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Guynemer
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Guynemer, 100 ans après.
Michel
Pourbaix - Octobre 2017
11 septembre 1917, 8h30.
Le capitaine Georges Guynemer décolle à bord de son
Spad ; son ailier est le lieutenant Bozon-Verduraz. A peine arrivé sur
la zone qui leur a été assignée, Guynemer aperçoit un biplan ennemi et
fonce à sa rencontre. Son équipier, qui a vu des monoplaces menaçants,
les engage pour les distraire.
Peu de temps après, le lieutenant Bozon-Verduraz se retrouve seul dans
le ciel et doit rentrer au terrain; il espère y retrouver Guynemer
mais personne n’a de nouvelles.
Par après, on apprendra qu’un soldat allemand a identifié le capitaine
Guynemer grâce à sa carte d’identité de pilote. Son avion s’est écrasé
près de Poelkapelle (Ypres, Flandre occidentale, Belgique) mais un
intense duel d’artillerie dans la nuit du 11 au 12 septembre va
détruire toutes traces de l’avion et de son pilote.
Georges Guynemer.
Né le 24 décembre 1894 à Paris, il est de santé fragile et cela forge
son caractère.
Dès 1914, il souhaite s’engager
dans l’aviation mais sa nature chétive le fait refuser par les
médecins. Son père, ancien militaire, joue de son influence pour le
faire accepter et le jeune Georges finit par être incorporé à l’école
des mécaniciens de Pau en novembre 1914. Son opiniâtreté le mène à être
accepté comme élève pilote mais sa tendance à casser les avions met à
rude épreuve la patience de ses chefs. Il obtient néanmoins son brevet
de pilote le 26 avril 1915. Affecté en escadrille, il continue à faire
preuve de maladresse mais son instructeur qui voit en lui un bon pilote, le
protège et le conseille.
Le 19 juillet 1915, il obtient sa première victoire aérienne. A partir
de là, il change du tout au tout et ses collègues le voient maintenant
comme un homme de sang-froid et de précision, malgré sa tendance à
foncer. Sa devise « Faire face » le représente bien, lui qui ne refuse
aucun combat, fonce tout droit, au plus près de l’ennemi pour maximiser
ses chances de l’abattre.
Lorsqu’il est abattu, il compte 53 victoires homologuées et 29
probables ; il a reçu la croix de la Légion d’honneur, la Médaille
militaire et la Croix de guerre avec plus de vingt palmes de bronze.
Son courage, les valeurs qu’il a défendues, son sens du devoir et du
sacrifice seront pour longtemps un exemple pour des générations de
pilotes.
«
Mort au champ d’honneur à Poelkapelle le 11 septembre 1917. Héros
légendaire, tombé en plein ciel de gloire, après trois ans de lutte
ardente. Restera le plus pur symbole des qualités de la race : tenacité
indomptable, énergie farouche, courage sublime. Animé de la foi la plus
inébranlable dans la victoire, il lègue aux soldats français un
souvenir impérissable qui exaltera l’esprit de sacrifice et provoquera
les plus nobles émulations. »
Cette 26eme et dernière citation à l’ordre de l’armée est répétée lors
de chaque cérémonie en son honneur. Elle l’a été à Poelkapelle, le 11
septembre 2017 et à Luxeuil, le 6 octobre suivant. Elle est inscrite sur le monument de Poelkapelle
Poelkapelle, 11 septembre 2017.
C’est une cérémonie grandiose pour commémorer les cent ans.
Plus de 300 personnes ont participé au repas précédant la cérémonie et encore plus les y ont rejointes.
Dans la région, le souvenir du héros est tenace; les enfants de
l’école locale le connaissent et chantent ses louanges, en français s'il vous plaît, chaque année.
Les plus hautes autorités françaises et belges sont présentes. Du côté
français, le général d’armée aérienne Lanata, patron de l’armée de
l’air et Mme l’Ambassadrice de France en Belgique ; pour la Belgique,
le Roi s’est fait représenter par le général-major aviateur Vansina,
commandant de la composante air, il est entouré de nombreux membres de
l’état-major. Les autorités locales et des membres d’associations
patriotiques mais aussi des habitants sont aussi présents. Tout est
magnifiquement coordonné par le Comité Franco-Belge du Souvenir Guynemer.
La musique de l’Armée de l’Air et des détachements français et belges
entourent le monument ; le moment venu, ils défileront devant les
autorités pour clôturer la cérémonie.
Malheureusement, les conditions météo catastrophiques en début de
cérémonie ont forcé l’annulation du passage de la Patrouille de France,
des Mirage 2000 du 1/2 Cigognes et des F-16 belges. Seul le Sea King a
pu larguer les pétales de roses au-dessus du monument érigé sur le
rond-point au centre de Poelkapelle.
Des répliques d’avions de la première guerre étaient visibles dans
l’église du village et ont servi de décor à de nombreuses photos
souvenir, le monument fleuri l’était tout autant.
Le monument :
C’est le 8 juillet 1923 qu’un groupe d’As
belges (Willy Coppens d’Houthulst, Jan Olieslagers, Edmond Thieffry,
Fernand Jacquet et André Demeulemeester) inaugure le monument en
mémoire de Georges Guynemer au centre de Poelkapelle.
A son sommet,
la cigogne à ailes basse, insigne de Guynemer, vole dans la direction
dans laquelle il se serait écrasé ; une couronne de lauriers est
suspendue dans la direction du front allié de l’époque ; la dernière
citation à l’ordre de l’armée y est gravée.
Luxeuil, 6 octobre 2017.
La base aérienne 116 abrite le groupe de chasse 1/2 « Cigognes » depuis
2011 ; les trois escadrilles qui le composent ont toutes le bel animal
comme insigne. Quoi de plus normal donc que de commémorer le centenaire
de la mort du capitaine Guynemer sur cette base. Pour l’occasion, un
mini-airshow d’aéronefs français est organisé en fin de journée et pas
moins de 200 spotters y sont conviés, en plus des invités à la
cérémonie.
Dans le hangar, une reconstitution du bar de l’escadrille et des avions
d’époque servent de décor. A l’extérieur, le soleil arrivé tardivement
éclaire la Patrouille de France, les Extra 300 de l’Equipe de voltige,
le Rafale Démo et des Mirage 2000-5F locaux dont celui décoré
spécialement cette année en l’honneur de Guynemer.
Le soleil couchant va permettre des photos inhabituelles même si elles
seront plus délicates à prendre.