pilote. Ici
le FU-85 du Capitaine Aviateur Jo Huybens, officier d’opérations à la
1ère Esc. Le jeune officier pilote déclarait à
l’époque : Maintenant - vieux "F" - il est l’heure de te dire adieux;
nous ne caresserons plus tes ailes, nous ne courtiserons plus tes
instruments, mais nous te contemplerons encore avec nostalgie- dans
notre nouveau Musée de l’Air. Si aujourd’hui, notre regard se porte sur
ton digne successeur, tu tiendras très longtemps encore - la place qui
te revient dans le cœur des pilotes comme moi à qui tu as accordé tes
faveurs. (Extraits de l’interview accordée au magazine WINGS en 1972)
Si de nombreux Thunderstreak ont transité par Koksijde avant de
terminer à la ferraille, d’autres ont été dispersés sur les bases
belges ou dans des musées en Belgique et à l’étranger.
Sur cette photo, le FU-186 est emmené depuis Beauvechain par un
Chinook de l’US ARMY vers la réserve du Musée de l’Air à Tongerlo.
Enfin, quelques-uns ont été transformés en ‘’Mirage 5’’ par
l’adjonction d’une pointe de nez et d’un complément de matière aux
ailes pour en faire un
semblant d’aile delta. Ces leurres étaient destinés à tromper les
espions soviétiques qui cherchaient à connaître les moyens aériens de
l’OTAN (DR, Belgian Air Force et Serge Nemry)
Serge Nemry
Mars 2016
Trente-huit Lockheed T-33A ont équipé l’École de Chasse, la 31ème
Escadrille et la 11ème Escadrille VSV (Vol Sans Visibilité) de la Force
Aérienne.
Meteor 8 de la 350ème Escadrille en patrouille. Le 1er Wing a reçu 48 appareils de ce type en remplacement des Meteor 4.
Avro Canada CF-100 ‘’Canuck’’ Mk5.Le 1er Wing de chasse de Beauvechain
a exploité 53 Canuck comme avion d’interception tous temps, le premier
entrant en service en 1957. Les CF-100 étaient armés de pods roquettes
montés en bouts d’ailes. La Belgique est le seul client extérieur de
cet avion construit pour la Force Aérienne canadienne.
Fairchild C-119 ‘’ Flying Boxcar ‘’ du 15ème Wing de Transport et
Communication. Le nez bleu indique une appartenance à la 20ème
Escadrille.
Le QRA ‘’Quick Reaction Alert’’ de Beauvechain intercepte le BA-03 de la 8ème Escadrille.
Echange entre escadrilles. La 8ème Escadrille de Bierset en
mission d’entraînement avec un Buccaneer aux couleurs de
l’opération
‘’Grandy’’ en Irak ( Guerre du Golfe1991) et d’un Hawker Hunter de la
RAF.
Le Mirage 5 ‘’ Blackbird ‘’ en formation avec 1 Mirage IIIE décoré à
l’occasion du 30ème anniversaire de la 13ème Escadre de Chasse de
Colmar- Meyenheim.Au centre, un Mirage 5F des ‘’Metro Mike’’ de l’EC
2/13 Alpes.
Deux Alpha-Jet en tenue de camouflage escortent le AT-11 ‘’Batbird’’ du
70ème anniversaire de la 11ème Escadrille de Brustem (Saint-Trond).
En 1991, les cinq Sea King en formation à l'occasion du, alors, traditionnel meeting.
Février 2016
BAKA, Base aérienne de Kamina (Katanga) au Congo belge. C’est un
pan de l’histoire de la Force Aérienne belge qui se passe à 6.900 km de
la Place Dailly,
où se trouvait l’état-major FAé, à cette époque. C’est en plein milieu
de la brousse et ses matitis, qu’en 1949, d’énormes travaux sont
entamés pour y construire une base aérienne, où va s’installer l’École
de Pilotage Avancé. La Force terrestre s’établit également dans la
région, avec le centre d’entraînement des Paras-commandos.Une école
technique voit le jour et forme des mécaniciens avions congolais. Une
ville s'implante autour de la gare du BCK (Compagnie du Chemin de fer
du Bas Congo), Kamina ville.
En 1953, 126ème promotion d’élèves pilotes est la première à
recevoir son instruction sur T-6 Harvard au sein de la nouvelle École
de Pilotage
Avancé. Dorénavant, l’ensemble des pilotes en formation passera par
Kamina (à l’exception des élèves dirigés vers les USA).
