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Recherche et sauvetage au combat |
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Combined Joint Personnel Recovery Standardisation Course-CJPRSC
Serge Nemry - Novembre 2014
La récupération de membres d’équipages qui ont du s’éjecter ou de combattants qui se trouvent isolés en zone ennemie, revêt une
priorité
haute au sein des Etats-majors alliés. Pour les personnels engagés dans des opérations extérieures, et certainement les pilotes, il est bon de savoir que tout sera mis en œuvre pour les secourir en cas de problème.
Les opérations en ex Yougoslavie, les premières à mettre en œuvre une coalition, ont rapidement montré le manque de coordination entre les
différentes forces aérienne engagées ainsi
qu’un
manque flagrant d’expérience en matière d’extraction de personnel (Personnel Recovery - PR) en territoire ennemi. Seuls la France et les
Etats-Unis possédaient l’expertise nécessaire dans ce domaine. En Afghanistan, les mêmes conclusions ont été tirées. C’est pourquoi, en
2002 Le GAE*, Groupe Aérien Européen, a pris l’initiative d’organiser des exercices internationaux incluant le thème CSAR (Combat Search And
Rescue). Volcanex, organisé bi annuellement en est un exemple. Après quatre ans, un premier bilan est dressé et pointe à nouveau les
disfonctionnements : insuffisance de préparation des personnels impliqués, complexité liée à la diversité des appareils mis en œuvre-
souvent sous-équipés pour le CSAR, moyens de communications incompatibles entre forces aériennes, et surtout, facteur critique lors
des opérations, appréhension des règles d’engagements ROE (Rules Of Engagement). Ces règles, contrairement aux autres aspects, ne relèvent
pas d’une décision militaire ; strictes, elles sont édictées et contrôlées par les gouvernements de chaque pays. Malgré quelques
approches, la standardisation de celles-ci au niveau des membres de l’OTAN reste illusoire tant les sensibilités politiques sont
différentes. Face à ce manque de coordination, le GAE décide de mettre en place une formation spécialisée CSAR, et entreprend des
discussions sur le sujet avec le TLP. La première session du CJPRSC, Combined
Joint
Personnel Recovery Standardisation Course, a lieu en 2007 à Florennes et connait un certain succès. En conséquence, le GAE propose que
l’exercice CJPRSC, le seul de ce type existant en Europe (mais courant aux USA), devienne un rendez-vous annuel. Incontournable, bénéficiant
de l’expertise française, il permet l’acquisition d’une solide expérience dans le domaine sensible qu’est le CSAR.
C’est un
entrainement jugé par les participants comme exigeant, contraignant mais absolument nécessaire pour appréhender les opérations Combat
Search And Rescue qui en toutes circonstances sont extrêmement délicates et dangereuses. CSAR se déroule dans un environnement inconnu
et hostile et pour lequel l’effet de surprise est quasi nul ; l’ennemi est bien souvent lui aussi à la recherche du pilote qui
s’est éjecté. Aujourd’hui, face aux nombreuses missions ‘’de guerre’’ assurées au dessus de territoires ‘’inamicaux’’ par de
nombreuses Forces Aériennes, dont la Force Aérienne belge, il est évident que l’optimalisation de ces exercices est d’une importance capitale pour tous.
Florennes hôte du CJPRSC
Après
Cazaux l’an dernier, le CJPRS a lieu cette année sur la base de Florennes (pour la 3ème fois) qui, outre le fait de disposer
d’infrastructures suffisantes pour recevoir machines et personnels, offre aussi dans son périmètre quelques espaces naturels propices
aux exercices PR. Du 24 septembre au
12
octobre, ce sont plus de 400 militaires : membres d’équipages, commandos des forces spéciales, spécialistes du renseignement,
armuriers, mécanos et évaluateurs, provenant de Belgique, Allemagne, Espagne, France, Grande-Bretagne, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne,
Suède et Etats-Unis qui ont ‘’occupé’’ une partie de la base. Ils ont mis en œuvre durant ces deux semaines une bonne vingtaine
d’hélicoptères. Le programme comprend 4 jours d’instruction théorique (Academics) et 7 jours consacrés aux activités en vol. Lors de notre
visite au quatrième jour de l’exercice, quatorze voilures tournantes portant les cocardes de six Forces aériennes européennes
sont alignées tout au long de la voie de roulage ou sur une plate forme de parking situées dans les aires nord.
La
Composante Air y participe également avec des A-109B Agusta de la 17ème
Escadrille du 1er Wing de Beauvechain, pas inscrits au rôle le jour de
notre visite. Ce jeudi 2 octobre représente une journée particulière
dans l’agenda des participants puisque placé sous le regard des plus
hautes autorités militaires et civiles des pays partenaires et
d’invités.
