|
Vous êtes ici : Histoire - Musées - De Havilland
|
Sur la route de Duxford : de Havilland Museum
Mai 2015
Alain Bartier - Septembre 2015
Je vous le dis tout de suite : j’adore ce musée et je ne suis pas objectif mais tant pis !
Ce n’est pas Hendon, l’IWM de Duxford ou un de ces hauts lieux de
l’aviation anglaise, mais c’est un lieu mythique pour les passionnés de
la société de Havilland et de ses créations aéronautiques, mais surtout
d’un avion : le MOSQUITO !
Probablement traumatisé par les histoires familiales de la guerre 40-45, par un film
Mission 633,
les faits historiques comme l’attaque de la prison d’Amiens, on voue
une passion à un avion, inexplicable, irrationnelle !!! Allo Docteur !
Prescription ? Visiter le musée…
Situé au Nord de Londres, le long de la M25 et la nationale B256,
il faut le vouloir pour y aller, en effet pour y accéder il faut suivre
un chemin typiquement anglais à travers champs et maisons sur un Km
pour
découvrir le temple : de Havilland Aircraft Museum Trust limited !
Implantation :
Le musée à un tarif qui pourrait être qualifié d’élevé mais la raison
est simple : tout est du bénévolat dans ce musée. Mais c’est un musée
vivant puisque y sont préservés et rénovés un certain nombre d’avions
de la société. De l’équipe du magasin jusqu’aux équipes de rénovations,
rien que des « Volunteers ». Le reste du financement du musée provient
des donations. Le projet en cours consiste au financement de
construction d’un nouveau hangar pour abriter les collections et les
maintenir en état. Un Dragon rapide est en cours de rénovation aussi.
Dans la lignée d’autres musées, celui-ci permet l’organisation d’events pour alimenter les caisses !
C’est là que naquit le Mosquito : l’équipe de designer s’y établit en
septembre 1939. En 1947 les lieux furent abandonnés par de Havilland
Aicraft Company pour être réinvestis en 1955 sous la houlette d’un ex
Royal Marine Major. L’apport majeur fut sans conteste le prototype du
Mosquito le E0234/W4050 ! Le musée ouvrit ainsi en 1959,
une
bonne
année
…
Les appareils visibles ou des sections d’appareils…
La liste est conséquente: Airspeed AS.51 & 58 Horsa Glider,
British Aerospace BAe 146-100, de Havilland Cierva C.24 Autogiro,
de Havilland DH100 Vampire FB.6, de Havilland DH103 Sea Hornet NF.21 (tail
section) ,
Sea Hornet, de Havilland DH104 Dove Mk.8, de Havilland DH104 Dove Mk6,
de Havilland DH106 Comet 1A, de Havilland DH106 Comet 2R,
de Havilland DH106 Comet 4, de Havilland DH110 Sea Vixen FAW.2,
de
Havilland DH112 Sea Venom FAW.22, de Havilland DH112 Venom FB.4,
de Havilland DH112 Venom NF.3, wx853 DH112 Venom NF3,
de Havilland DH113 Vampire NF10, wm729 DH113 Vampire NF10,
de Havilland DH114 Heron Mk.2D,
de Havilland DH115 Vampire T.11,
de Havilland DH121 Trident, Trident-2e-G-AVFH,
de Havilland DH125, de Havilland DH53 Humming Bird,
de Havilland DH82A Tiger Moth, de Havilland DH82B Queen Bee,
de Havilland DH87B Hornet Moth, de Havilland DH88 Comet Racer,
de
Havilland DH89A Dragon Rapide, de Havilland DHC1 Chipmunk T.Mk.10,…
Et bien sûr, la raison principale de ma visite, les trois Mosquitos :
Les de Havilland DH98 Mosquito B.Mk.35, de Havilland DH98 Mosquito FB Mk.VI et le Havilland DH98 Mosquito Prototype.
