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Fly-In Ursel.
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Luc Barry - Juillet 2014
Le fly-in annuel d'Ursel a été l'occasion de célébrer
plusieurs anniversaires concernant l'activité aérienne passée et
présente dans la région du Meetjesland.
Le
Meetjesland est une région rurale située au nord-ouest de Flandre
Orientale entre les villes de Gand et de Bruges. Selon la légende,
Charles Quint devait effectuer une visite dans la région. Les habitants
effrayés par la rumeur affirmant l'appétit sexuel de l'empereur avaient
caché les jeunes filles. A son arrivée, n’apercevant aucune jeune
femme, il aurait déclaré que la région était « le pays des vieilles
femmes (meetjesland) «. Plus sérieusement, le nom viendrait des longues
et étroites bandes de terre (meetjes) typiques de la région. Le
Vliegclub Ursel et le Werkgroep B67, association de passionnés faisant
de recherches concernant les activités de l'ancien aérodrome d'Ursel
pendant la deuxième guerre mondiale, se sont efforcés de rassembler des
avions représentatifs des cinq périodes concernées : le 100è
anniversaire de guerre aérienne; le 75è anniversaire de la création de
l'aérodrome; le 70è anniversaire de sa libération; les 60 ans de
l'aérodrome de réserve de l'OTAN et les 10 ans d'activité de la
patrouille The Victors basée à Ursel.
En
1939 sous la menace de tensions politiques en Europe, les autorités
militaires belges décident de renforcer la protection aérienne du
territoire par la construction de terrains d'aviation de secours. C'est
ainsi que dans le Meetjesland, trois aérodromes sommaires sont
aménagés; à Maldegem, Aalter et Ursel qui reçoit le code n°33 avec une
piste en herbe de 900m. En mai 1940, suite à l'avance des troupes
allemandes, des avions de l'Aéronautique Militaire Belge basés à Peutie
sont évacués sur le terrain d'Ursel. Ils effectuent des vols
d'observation mais sont ensuite évacués sur Ostende suite à l'arrivée
imminente des Allemands qui s'emparent du terrain le 27 mai 1940 et
entreprennent des travaux afin de permettre l'utilisation prochaine des
lourds avions de combat de la Luftwaffe. Ce sont finalement trois
escadrilles de Fiat CR42 du Corpo Aero Italiano, alliés des Allemands,
qui occupent brièvement, d'octobre 1940 à janvier1941, l'aérodrome
d'Ursel codé Saturne dans la nomenclature militaire italienne. Une
escadrille allemande équipée de BF109 prend le relais mais déménage
trois mois plus tard vers l'aérodrome de Wevelgem. Des unités du génie
allemand construisent une piste en béton de 950m et des hangars en dur
camouflés mais l'aérodrome ne sera que très peu utilisé par les avions
de la Luftwaffe. En septembre 1944, la région est libérée par les tanks
canadiens. Des
travaux sont entrepris par l'armée anglaise, pour allonger la piste de
600m afin d’accueillir les Hawker Typhoon de la RAF qui doivent être
engagés dans la destruction des unités allemandes toujours présentes à
l’île de Walcheren ; celles-ci défendent encore l'entrée du port
d’Anvers déjà libéré par les troupes alliées. Fin octobre 1944,
l’aérodrome désormais connu sous le code anglais B67 accueille le 133è
Wing de la RAF. Celui-ci est composé de quatre escadrilles disposant
d'une centaine de Typhoons. L 'escadrille 164 sous le commandement du
belge Remi « Moni » Van Lierde est la première à se poser ; elle est
suivie par la 163, la 189 et la 609 également commandée plus tard,
pendant une courte période, par le belge Charles « Charlie » Demoulin,
l’escadrille étant composée de nombreux pilotes belges. Après le
déménagement du 133é Wing vers Gilze Rijen aux Pays-Bas, l'aérodrome
sert comme escale pour les avions partis d'Angleterre en missions de
plus en plus reculées vers l'Allemagne et comme diversion pour ceux en
difficulté revenant de mission. Dès la capitulation allemande, en mai
1945, les C47 y font escale lors des rapatriements de prisonniers de
guerre vers l'Angleterre. En 1954, après avoir été abandonné pendant
plusieurs années, l'aérodrome est démantelé et des éléments de celui-ci
sont récupérés pour la construction du nouvel aérodrome de réserve de
l'Otan situé un peu plus loin. Utilisé lors d'exercices militaires, la
Défense Nationale accorde une concession d’utilisation civile des
pistes lors des week-ends et jours fériés en 1978 pour le Vliegclub
Ursel et l'Aéroclub Brugge. Estimés au nombre de
6000, les visiteurs, pour la plupart originaires de la région, ont
visité avec beaucoup d’intérêt un des hangars aménagé pour accueillir
la réplique du Morane-Saulnier construite par les élèves d'une école
technique et quelques modèles réduits d'avions d'époque. Les panneaux
de l'exposition itinérante 14-18 illustraient les différentes phases de
la guerre en Belgique.