Parmi
ces personnalités, citons : l’Air Vice Marshall Pulford, Chef d’Etat-major de la Royal Air Force et directeur du Groupe
Aérien Européen
(GAE)(*), et le Général-major Aviateur Frederik Vansina, Force
Aérienne Belge, Adjoint Opérations au Sous-chef d’Etat-major Opérations
et Entrainement, organisateur de la journée. De nombreux officiers des
pays membres ainsi que des observateurs, futurs participants, ont
également assisté à cette journée informative. Pour ces visiteurs de
marque, le Lieutenant-colonel Uwe Schleimer (RFA) a retracé la genèse
et le contenu de ce cours, en terminant par quelques données sur
la mission du jour.
Des hélicoptères équipés CSAR
Nous
avons ensuite l’opportunité de visiter ‘’au trot’’ la zone où
sont parquées les voilures tournantes et d’y photographier deux SA-342
Gazelles de l’Armée de terre française, deux CH-53GS allemands, deux
EC-725 Caracal RESCO de l’Armée de l’Air française, deux AB-212
ICO italiens, deux AS-332 Super Puma HT-21 dans la nomenclature
espagnole, deux PZL W-3PL ‘’Gluszec’’ (Sokol CSAR) de l’Armée de Terre
et deux Mil Mi-24 ‘’Hind’’ polonais.
De tous ces appareils, le Caracal de l’EH 01.067 ‘’Pyrénées’’(Cazaux) présente certainement les caractéristiques les plus modernes et ce à
tous les niveaux. Le ‘’Pyrénées’’ est aussi l’unité européenne la plus aguerrie aux missions CSAR et s’entraine régulièrement y compris avec
leurs homologues américains. Les autres appareils, bien que de constructions plus anciennes, ont reçu de nombreuses modifications afin
d’adapter leurs performances aux spécificités des missions d’extractions en zone de combat (CSAR) appelées RESCO, REcherche et
Sauvetage au COmbat en France. Radar de détection, localisation et identification de cibles, (La ‘’ boule’’ que l’on voit sur bon
nombre d’hélicoptères) avec une imagerie thermique de haute précision, blindage renforcé- souvent en kevlar, armements (démontables) placés
aux portes latérales font partie des améliorations apportées.
Certains peuvent recevoir un armement complémentaire en
points d’emports extérieurs tels que des pods lance-roquettes et des
missiles anti-char. La détection de tirs de missiles sol/air et les
lance- leurres ont été intégrés au niveau des moyens de défense. Dans
le cockpit, les tableaux de bord sont adaptés aux conditions de
vol de nuit et à l’utilisation de jumelles de vision nocturne. La
plupart
des
hélicoptères, utilisés également dans le cadre de missions
SAR (Search And Rescue) conventionnelles, sont équipés d’un treuil qui
peut s’avérer décisif dans le cadre d’une extraction de personnel. Ces
hélicos sont mis en œuvre par des équipages aguerris aux missions
difficiles et contraignantes, spécifiquement formés aux
opérations SAR et CSAR menées conjointement avec des Commandos des
‘’forces spéciales’’. Ces derniers, à l’instar des réputés CPA
(Commandos Parachutiste de l’Armée de Air) 20 et 30 de l’Armée de l’Air
française, s’entrainent en permanence à ces missions dangereuses. Une
précision encore : tous les membres d’équipages d’avions et
d’hélicoptères suivent un stage à la survie en mer ou en terrain
hostile. Le GAE estime qu’un pilote ou membre d’équipage isolé en
territoire ennemi doit pouvoir tenir 72 heures. Ce délai très court
implique la mise en action rapide d’une opération PR, avec les moyens
immédiatement disponibles, d’où l’importance de ces exercices
multinationaux.
Briefing, préparatifs.
A Florennes, la journée des participants débute à 8 heures du matin par un
briefing durant lequel la mission du jour est exposée. La météo, les
NOTAM (NOtice To AirMen) ainsi que les renseignements ‘’Intel’’
(Défense aérienne, défenses sol/air, localisation des radars, présence
à proximité de combattants hostiles...), les possibilités de
diversions, les ‘’citernes volantes’’ en activités dans le secteur
etc.… autant de paramètres essentiels à la conduite de
l’opération sont notifiés aux équipages. Plusieurs sorties sont
planifiées quotidiennement, avec des moyens et des objectifs
différents, et des scénarios qui montent graduellement en complexité.
Des interventions de nuit avec leurs procédures spécifiques, avec une
attention accrue sur la sécurité des vols, sont également prévues au
tableau opérationnel. Une longue et minutieuse préparation rassemble
ensuite équipages et commandos. Celle-ci prend de longues heures et
nécessite une attention continue ainsi qu’une analyse détaillée des
moindres détails. Vient alors le moment crucial de la mise en pratique,
avec des vols qui peuvent aller de 1 heure à plusieurs heures. Ce n’est
qu’en début de soirée, après un débriefing complet et détaillé des
opérations, suivit de discussions tactiques, que les équipages et les
commandos peuvent enfin baisser les
armes. Pour l’intervention que nous
allons suivre cet après-midi : un UAV du 80 Squadron (Florennes) pour
le recueil de données, deux F-16 du 2Wing TAC pour la défense aérienne
et l’appui aérien rapproché (Close air support), deux Hind polonais
pour l’appui rapproché (Close in support) et deux EC-725 Caracal
français pour la plateforme de sauvetage sont mis en alerte.