Un grand nombre de moteurs (Gipsy, Goblin,…), de photos,
documents et maquettes,… rendent cette visite très agréable avec
l’occasion de
découvrir de nombreuses choses sur la société de Havilland qui
m’étaient inconnues.
Mais le suprême plaisir, c’est de pouvoir parler avec des
volontaires qui rénovent les Mosquito et ce pendant une demi-heure !
Parler avec
des passionnés rien de tel ; partager des connaissances et des rêves :
celui de voir voler ou voler dans un
Mossie
… Il parait même qu’outre les deux déjà en vol, trois autres seraient
en constructions et pourraient voler avant la fin de cette décennie !!!
L’espoir d’en ramener un en Angleterre est partagé par les équipes…
Passer par le shop peut-être ruineux mais instructif ou comme j’aime l’écrire : laissez votre carte visa à la maison…
Un peu d’histoire de la société de Havilland…
La société fut fondée en 1920 par Geoffrey de Havilland et George
Holt Thomas et s’établit sur le site de Stag Lane Aerodrome Edgware.
Aéroport disparu en 1933.
C’est sous l’entremise et grâce à un riche amateur, Alan Samuel
Butler, que la société pris de l’essor et elle sorti son premier avion
: le
Moth
. La société de Havilland se concentra sur des bi-places motorisés par
ses moteurs Gipsy. Les Gipsy Moth et Tiger Moth furent ainsi lancés et
lancèrent aussi l’histoire de l’aviation de cette société.
C’est en effet à bord d’un Gipsy Moth que l’aviatrice
Amy
Johnson
fit un vol solo Angleterre – Australie.
Les années 30, comme pour beaucoup d’entreprises aéronautiques fut
l’occasion de battre de nombreux records de distance, de vitesse et non
sans casses
matériels et pilotes… Avec des innovations techniques tant en moteurs
quand structures : monoplan. Structures en bois, …
Si la gamme Moth marque l’histoire de la société, c’est avec la gamme
Dh84 Dragon, Dragon Rapide et Dragon Express que s’établit la notoriété dans le grand public puisque Aer Lingus acheta ses appareils
pour équiper sa flotte. Les années trente furent aussi l’époque des courses de racers et de Havilland y fut présente avec le
DH 88 Comet .
Que certains considèrent comme le précurseur du Mosquito dans les principes d’utilisation du bois.
Après la guerre la société s’illustra par le lancement d’un des
premiers jets militaires de l’histoire : le Vampire et Sea Vampire mono
et biplaces. La société lança aussi des avions à réactions civils comme
le Trident et le Comet qui connut malheureusement quelques déboires. Le
dernier avion civil, après le rachat par Hawker Siddeley, fut le
Trident qui fut largement concurrencé par le Boeing 727…
Le
Mosquito…
L’histoire et l’image de la société de Havilland est intimement
associé au Mosquito dans l’esprit des passionnés d’aviation militaire.
Si à
notre époque depuis les années 70, la recherche de développement d’un
avion moderne, efficace avec des coûts limités a conduit à la création
d’avion multi-rôle, alors avec le Mosquito, de Havilland a certainement
joué le rôle de précurseur dès 1938.
En effet l’imminence de la guerre fit en sorte que l’Air
Ministery pensa développer des avions qui pouvaient être construits
sans la
présence de matériaux stratégiques en cas d’isolement de l’Angleterre :
mines de bauxites, aluminium, etc… En 1938 les prescriptions furent
éditées pour construire un avion bombardier-moyen réalisé avec du bois,
bois compressé ou laminé. En s’installant dans le musée actuel les
bases du DH98 allaient naître… et la maîtrise de la production en
bois
laminé.
Par l’utilisation du bois, une innovation majeure fut la
construction du fuselage en deux demi parties, héritage du Comet et de
l’
Albatross.
