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FIA - Farnborough International Air Show.
Luc Barry - Août 2016 Photos Benoît Denet - Luc Barry
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Le
salon de l'aviation de Farnborough, organisé tous les deux ans en
alternance avec celui du Bourget, a confirmé une fois encore l’intérêt
considérable qu'il suscite auprès des professionnels du secteur. Ouvert
seulement quinze jours après l'annonce du retrait du Royaume-Uni de
l'Union Européenne, les conséquences sur l'industrie aérospatiale
britannique, occupant plus de 128 000 personnes, restent encore à
définir bien que déjà Airbus pourrait envisager de revoir ses
investissements et capacités de production en Angleterre. Cette
incertitude n'a cependant pas empêché les organisateurs du salon
d'afficher un certain optimisme en affirmant, à la clôture de celui-ci,
que l’industrie aérospatiale a encore de beaux jours devant elle tout
en remarquant que les ventes n'atteignaient pas les records du salon
précédent de 2014. 856 avions et 1 407 moteurs s'y sont cependant
négociés ; Airbus se positionne devant Boeing en ce qui concerne les
commandes d'avions de ligne.
Les constructeurs se félicitaient des
commandes de 279 machines dans le segment des moyen- courriers, soit
des A320 et A321 Neo, pour Airbus et de 182 avions pour Boeing,
s'agissant de 120 avions de type B737 dont le nouveau modèle B737 MAX 8.
Environ
1 500 exposants ont attiré durant cinq jours plus de 73 000 visiteurs
professionnels; 98 délégations militaires de 66 pays et 29 délégations
commerciales issues de 22 nations ont entamé des négociations.
L’exposition statique et les démonstrations aériennes impliquaient 110
aéronefs dont plusieurs nouveautés; celles-ci seront détaillées plus
loin dans cet article.
La présence de Boeing
était
particulièrement importante, sachant que cette année est fêté le
centième anniversaire du célèbre constructeur américain. Un pavillon
spécialement aménagé de 500m carrés présentait une rétrospective
photographique, les réalisations actuelles et les projets futurs.
Regrettons cependant le peu de modèles réduits exposés, sachant que la
firme en dispose d'une imposante collection.
La première
journée s'est clôturée inopinément vers 16h30.En début d'après-midi des
pluies torrentielles se sont abattues sur le site de l'aérodrome
nécessitant l'annulation des présentations en vol; d'importantes
infiltrations d'eau ont entraîné la décision de couper l'électricité
dans les halls d'exposition et l'évacuation du public.
Le
salon 2016 confirme la compétition que se livrent Airbus et Boeing dans
le domaine des avions de ligne avec l'annonce d'importantes commandes
des compagnies aériennes. Les dernières études de marché effectuées par
les deux grands constructeurs vont dans le même sens : à long terme la
flotte commerciale sera doublée suite à la croissance continue de 4,8%
par an du trafic passagers et de 4,2% du transport de fret. Cette
hausse est non seulement due à la baisse du prix du pétrole, entraînant
une diminution des tarifs, ayant pour conséquence l'apparition de
nombreuses compagnies aériennes low cost mais aussi à la croissance
économique des pays émergents, au potentiel énorme que constitue la
Chine et à la classe moyenne de plus en plus nombreuse en Inde. Rien
que pour les avions à couloir unique de 90 à 230 passagers, Boeing
table sur 28 140 nouveaux avions d'ici vingt ans; 5 100 transporteurs
dans la gamme des 200 à 300 passagers; 3 470 machines dans le créneau
des avions de 300 à 400 places et 530 gros porteurs dans la gamme des
avions de plus de 400 sièges. Le nombre d’avions régionaux, principaux
acteurs dans l'ouverture de nouvelles lignes et d'une capacité
inférieure à 90 passagers est estimé à 2 380 exemplaires.
La
demande en
avion-cargo pourrait s'élever à 930 avions sans compter un nombre
important de machines existantes à modifier pour le trafic fret.
N'oublions
pas de mentionner la présence habituelle de la Belgique sous la
bannière Belgian Aerospace regroupant une bonne trentaine de firmes
spécialisées dans l'aérospatiale et originaires des quatre coins du
pays. Une prochaine parution du magazine pourrait y développer les
différents acteurs impliqués dans un secteur-clé de notre économie.
