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Schaffen Oldtimer Fly-In 2016
Luc Barry - Septembre 2016
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Le fly-in de Schaffen, événement incontournable pour tous les passionnés d'avions de tourisme et d'avions anciens, était un succès grâce aux conditions météorologiques favorables lors du deuxième
week-end d’août. Plus de deux cent quatre-vingt aéronefs étaient rassemblés sur l'aérodrome du Brabant flamand qui célèbre ses cent ans d'existence ainsi que les septante années d'activité de la Défense belge sur le site.
A cette occasion, une exposition
s'organisait dans un des hangars, grâce à l'aide du Musée des Parachutistes belges Pégase situé dans la Citadelle de Diest, qui a accueilli pendant de nombreuses années le 1er bataillon de
parachutistes. Les panneaux explicatifs, richement accompagnés de nombreuses photos ainsi que divers matériels utilisés par les militaires, retraçaient l'histoire du petit aérodrome et avaient de
quoi susciter la curiosité des visiteurs. Une impressionnante collection de parachutes ainsi que des maquettes des avions autrefois basés à Schaffen complétaient cette remarquable rétrospective.
L'exposition itinérante consacrée à l’anniversaire de la Composante Air, laquelle met à l'honneur lors de chaque déplacement un aéronef différent, montrait cette fois un avion sans pilote B-Hunter.
Durant la première guerre mondiale, les allemands aménagent un terrain
d'aviation à Schaffen et y érigent quatre hangars pour avion. Après la
capitulation allemande, le terrain est occupé par l'armée française en
tant que dépôt de matériel. Au cours de l'été 1919, l'Aéronautique
Militaire Belge y installe une escadrille de reconnaissance et trois
escadrilles de chasse composées de Hanriot HD1, Sopwith Camel, Spad
SP13c et Fokker D VII. En 1921 une réorganisation et une modernisation
de l'Aéronautique Militaire font en sorte que deux escadrilles de
chasse restent à Schaffen : la première escadrille de la Comète et la
deuxième escadrille au Chardon Écossais toutes deux équipées de
Nieuport N28c1 et d'Avia BH21. Ils sont remplacés par des Fairey
Firefly au début des années trente ensuite par des Gloster Gladiator et
Hawker Hurricane à la fin de la décennie. Le 10 mai 1940 les allemands
envahissent la Belgique, la Luftwaffe détruit les avions de deux des
quatre escadrilles présentes depuis la mobilisation. Le lendemain les
avions restants sont soit détruits au sol soit abattus lors de combats
aériens au-dessus des ponts du canal Albert. Au cours de l'été 40 une
unité de formation de pilotes de Stuka de la Luftwaffe prend possession
de l'aérodrome et le quitte en janvier 1942 après l'avoir rendu
impraticable. En avril 1943 suite au bombardement par les alliés des
ateliers de réparation d'avions de la Luftwaffe à Mortsel près
d'Anvers, les allemands transfèrent le centre de réparation des Me109 à
Schaffen. Des B17 américains bombardent le terrain en avril 1944; la
ville de Diest est libérée par les Anglais en septembre 1944.
L'aérodrome est occupé par une escadrille de reconnaissance de la RAF
sous la désignation B64. Dès mars 1946, l’école élémentaire de pilotage
de la nouvellement formée Force Aérienne Belge s'y installe pour
déménager plus tard à l'aérodrome de Gossoncourt en 1950. Au cours de
mai 1947 le centre de formation para commando de l'armée belge prend
possession des installations. Dans le courant de l'année 1959 le Diest
Aero Club s'installe sur une partie de l'aérodrome et le premier
planeur y décolle au cours de l'été. Un hangar est construit par le
club en 1960 pour abriter les avions et planeurs ensuite le fuselage
d'un ancien DC3 de la Sabena est aménagé comme club house. Le club est
toujours actif sur l’aérodrome tout en étant l'organisateur du fly-in
annuel. Il n'est pas courant de pouvoir admirer au cours
du fly-in des patrouilles acrobatiques ; pourtant cette année les
Diables Rouges ainsi que la formation hollandaise Fokker 4, avec ses
quatre avions Fokker S11 Instructor, évoluaient dans le ciel diestois
en contribuant au succès de cette manifestation.
Parmi les
avions « vintage », la palme revient au Piper Cub dont pas moins de quinze exemplaires avaient trouvé le chemin du terrain de Diest : parmi les plus intéressants notons les dernières restaurations de Raymond
Cuypers, spécialiste belge de renommée internationale dans ce domaine. L'Ercoupé 415cd, avion de tourisme américain typique des années cinquante arrivait en seconde position avec quatre exemplaires, suivi
de son concurrent de l'époque, le fameux Cessna 170.
Les Auster Alpha et Autocrat de construction anglaise côtoyaient les Bellanca Decathlon, Piper Pacer et autres Luscombe originaires des États Unis.
Tout fly-in
digne de ce nom ne peut se passer de la présence des bons vieux SV4
biplans voltigeurs de construction belge: parmi les quinze machines
présentes, une se démarquait des autres par sa décoration délavée car
ayant servi au tournage d'un film en France.
Les avions de voltige plus récents Yak 52, Pitts et Cap 10 bk complétaient ce secteur de l'aviation générale.
Les avions de tourisme modernes étaient représentés par les différents
modèles Cessna 150 et 172; des machines moins connues du constructeur
français Wassmer, Wa40 super iv Sancy et
Wa41 baladou, se démarquaient des nombreux autres modèles présents.
Les avions historiques se limitaient à trois exemplaires du Boeing Stearman ainsi qu'aux répliques fabriquées en Pologne des avions d’entraînement d'origine allemande d'avant-guerre Bucker Jungmeister et Jungmann.
Les avions de construction amateur et expérimentaux étaient comme à l'habitude bien représentés : parmi eux, différents modèles originaires de l'avionneur américain Van's : RVE 4, 6,7 et 9 et la venue du
classique Bébé Jodel D9 appelé parfois le Phantom français suite à la forme de ses ailes rappelant celles du fameux chasseur-bombardier américain. Les modèles moins connus comme le français Colomban Luciole;
les modèles d'origine américaine Fisher Celebrity et Whittig Midget Mustang attiraient cependant l'attention des observateurs avertis.
Les ULMS, de plus en plus populaires parmi les pilotes, bien que récents avaient trouvé leur place dans cette vaste exposition que constitue le rassemblement de Schaffen : remarquons, parmi la bonne trentaine de ces
avions légers, le classique Weedhopper JC24d sport et les plus récents qui s'apparentent de plus en plus aux avions conventionnels : les Tecnam P92 Echo classic de luxe, Alpi Aviation Pionneer 200wf, ICP
Savannah en sont quelques exemples.
Quelques planeurs et moto-planeurs s’étaient donnés rendez-vous; l'autrichien Brditschka HB21, l'allemand Technoflug Piccolo et le brésilien Aeromot Amt 100 Ximango en étaient les plus remarquables.
En marge de fly-in
se tenait également un rassemblement de véhicules anciens dont le succès est confirmé au fil des ans, quelques véhicules étaient d'ailleurs exposés à côté des avions. Outre les baptêmes de
l'air en avion et en hélicoptère, le public avait l'occasion de se balader le long des nombreuses échoppes de commerçants spécialisés en livres, maquettes et autres objets en relation avec l’événement.
L'on se souviendra de cette édition 2016 du fly-in comme bonne cuvée et tous espèrent que la prochaine sera aussi intéressante sous un soleil éclatant comme ce fut le cas cette année.