La combinaison de légèreté et de la puissance des premiers moteurs
Rolce Royce Merlin donna le premier exemplaire du Mosquito que l’on
trouve au musée : le W4050 qui vola le 25 novembre 1940.
La légende pouvait se construire : The wooden wonder - La merveille en bois.
Sa présentation fin 1940 au Ministre de l’Air fut considéré
comme un jour « satisfaisant » et la production de 150 exemplaires fut
lancée.
Le principe de l’avion rapide à toute altitude fit que l’avion démarra
sa carrière comme avion de reconnaissance non-armé.
On oublie dans la longue histoire des avions à pistons de la
guerre 40-45 que le Mosquito fut le plus rapide des bombardiers avec
une vitesse de 704 km/h à 29000 ft et une altitude de croisière de
42000 ft.
Dans ce musée deux modèles représentatifs sont ainsi présents :
1.
DH98 Mosquito B.Mk.35
Il représente la
dernière version du chasseur bombardier apparue début 1945. Cabine
pressurisée et emport de charges lourdes comme caractéristiques
principales. Il pouvait faire l’aller/retour sur Berlin sans problèmes…
pour un bimoteur. Il fut l’un des derniers construits à Hatfield et
termina sa carrière militaire en 1953 avant de servir de tracteurs de
cibles.
Il connut son heure de gloire en participant au tournage du film
Mosquito Squadron ou Squadron 633 en français. Il fit son dernier vol
en 1971 avant de revenir au Salisbury Hall.
Aircraft specifications:
Power Unit: Two 1,690 hp Rolls Royce Merlin 113/114
Wing Span: 54 ft 2 in (16.51 m)
All-up Weight (A.U.W): 23,000 lb (10,433 kg)
Max Speed: 415 mph (668 kph)
Ceiling: 42,000 ft (12,802 m)
Range: 1,995 miles (3,211 km)
2.
DH98 Mosquito FB Mk.VI
Symbole de la
version « Intruder », ce fut la version la plus produite. Développé à
partir de la version chasseur de nuit, il apparut en 1942. Equipé de 4
canons et 4 mitrailleuses, il pouvait aussi transporter en interne 2
bombes de 500 livres et 2 sous les ailes. Son but : attaque à basse
altitude. Sans compter un impressionnant canon anti-navire… ou des
roquettes sous les ailes.
Le modèle restauré servit à la libération et fut basé à Coxyde à la
libération avant de rejoindre les forces aériennes Néerlandaises. Après
son désarmement, il servit de modèle d’étude à l’Université de Delft et
le fuselage retourna au musée en 1978. Les ailes d’un Mossie Israélien
complète la rénovation toujours en cours et très avancée.
Aircraft Specifications:
Power Unit: Two 1,460 hp Rolls Royce Merlin 21
Wing Span: 54 ft 2 in (16.5 m)
All-up Weight (A.U.W): 22,258 lb (10,096 kg)
Max Speed: 378 mph (608 kph)
Ceiling: 33,000 ft (10,058 m)
Range: 1,855 miles (2,985 km)
La dernière sortie opérationnelle des Mosquito se déroula à Singapour
le 15/12/1955.
Quinze ans après le premier vol du prototype. Un exemplaire continua à
voler en meeting jusqu’à la fin des années 90 avant de malheureusement
se crasher en tuant pilote et navigateur.
Entre 1941 et 1945, pas moins de 8000 exemplaires furent
construits en Angleterre ainsi que dans les filiales de Havilland
Australiennes et Canadiennes dans pas moins de 40 versions !
Actuellement 2 mosquitos volent après 8 années d’effort ! Un exemplaire reconstruit sous l’égide de
Jerry Hagen
est une
version de type MK VI aux couleurs de la RNZAF qui participa au
bombardement de la prison d’Amiens. L’autre modèle est un DH98 MK35
restauré par la
Victoria Air Maintenance Ltd , la version bombardier avec nez vitré.
On espère les voir un jour, mais c’est une autre histoire…