|
Vous êtes ici : Reportages - 2014 - Le
Bourget
|
Un siècle d'aviation en France
Centenaire de l’Aéroport du Bourget
Jean-François Metais -
Septembre 2014
2014 est l'année de
toutes les commémorations : avec celles de la Grande Guerre 14-18, les
débarquements de Normandie et de Provence, les 100 ans du premier
bombardement sur la Base aérienne de Nancy, c'est au tour de l'aéroport
du Bourget de souffler ses 100 bougies.
Cet anniversaire est
organisé le dimanche 13 Juillet 2014 par l'Aéro-Club de France, placé
sous le haut patronage du Président de la République française, en
collaboration avec Aéroports de Paris et l'Armée de l'Air. Cet
événement marque également le lancement officiel des célébrations du
centenaire de la Première Guerre Mondiale (1914-1918).
Au programme de cette journée troublée par de nombreuses averses, le
meeting aérien retrace l'histoire de l'aviation à travers cinq tableaux
chronologiques : la 1ère guerre mondiale, l'entre-deux-guerres, la
seconde guerre mondiale, la renaissance et l'aviation d'affaires. Un
programme qui permet de se remémorer les grandes dates de l'aéroport du
Bourget.
Un peu d'histoire...
En 1914, l’armée réquisitionne un terrain de quarante
hectares sur la commune de Dugny pour la construction d’un aéroport qui
se veut proche de Paris. Rapidement, les installations s’étalent sur
Dugny et Le Bourget, l’aérodrome prenant le nom de cette commune. Il
devient le premier aéroport civil et militaire de Paris. Le 21 mai
1927, le Spirit of Saint Louis, l’avion de Charles Lindbergh, se pose
sur l’aéroport du Bourget devant deux cent mille personnes
enthousiastes qui se bousculent au bord de la piste pour l’apercevoir.
Deux semaines auparavant, Nungesser et Coli avaient décollé du Bourget
pour tenter la traversée de l’Atlantique en sens inverse, on ne les
retrouvera pas. C’est également au Bourget que le 20 Juin 1945, les 40
Yak-3 du régiment de chasse « Normandie-Niémen » offerts par
Staline à la France rentrent de Russie. Tous les deux ans, cet aéroport
réputé est au cœur du Salon international de l’aéronautique et de
l’espace, plus communément appelé ‘’Le Salon du Bourget’’.
L’aéroport s’est reconverti depuis
la mise en service du voisin ‘’Charles De Gaulle’’ dans l’aviation
d’affaire et générale. Il abrite aussi le Musée de l’Air et
de l’Espace dirigé par Catherine Maunoury. Cette figure emblématique de
l’aviation est titulaire de deux titres mondiaux de voltige aérienne.
C’est à Catherine qu’est revenu l’honneur de réaliser le premier vol de
la journée : une démonstration acrobatique décoiffante en Extra 330.
Malgré un plafond bas et des conditions météo vraiment
défavorables, les tableaux s'enchainent, accompagnés des commentaires
toujours passionnants et pertinents de Bernard Chabert. Morane,
Blériot, Fokker Triplan, Royal Factory SE5, les pionniers, et de
nombreux avions de la Grande Guerre se succèdent grâce au Musée Volant
Jean- Salis. Le Vol des Parasols avec 3 MS 307 évoluent majestueusement
ensemble. Fieseler Storch, Hawker Hurricane venus d'Angleterre, P-51
Mustang, la réplique du De Havilland Mosquito à échelle 3/4 de Michel
Bogaert et les Yak sont présents pour évoquer la seconde guerre
mondiale. Puis viennent le tour de l'aviation commerciale avec
notamment un DC-3 aux couleurs d'Air France et celui du transport avec
deux Flamant (MD311 + MD312). Un Skyraider vient faire des passes
vrombissantes entre deux averses. Deux Fouga Magister tracent de
concert de superbes volutes blanches dans le ciel du Bourget et le
démonstrateur Airbus A380 nous fait même la surprise d'un passage
majestueux toujours aussi impressionnant. L’Armée de l’Air de son côté
apporte son concours avec un C160 Transall, le Rafale solo
display qui fait entendre la puissance de ses deux réacteurs M88 en
toute fin de journée après un orage qui avait vu la foule se réfugier
dans les hangars du Musée. L’Équipe de Voltige de l’Armée de l’Air et
la Patrouille de France sont bien entendu elles aussi de la partie mais
ce sera le programme "mauvais temps" pour les 8 Alpha Jet tricolores
qui clôturent le meeting.
Côté statique, outre les avions habituels du musée de l'air
et de l'espace, on découvre la réplique du Spirit of Saint-Louis de
Charles Lindbergh. Transportée en avion cargo depuis la Floride, cette
reconstruction à l’identique due au collectionneur Américain Kermitt
Weeks sera uniquement exposée en statique, faute de n’avoir
pu effectuer dans les temps, après remontage, les essais indispensables
à une présentation en vol.
Une autre belle surprise nous attend sur le tarmac, avec la
présence d'un Breguet Br.1050 Alizé. Triplace de lutte anti-sous-marine
pouvant opérer depuis un
porte-avions, l'Alizé a effectué son premier vol en 1956 et a été mis
en service au sein de l'aéronautique navale en 1959. Initialement sur
le porte-avions "Arromanches", il a ensuite été utilisé comme
avion de guet aérien pour les porte-avions "Clemenceau" et "Foch". Il
fut le premier avion opérationnel basé à Nîmes-Garons le 1er
octobre 1961 et a été utilisé par la Flottille 6F jusqu'à sa
dissolution en 2000. L'exemplaire présent est le N°59 et est le seul
exemplaire de ce type encore en état de vol dans le monde ; restauré
avec acharnement par l'équipe du CHAN (Conservatoire Historique de
l'Aéronavale à Nîmes), il a effectué son premier vol en 2013 après 12
années de restauration dont 8 passées à régler les problèmes
administratifs. Il est complet sauf une seule pièce manquante : le
réservoir supplémentaire de 500 litres qui se loge dans la soute
ventrale et qui lui permettrait d'allonger son rayon d'action pour les
meetings aériens, alors si vous avez cela dans votre garage merci de
faire suivre au CHAN !