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Vol inaugural Pobeda Moscou-Ostende.

Luc Barry - Mars 2019


 Ce 7 mars était une date importante dans l’histoire de l’aéroport d’Ostende-Bruges. Après la tentative manquée il y a quelques années de Ryanair d’ouvrir une base sur l’aéroport de la côte belge, voici que la seule compagnie low-cost de la fédération de Russie, Pobeda (filiale à part entière d’Aeroflot), inaugurait sa deuxième escale dans le Benelux. Après l’ouverture du vol Moscou-Vnukovo vers Eindhoven, le 21 décembre 2018, la compagnie à bas prix relie désormais trois fois par semaine la station balnéaire belge au quatrième aéroport international de Moscou.
 Le vol inaugural DP903 s’était posé après un vol de trois heures et trente minutes. Opéré par le Boeing B737-8MC immatriculé VP-BQG livré par le constructeur à la compagnie voici seulement trois mois.
 Après le traditionnel baptême de l’avion par les pompiers de l’aéroport, le DG de la compagnie Andrey Kalmykov était accueilli à sa descente d’avion par la délégation belge ayant à sa tête le bourgmestre d’Ostende Bart Tomelein accompagné de Philippe Pierens échevin du tourisme de Bruges; de Charlotte Verkeyn échevine d’Ostende ayant l’aéroport dans ses attributions; de Marcel Buelens CEO de l’aéroport d’Ostende et de Stefan De Prycker CEO de Keolis. Au cours d’une brève conférence de presse, les intervenants ont d’une part insisté sur l’attrait touristique de la côte belge ainsi que sur le caractère historique de Bruges et d’autre part en évoquant l’important potentiel passager en provenance non seulement de Belgique mais également du nord de la France et du sud-ouest des Pays-Bas.
 A l’occasion du lancement de la nouvelle ligne aérienne, Keolis Belgium débute un nouveau service de shuttle en bus entre l’aéroport d’Ostende et Bruges en connexion avec les horaires de la compagnie aérienne russe. De Bruges et d’Ostende les passagers bénéficieront des nombreuses connexions ferroviaires en Belgique et vers le nord de la France.

 Pobeda, ce qui signifie victoire en russe, reprenait en novembre 2014 les activités de Dobrolet ainsi que ses deux B737-800.C’était la première tentative d’Aeroflot pour la création d’une compagnie aérienne low-cost en Russie. Pour son appartenance au gouvernement russe et en conséquence à l’accident aux causes controversées du vol Malasaya Airlines FL17 survenu en Ukraine, le 17 juillet 2014, augmenté du fait que la compagnie exploitait une liaison aérienne vers Simferopol en Crimée - partie de l’Ukraine Indépendante rattachée à la fédération de Russie après un référendum du16 mars 2014, non reconnu par de nombreux pays et l’Ukraine - la compagnie Dobrolet était mise sur la liste noire établie par l’Union Européenne et cessait immédiatement ses opérations aériennes, le 4 août.
 La nouvelle compagnie Pobeda avait pour mission à ses débuts de rendre possible au plus grand nombre sa mobilité dans la fédération de Russie en n’opérant initialement que les vols intérieurs suite à l’exigence formulée par l’agence du transport aérien russe Rosaviatsia.
Le premier vol débutait le 1 décembre 2014 de Moscou-Vnukovo à Volgograd suivi par une dizaine d’autres escales en fin de l’année au moyen d’une flotte composée de six B737-800 et deux B737 Max8.Le succès était rapidement au rendez-vous : le premier millionième passager suivi du deux millionième était atteint respectivement après seulement sept et neuf mois d’exploitation. En mai 2015, le réseau intérieur s’intensifiait avec l’ouverture des hubs de Sochi et Anapa comme destinations des vols saisonniers vers les lieux touristiques de la Mer Noire. Pobeda innovait en devenant la première compagnie aérienne au monde à bannir les chewing-gums à bord de ses avions suite aux nombreuses dégradations survenues aux sièges. Le 19 décembre 2015 était inauguré le premier vol international de Moscou à Bratislava suivi de Cologne, Larnaca et Gérone en 2016. La croissance rapide du trafic obtenue en 2016 se matérialisait en juin 2017 par le cap des dix millions de passagers transportés. Dans le courant de l’année la compagnie passait commande de vingt B737 Max 8 portée ensuite à trente exemplaires en 2018 pour livraison devant commencer en automne 2022 avec l’option de transformer une partie de cette commande en sept B737 Max 10 d’une capacité de 197 passagers au lieu de 189 pour la version initialement choisie. Dès octobre 2017, les dix B737-800 en service étaient équipés de Split Scimitar Winglets, occasionnant une réduction supplémentaire de 2,5% en carburant par rapport aux winglets déjà installés ce qui permettait une réduction totale de 6, 6 % soit une économie annuelle de plus de 210.000 l de kérosène par avion. 2017 voyait aussi l’ouverture de l’escale italienne de Bergamo et Gazipasa en Turquie.
L’expansion internationale se poursuivait en 2018 avec l’ouverture des lignes de Moscou vers Helsinki, Vénice, Eindhoven, Palerme et de Saint- Pétersbourg vers Pise et Londres. Cependant une ligne saisonnière entre Moscou et Bordeaux devait s’ouvrir pour l’été mais suite aux barrières administratives imposées par les autorités françaises celle-ci était annulée. La compagnie terminait l’année en ayant transporté sept millions de passagers sur ses lignes.
 Au début de cet été la flotte d’une moyenne d’âge de deux ans et trois mois passera de vingt-six à trente avions soit dix-sept B737-800 et treize B737-Max 8. Dix nouvelles destinations sont prévues parmi lesquelles Moscou à Ulyanovsk et Omsk, Saint-Pétersbourg à Kazan et Sochi à Kirov.
 Celles-ci s’ajouteront aux quarante-cinq routes existantes servant trente-sept destinations dont seize internationales en Allemagne, Angleterre, Arménie, Autriche, Azerbaïdjan, Belgique, Chypre, Espagne,  Géorgie, Finlande, Italie, Monténégro, Pays-Bas, Slovaquie et Turquie. La compagnie espère ainsi atteindre le cap des dix millions de passagers transportés en 2019.