Voyons de plus près les nouveautés et quelques avions
significatifs exposés lors de cet événement.
Aviation d'affaire :
Les
organisateurs du salon de Farnborough accordent une place importante à
l'aviation d'affaire avec l'introduction depuis 2004 d'une VIP Zone
exclusivement réservée aux avions destinés à une clientèle
particulièrement exigeante. L'Europe est en effet la seconde
concentration au monde en ce qui concerne les jets privés et
l'Angleterre en est le plus grand marché. Une trentaine de jets et
turbopropulseurs en provenance des avionneurs Bombardier, Dassault,
Embraer, Gulfstream et Piaggio y étaient exposés. Parmi les premières
européennes, remarquons le biréacteur japonais léger à 6 places
Hondajet; le biréacteur américain haut de gamme Gulfstream G500 pour 12
à 18 passagers, dont la certification est prévue en 2017 et le
brésilien Embraer Legacy 500 concurrent direct du Falcon 7X de Dassault
d'une capacité de 12 à 16 places.
Aviation commerciale :
L'attention
des observateurs se focalisait sur les machines les plus récentes dont
le Boeing B737 MAX 8 de 170 places, ayant effectué son premier vol le
29 janvier dernier et l'Embraer 190-E2 de 144
sièges, dont le premier
vol remonte au 23 mai, tous deux effectuaient leur première apparition
en Europe. Parmi les autres biréacteurs se remarquaient le Bombardier
CS100 de110 places mis en service par Swiss, compagnie de lancement du
programme, à partir du 15 juillet, ainsi qu'un exemplaire de la version
allongée CS300 pouvant accueillir 135 passagers, livrable dès septembre
prochain. Sukhoi présentait son Super Jet de 98 places, aux couleurs de
la compagnie Irlandaise Cityjet, premier utilisateur en Europe de
l'Ouest du biréacteur russe. Au cours du salon était dévoilé le projet
d'une version Sportjet spécialement aménagée avec des
équipements de
relaxation et de mise en forme pour le transport de teams sportifs. Les
avions long-courrier Airbus A350xwb, B787-9 et A380 complétaient la
vaste représentation d'avions de ligne; les avions cargo AN124 et
B747-8F,
entourés de matériel de servitude au sol, dominaient par leur
taille le tarmac tandis qu'un B727-200F converti à l'usage de
l'industrie pétrolière, comme avion d'intervention en cas de pollution,
effectuait des démonstrations de largage d'eau. Les deux versions les
plus récentes du Dornier DO328, seul avion de transport au monde
pouvant être équipé soit de réacteurs soit de turbopropulseurs, étaient
présentées au sol et en vol; l'avion à hélices attirait l'attention par
sa décoration originale qui représentait l'intérieur de celui-ci.
Hélicoptères civils et militaires :
La
division hélicoptère du constructeur italien Leonardo, anciennement
connu sous l'appellation Finmeccanica -Agusta Westland jusqu'en avril
de cette année, présentait les dernières versions de sa vaste gamme
s'étendant du monomoteur de 1,8 tonnes au trimoteur de 16 tonnes la
plupart étant disponibles en versions civiles ou militaires : parmi
ceux-ci remarquons l' hélicoptère lourd AW 189 de combat multi-rôle,
l'AW149 hélicoptère moyen pouvant être muni d'un vaste choix d'armement
d'origine italienne, russe,
belge ou américaine. Ukrainian
Helicopters,
riche de son expérience en missions humanitaires aux quatre coins du
monde présentait une version médicale du MIL 8Mtv-1 avec cabine
transformable en quarante minutes pour divers usages sanitaires. Au
cours du salon était confirmé le remplacement des Boeing-Westland AH1
Apache des forces armées britanniques par 50 Boeing AH64E de nouvelle
génération. Sikorsky exposait son Black Hawk modernisé, basé sur le
Sikorsky S70, assemblé par PZL Mielec en Pologne et pourvu d'un nouveau
système d’armement pour des missions d'attaque ou de transport, il est
considéré comme successeur potentiel aux MIL 24 vieillissants.
