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En visite au 2ème Wing Tactique.
Serge Nemry - Mai 2015 |
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Vendredi 27 mars, une soixantaine de membres de la Belgian
Air Force Association ont rallié la base de Florennes pour une première
excursion, sur les traces du passé et d’aujourd’hui. Au programme : un
exposé sur la base et ses missions, une exposition didactique et
l’exploration du musée Spitfire. Après le traditionnel café de
bienvenue, l’assemblée s’est rendue dans la salle ‘’Mirage’’ pour y
suivre un briefing détaillé reprenant un historique de la base, des
informations sur la structure et l’organisation de celle-ci ainsi
qu’une large analyse des opérations passées et en cours. Florennes,
EBFS en code aéronautique, est ‘’ la plus belle base’’ de la FAé dit-on
là-bas. Elle occupe 1127 personnes, trois escadrilles y ont leur
quartier : la 1ère et la 350ème sur F-16, toutes deux mutlirôles
(chasse, appui sol, bombardement, reconnaissance) ainsi que le 80 UAV
Squadron arrivé en 2011 avec ses drones B-Hunter. Florennes est
construite par les Allemands en juin 1942, libérée et occupée par les
Américains en septembre 1944, reprise administrativement par la Force
Aérienne en 1946 pour y installer 1 an plus tard le 161ème Wing (qui
devient 2ème Wing en 1948). L’histoire retient aussi la présence des
missiles de croisière américains BGM-109 ‘’Gryphon’’ et leurs lanceurs
de 1984 à 1989, un déploiement qui à l’époque a déchainé les mouvements
pacifistes. L’arrivée du Tactical Leadership Program (1989-2009), ce
sont 20 ans de cours au sol et d’exercices aériens avec un large
éventail d’avions alignés par l’organisation transatlantique et par des
pays amis. Une école de ‘’leader’’ qui a permis à de nombreux pilotes
de l’OTAN d’y acquérir une formation de très haut niveau, souvent citée
comme équivalente ou supérieure à Red Flag. Après avoir tourné ces
quelques pages historiques, le chef
d’orchestre
du jour, le Colonel Avi.Thierry Dupont, Commandant du 2ème Wing
Tactique, entame le volet ‘’opérations’’ extérieures. Pour les
escadrilles florennoises, cela a débuté en 1996 avec l’envoi de
Fighting Falcon à Villafranca puis Amendola en Italie (de 4 à 12 F-16)
dans le cadre de missions de
protection
au-dessus de la Bosnie et du Kosovo. En 2005, cap vers
l’Afghanistan avec d’abord Kaboul (4 avions) puis Kandahar (6 avions),
déploiement terminé à l’automne dernier. En 2011, c’est la Lybie qui
retient l’attention ; le Conseil de Sécurité des Nations Unies (ONU)
signe la résolution 1973 qui autorise une intervention armée pour
protéger les populations civiles et les F-16 participent à Unified
Protector sous contrôle de l’OTAN. Trois ans plus tard, les ‘’Viper’’
de Florennes mettent le cap sur la Jordanie d’où ils vont traiter des
objectifs de l’EI (Etat-Islamique) en Irak. Il faut noter que, comme
pour la Lybie, les personnels et avions envoyés en Jordanie, alors en
exercices, ont été reconditionnés pour des missions de guerre en très
peu de temps.
Plusieurs missions sont, au cours de ce briefing, illustrées par
des vidéos filmées depuis les F-16. C’est impressionnant de voir
l’attaque d’un
objectif en images et d’entendre, appuyées par des enregistrements,
des communications radio entre les différents intervenants
(pilotes, troupes au sol…) et les commentaires avertis du patron
d’EBFS. Malheureusement, la Composante Air va quitter la coalition fin
juin par défaut de budget. Le Colonel Avi. Dupont souligne que depuis
l’entrée en action des F-16 sur les différents théâtres d’opérations,
tous les engagements, dont certains particulièrement complexes, se sont
déroulés sans dommages collatéraux et ont connu un taux de réussite
exceptionnel. Cela mérite d’être signalé et conforte l’indice élevé que
représentent la formation et l’entrainement permanent des pilotes de
chasse. Ces multiples détails, explications et précisions ont permis de
mieux appréhender la complexité liée aux opérations extérieures et la
charge de travail des pilotes mais aussi des mécanos, armuriers et
autres spécialistes.