L’immensité des régions survolées, couvertes de forêts très
denses, la brousse et ses multiples dangers ont incité la Force
Aérienne à mettre en place un
flight de sauvetage. Il est composé de trois hélicoptères Bristol
Sycamore, dont le premier entre en service en 1954 .Il intervient pour
les pilotes victimes d’un crash, pour les paras blessés lors de
manœuvres dans cette jungle et pour la population locale.
Le Roi Baudouin, effectue une visite au Congo en 1955.Il se rend à Kamina et assiste à un meeting aérien.
Un flight de transport composé de trois Dakota DC-3 voit le jour
en 1956.Le nombre d’avions varie au fil des ans avec à certains
moments,
huit ‘’Dak’’ sur la base. Le transport de fret et largage des
parachutistes font partie des missions de cette unité. Des C-119 Flying
Boxcar sont également présents et effectuent des rotations entre
la Belgique et Kamina.
En 1959, à l’occasion du 10ème anniversaire de la Base,
l’opération SIMBA est lancée. Quatre CF-100 Canuck quittent Beauvechain
pour rallier
Kamina. Partis le 4 juillet, les quatre avions se posent sur la longue
piste de BAKA le 8 à 9h30.Deux C-119 ont assuré le soutien logistique
tout au long de ce périple inédit rempli d’embûches.
La vie militaire au Katanga n’est pas un long fleuve tranquille,
en témoignent ces photos des pilotes et paras en exercice de survie.
Le 21 janvier 1960, le premier Fouga Magister destiné à l’EPA est
amené à Kamina par C-119. Le MT-1 sera rapidement remonté et testé au
sol avant
d’effectuer son premier vol le lendemain à 10 heures. Dix-huit
CM-170 Magister vont être opérationnel à l’EPA. Six d’entre-deux vont
être équipés de mitrailleuses de 7,62 mm et utilisés contre les
rebelles lors des troubles qui suivent l’indépendance.
Ceci constitue un (très) court résumé de cette grandiose aventure
menée par des militaires et civils belges. C’est un fait unique dans
les anales de la Force Aérienne.
Janvier 2016
Deux des quatre DC-6 de la 21ème Escadrille ‘’Indien rouge’’ du 15ème
Wing en 1970. Les OO-CDA et OO-CDR respectivement KY-1 et KY-2
effectuaient des rotations entre
Melsbroek et Ajaccio afin d’emmener les enfants du personnel militaire
vers le centre de vacances établi dans la ville Corse.
Ligne de Starfighter F-104G, du 1er Wing, 349ème Escadrille à Beauvechain, en 1978.
En 1989, interception du Fouga Magister par les F-16B, FB-02 et FB-07
en service à la 349ème Escadrille du 1er Wing de chasse. Le 07 porte
encore les traces des anciens marquages propre à KB tandis que le 02
affiche ses couleurs, un bleu bien patiné !
Le Mirage 5BA ‘’Delta Blue’’ piloté par le Commandant Aviateur Cis
Aerts tente de rentrer dans le cargo du C-130 (CH-02) qui sert de plate
forme aux
photographes. L’avion a été spécialement décoré pour fêter les 20 ans
du Mirage (1972-1992) à la 8ème Escadrille des cocottes bleues.
En juillet 1991, lors de l’Airshow, les cinq Sea-King de la 40ème
Escadrille ont évolué en une formation. Les RS-01 et 02 sont
photographiés depuis le RS-03.
Vingt bougies pour un Hercules! Le CH-05 reçoit une superbe décoration
commémorant les 20 ans du Lockheed Hercules à la FAé belge.
Jean-Pol Poncelet, Ministre de la Défense s’est rendu à Florennes où
une large panoplie du matériel mis en œuvre par la FAé était exposé.
Lors du vol vers EBFS,
deux F-16 du 2 Wing TAC ont intercepté le C-130 ministériel. Le FA-77
de la 1ère Escadrille effectue une approche impressionnante sur
l’arrière du Hercules, qui vole porte cargo ouverte.
Les Swallows, le duo acrobatique belge basé à Gossoncourt, composé du
Capitaine Mark Casteleyn, leader et du Lieutenant John Vandebosch,
wingman. Avant une séance d’entrainement, les ST-33 et ST-22 volent en
formation avec le ST-12. Ce dernier a reçu une décoration spéciale à
l’occasion des 25 ans du Marchetti à la Force Aérienne et des 45 ans de
la base de Gossoncourt. L’avion était piloté par le Commandant
‘’Chico’’
Vandenhede.