Aviation militaire :
La
vedette incontestée était bien sur le Lockheed Martin F-35B qui a prouvé
ses qualités lors des présentations en vol;
48 machines devraient
devenir opérationnelles en 2018 aussi bien au sein de la RAF que de la
Royal Navy qui les embarqueraient à bord du nouveau porte-avions de la
classe Queen Elisabeth. Démonstration spectaculaire du Boeing F18 Super
Hornet, en compétition avec le F-35 pour le remplacement des avions âgés
de diverses forces aériennes. Belle
présentation également du
patrouilleur maritime Boeing P8 Poséidon commandé à 8 exemplaires par
la RAF. Embraer exhibait pour la première fois en Europe le nouvel
avion de transport militaire KC390, le prototype avait effectué son
premier vol en octobre 2015; le Super Tucano 314 commandé en vingt
exemplaires par l’Afghanistan comme avion d'observation et d'appui
léger pourrait intéresser de nombreuses forces aériennes dans le monde.
Première mondiale du tout nouveau Diamond DART 450, monomoteur
d’entraînement et d'observation léger biplace,
ayant effectué ses
premiers tests en vol le 17 mai.
Au statique, occupé par Leonardo,
l'on
pouvait observer le premier C-27J Spartan livré à la US Coast Guard. Le
constructeur italien proposait une variante du Macchi 346 FT dont la
transformation des missions d’entraînement aux missions opérationnelles
peut s'effectuer dans un temps réduit; ainsi que sa version américaine
T100. Celle-ci était présentée en collaboration avec Raytheon dans le
cadre du programme T-XJET, décidé par les autorités américaines en vue
de remplacer, d'ici 2024, les Northrop T38 Talon par 350 avions
d’entraînement avancé. Parmi les autres candidats de ce marché figurait
le Textron-Airland Scorpion, défini par son constructeur comme avion
militaire «low cost» mais finalement non retenu. Une nouvelle variante
du BAE Hawk T2 en partenariat avec Northrop et Grumman est également
proposée comme
candidat à ce marché juteux. Airbus
Defence and Space
avait ammené le C295W avion de transport tactique développé en Espagne
par Casa : ce modèle de démonstration était équipé d'un système de
ravitaillement en vol amovible. Cet avion, concurrent du C27 Spartan,
suit son bonhomme de chemin avec
168 machines commandées par 25
opérateurs et des discussions sont en cours avec l'Indian Air Force
pour le remplacement de ses bimoteurs HS748 ainsi que la Royal Canadian
Air Force pour remplacer ses Buffalo. Malgré ses déboires en début de
programme, les livraisons de l'A400M se poursuivent : 26 avions ont été
livrés en France, Allemagne, Angleterre, Turquie et Malaisie. Le
constructeur prévoit un marché de 200 machines compte tenu de la fin de
production du Boeing C17 Globemaster.
Aviation générale et de tourisme :
Peu
de nouveautés sinon la toute dernière version introduite en janvier du
Pilatus PC12 NG de 10 places offrant de meilleures performances, plus
de confort et un rayon d'action étendu.
UAV :
De nombreux
modèles d'avions non pilotés, adaptés aussi bien aux missions civiles
que militaires étaient proposés et les tendances à la vente restent
prometteuses. Citons le Falco Evo proposé par Leonardo pour des
applications militaires et le Raytheon Coyote actuellement testé par
l'administration américaine dans le cadre du suivi des ouragans. Au
cours du salon, le constructeur américain General Atomics annoncait un
commande de son Predator B par le gouvernement britannique en vue de
remplacer les MQ9 Reaper de conception anglaise.
Espace :
Au
point de vue spatial, une exposition organisée en commun avec l'ESA-
Agence Spatiale Européenne; l'agence spatiale du Royaume-uni et
l’industrie spatiale britannique faisait le point sur les activités
présentes et à venir. Le centre européen des applications spatiales et
des télécommunications situé à Harwek en Grande Bretagne occupait une
place de choix en expliquant ses nombreuses activités de recherche
notamment celles liées au changement climatique.