Des
éléments de train d’atterrissage d'un Halifax anglais abattu non loin
de l'aérodrome pendant la deuxième guerre mondiale étaient mis en
évidence et l'on pouvait admirer les tableaux du peintre brugeois
spécialisé en aviation Kurt Basslé.
Quelques
panneaux montraient l'évolution de la patrouille The Victors et
l'animation était assurée par des membres de l'Independant Flightsim
Pilots de Zuienkerke.
A
l'extérieur, le camion ayant servi de tour de contrôle sur la base
d'Ursel pendant la guerre abritait un historique de l'aérodrome.
Quelques stands de vente de gadgets aéronautiques; celui de la
Composante Aérienne représentée par le stand du 15è wing de Melsbroek;
un autre de la RAF; les Amis du Bronco et le stand de promotion des
Victors avaient fort à faire. La société Belair flying people
exposait une nacelle de ballon et
fournissait maintes explications aux intéressés d'un futur vol.
La
RAF avait tenue à honorer de sa présence cet événement en exposant au
statique un Tornado GR4 et deux Hawk T1. A leur arrivée les pilotes
avaient annoncé avec cet humour tout britannique qu'ils connaissaient
toujours le chemin menant à Ursel et à sa bonne bière belge locale la
"Urselse vliegenierke".
Parmi
les avions plus anciens citons les deux T28 Trojan basés en Belgique,
deux SV4, un Piper Cub, l'AT6 d'Anvers, le Stinson Reliant de Classic
Wings, le fameux Spitfire IX de la Stichting Klu Historische Vlucht et
le Nordalpha de l'Amicale des Avions Anciens d'Albert.
L’époque
récente était représentée notamment par un PC7, un Slingsby Firefly,
deux Falco, un DA 42 et le Bronco piloté par Tony De Bruyn. La
Composante Air exposait un F16 et un Siai Marchetti SF260. L'Alpha-Jet
prévu en provenance de Cazeaux est malheureusement resté en panne à
Beauvechain tandis qu'un Seaking envoyé en remplacement a dû rebrousser
chemin suite à une mission imprévue.
Au
cours du dimanche la possibilité avait été offerte aux pilotes présents
de procéder au baptême de leur avion par le Padre Van Vooren, Aumônier
à la base de Semerzake.
Un fly in étant essentiellement un
rassemblement d'avions, les mouvements aériens étaient limités aux
passages en formation. La patrouille des Victors, en plus de sa
présentation habituelle, a volé en formation avec le Bronco et en
formation "missing man" avec le Stinson (figure symbolique pendant
laquelle un des avions quitte la formation pour signifier qu'il y
manque dorénavant quelqu’un) afin de rendre hommage aux pilotes
disparus au combat pendant la guerre.
Lors de son départ, Peter van Israel a tenu à saluer le public en effectuant
quelques impressionnantes passes à basse altitude. Le public attendait
avec impatience le départ du Spitfire mais a été déçu en apprenant que
l'avion avait éclaté un pneu lors de son taxi.
La
demande en mariage annoncée lors d'un vol est inhabituelle, pourtant
cela s’est passé lors de ce week-end au cours d'un baptême de l'air en
Stinson d'autant plus qu'un Morane remorquait également un panneau avec
l'inscription « Veux-tu m'épouser ?»
Une pratique de plus en
plus courante consiste pour de jeunes mariés à se faire photographier
devant un avion, un des T28 a reçu cet honneur en face d'un public
souriant et amusé en apercevant les difficultés de la mariée à monter
déchaussée avec sa longue robe sur l'aile.
Remercions vivement tous les membres du Vliegclub Ursel et en particulier son président Jo Van de Woestijne pour la réussite d'un fly-in qui méritait certainement le déplacement.