Après
un peu plus d’une heure d’un briefing passionnant et instructif,
direction l’ancien hangar TLP qui abrite aujourd’hui le 80 UAV
Squadron. Une exposition didactique permet aux visiteurs de découvrir
tour à tour un F-16 avec différentes configurations d’armement, défense
aérienne et appui au sol, deux militaires des Forces Spéciales en
tenues de combat, des armes de types divers ainsi que les moyens de
protection et de lutte nucléaire, bactériologique et chimique. Un
passage au 80 UAV Squadron permet
de
voir de près des drones (UAV) B-Hunter, dont quelques-uns en phase de
démontage afin d’être transférés vers Koksijde pour une période
d’exercices. Pour terminer cette matinée, une démo ‘’fougueuse’’ de
Balkis, chien renifleur malinois de 9 ans, détecteur d’explosifs,
fierté de son maître le 1er Caporal-chef Bernard Famerée, est lancée.
Il n’a pas fallu longtemps au toutou pour marquer l’endroit où étaient
cachés les explosifs.
Un buffet froid, excellent, préparé par un traiteur, ancien des cuisines de Florennes, rassasiait tout le monde.
Après le dessert, visite du Musée Spitfire qui abrite des
collections exceptionnelles passionne l’assemblée. Le colonel Avi.er
‘’Phil’’
DAMBLY, ancien commandant du 2ème Wing, et l’Adjudant Mineo, guides du
jour, ne sont pas avares d’anecdotes et donnent de nombreux détails sur
les matériels exposés.
Puis,
ayant repéré un ‘ancien’ porteur d’un pin’s F-84F, je le mets en
contact avec un autre ancien pilote du Streak. Jean Wisbecq (1.500
heures Thunderstreak) et Pierre Dauchot (3.000 heures Thunderstreak et
Thunderflash)
prennent
quelques secondes de réflexion devant le ‘’Streak’’ exposé, puis se
lancent dans l’évocation de souvenirs et anecdotes qui datent comme ils
le disent d’une autre époque !! Tous deux ont volé F-84 à Florennes, au
sein des 2ème, 1ère et 42ème escadrilles, respectivement
‘’Comète’’, ‘’Chardon d’Ecosse’’ et ’’Diable à la longue vue’’, les
grandes ‘’rivales ‘’ de ce temps passé. Un participant dit savoir que
la réputation du F-84F était d’être très bruyant. Réponse de Jean :
mais… tant que cela fait du bruit c’est que le moteur fonctionne bien !
Ils se rappellent également les décollages avec l’appui des fusées JATO
(Jet Assistance Take-off) qu’il fallait allumer en roulant sur la
piste. L’avion recevait une puissance supplémentaire qui doublait
l’effet de poussée. Cela passait en quelques secondes de 3.600Kg à
7.200 Kg. Durant 14 secondes, c’était chaud aux fesses, ironise
l’un des anciens pilotes. Le système JATO permettait à des avions de
décoller en pleine charge en limitant la consommation du kérosène
embarqué.
Le musée mérite indéniablement la visite de tous les
passionnés d’aviation, il regorge de véritables joyaux. Et puis encore,
dans la grande annexe, de nombreux avions qui ont au fil des années ont
animé les pistes de Florennes.
En fin d’après-midi, le verre de l’amitié clôture sympathiquement
cette première sortie de la Belgian Air Force Association qui, les
commentaires des participants en attestent, s’avère une belle réussite.
L’association
remercie chaleureusement le Colonel Avi Th. Dupont, l’Adjudant R.
Fontaine et les personnels de Florennes qui ont comblé les membres de
la BAFAssociation par leur disponibilité ainsi que par la pertinence
des explications fournies.
Devenir membre de la BAF Association :
Vous servez ou avez servi la Force Aérienne, ou tout simplement vous
êtes sympathisant, fier des réalisations de la Composante Air et vous
souhaitez devenir membre de la Belgian Air Force Association, rien de
plus simple :
www.bafassociation.be. La cotisation annuelle est de 10 Euro et donne droit à la revue WINGS éditée quatre fois/an par la BAFAssociation.