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Les Hélismur en France.
Décembre 2010
Nous les voyons très souvent au-dessus de nos têtes, nous n'y prêtons pas forcément
attention, et pourtant leur rôle est indispensable au bon fonctionnement des
secours Français. Depuis la création du premier SAMU (Service d'Aide Médicale d'Urgence, à ne pas confondre avec le SMUR qui désigne en fait
l'ensemble des moyens hospitaliers déployés sur le terrain par la régulation) à Toulouse par Louis Lareng, les moyens mobiles n'ont cessé
de s'accroître. L'hélicoptère s'est très vite montré comme l'élément indispensable, tant pour la rapidité des interventions que pour le
confort offert au patient.
Les « hélicos blancs », comme ils sont surnommés dans le milieu SMUH (Service Médical d'Urgence par Hélicoptère), appartiennent
tous à des sociétés privées. En France on trouve la SAF (Service Aérien Français), MBH (Mont Blanc Hélicoptère), HDF (Hélicoptère De France) et
NHV (Nordzee Helikopters Vlaanderen, société Belge louant au SAMU 62, 59 et 02 un superbe et étonnant MD902). Ils sont loués par les hôpitaux
qui eux-mêmes sont subventionnés par l'Etat. La répartition des machines se fait donc principalement en fonction des moyens donnés par
l'Etat.
Cela fait parfois polémique, car les moyens sont demandés par les équipes médicales, mais n'ont pas toujours de réponses positives. Prenons
l'exemple de Poitiers où l'hélicoptère fait environ 900 heures de vols par an alors qu'à Toulouse les hélicoptères font à eux deux 1100
heures par an….soit environ 550 heures de vols par hélicoptère. Le deuxième hélicoptère Poitevin a jusque là été refusé. Cela permet un
temps de préparation des machines sans forcément enchainer les missions. Le confort pour le pilote est également non négligeable.
Les « hélismur » peuvent effectuer deux types de missions : le secours primaire et le secours secondaire. La première correspond à
une situation d'urgence suite à un accident de la route, un AVC dans une zone rurale etc. On cherche avant tout la rapidité du secours et le
confort. Cette
dernière est décidée par le médecin se trouvant sur le lieu de l'intervention et qui a « bilanté » le patient. Les secours secondaires correspondent aux
transferts inter-hospitaliers. Par exemple, si un hôpital ne peut pas gérer une pathologie, il va envoyer son patient vers un établissement
qui sera adapté. L'hélicoptère est donc appelé si la structure est très éloigné, si le patient à besoin d'un confort particulier, ou si le
transfert est un cas d'urgence. Par expérience, j'ai personnellement vu des SAMU partir de Poitiers pour Cahors ou encore faire
Nice-Toulouse…le quadrillage national n'est donc pas hermétique et la multitude de machines de tous les corps SMUH (Sécurité Civil,
Gendarmerie, Armée (notamment Marine nationale), SAMU) peut permettre de palier au manque d'une machine même si des exceptions existent.
Les hélicoptères sanitaires du SAMU, pour pouvoir avoir cette appellation, doivent avoir reçu
l'autorisation SMUH, délivrée par l'autorité de tutelle (DGAC ou son homologue dans le cas d'un exploitant communautaire), autorisation plus contraignante
notamment en termes d'expérience de l'équipage de conduite, d'équipements et d'entretien de l'appareil. De ce fait, 95% des
pilotes sont issus de l'armée. Même si certains pilotes issus du civil ont le nombre d'heure requis, ils n'ont peut être pas navigué dans les
conditions qu'ont pu vivre les militaires sur des opérations extérieurs. C'est donc très certainement un gage de sûreté pour les
sociétés de récupérer ces hommes, et non un acte de facilité comme certains aiment le penser.
Le secours en lui même peut également être effectué par d'autres corps aériens : c'est
par exemple
le cas du secours en montagne dont s'occupent principalement la Gendarmerie et la Sécurité Civile. En cas de grande catastrophe, les
hélicoptères de l'Armée de l'Air peuvent également intervenir. Enfin, la Marine Nationale effectue de concert avec la Sécurité Civile une
grande majorité des sauvetages en mer, missions spécifiques qui nécessitent que l'aéronef soit équipé d'un treuil et que l'équipage
soit formé à son utilisation.
Dans tous les cas, ces hommes passionnés volent pour les autres, parfois dans des conditions particulièrement difficiles, et il serait donc de bon ton de ne pas les
oublier lorsque l'on rend hommage à la chaîne des secours.
Rédaction : Fabien BERNARD