Objectif : récupérer un blessé en territoire occupé dont la position a
été relevée grâce au signal émis (transmis par satellite) par sa balise
de détresse.
Aujourd’hui, cela se passe dans un terrain boisé, en
périphérie de la base, où une petite clairière permet un poser d’assaut
des hélicoptères. En ‘’apéro’’ nous suivons les préparatifs au sol
des hélicoptères qui vont être engagés dans les missions de ce
jeudi. Les machines qui, ce matin pour certaines, étaient encore
dépourvues d’armements ont toutes été équipées, à l’instar des AB212
ICO italiens et des Super Puma espagnols qui reçoivent respectivement
des mitrailleuses de calibre 7.62.
Ces hélicoptères font partie de la deuxième vague et vont décoller plus tard dans l’après-midi pour traiter un nouvel objectif. Les mécanos, à
l’œuvre depuis quelques heures, peaufinent la préparation des voilures tournantes tandis que les équipages discutent et révisent les points
essentiels.
Dans le ciel, le B-Hunter est le premier à survoler la zone; là-haut, il est difficile à distinguer. Des
commandos, entrainés et spécialisés pour l’extraction en milieu hostile, hongrois pour la première mission et espagnols pour la
seconde, vérifient le bon fonctionnement de leur armement. Certains
sont équipés de cartouches fumigènes bien visibles sur leur poitrine et
vont être utilisés comme marqueurs (rouge ou vert) ou comme écran de
fumée (blanc).
Récupération en zone hostile.
Les deux ‘’Hind’’ polonais et les deux Caracals décollent, suivis par la paire
de Fighting Falcon.
Ces derniers vont entreprendre
l’élimination des défenses aériennes au sol et nettoyer l’espace aérien
concerné. Ils cercleront ensuite, durant toute l’opération, à haute
altitude, prêts à répondre à toutes les sollicitations
d’appui aérien ou au sol. D’autres
chasseurs, notamment des
‘’Ghibli’’, surnom des AMX italiens (51 Stormo Istrana)
vont, certains
jours, prendre la relève des F-16 de Florennes fort sollicités
actuellement. Dès que le ciel est ‘’dégagé’’, les Mi 24 entrent
dans la danse et effectuent des passages ‘’show of force’’ et, en cas
de tentatives d’incursions ennemies, vont utiliser leurs canons
rotatifs de 12,7 mm pour stopper celles-ci. Le Caracal leader arrive au
ras des arbres et effectue un poser d’assaut dans la petite
clairière.
Des commandos lourdement armés en surgissent : ils vont rejoindre et formellement identifier les
personnes à embarquer. Le second Caracal, en embuscade, les
mitrailleurs de sabords aux aguets, se positionne au-dessus de la zone.
Dès que le premier a repris l’air, il se pose à son tour et d’autres
commandos descendent, prennent position et maintiennent l’endroit
sous le feu de leurs armes.
Une brève attaque des hostiles est rapidement repoussée, la zone est mise sous contrôle des commandos et un fumigène vert confirme la position et autorise un
nouveau poser d’assaut d’un Caracal. Un blessé sur civière et des civils sont emmenés à bord par les commandos.
Le second Caracal suit rapidement et embarque les derniers commandos qui se protègent mutuellement.
L’action menée tambour battant a nécessité en
tout et pour tout une trentaine de minutes sur zone. Les équipages
français de l’Escadron d’Hélicoptères 1/67 Pyrénées ont lors de cet
exercice démontré d’une part les capacités ainsi que leur
parfaite maitrise de l’EC-725 et d’autre part leur niveau
d’entrainement très élevé. Depuis le début des mouvements aériens, au
moment de notre visite, soit après 3 jours, le CJPRSC affiche un bilan
plus que positif : 55 sorties ont été menées pour 108 heures de vol. Au
total ce sont 147 sorties qui sont programmées sur les 7 jours de
l’exercice.
Arrêt à la pompe…
Une des difficultés inhérentes à ce type d’opération reste l’autonomie des hélicoptères. Si les Caracal ont une capacité de ravitaillement en vol
(uniquement sur KC-130 et prochainement sur A-400M), ce n’est pas le cas des autres appareils engagés. Pour
pallier à cet inconvénient qui
limite le temps de vol et la distance franchissable, un poste de
ravitaillement au sol, FARP pour Forward Arming and Refueling Point
peut être mis en place en territoire hostile. Cinq nations : la
Grande-Bretagne, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et la France ont
signé un accord afin de mettre en commun les moyens nécessaires et afin
de procéder ensemble
à des entrainements sur le terrain. Aujourd’hui ce
sont les deux Caracal de l’Armée de l’Air qui vont effectuer la démo,
appuyés par des camions avitailleurs également français. Comme cet
exercice se fait en présence d’un public et sur la base, les pompiers
du 2 Wing TAC se tiennent prêts. Les deux hélicos se présentent sur
la zone FARP, les mitrailleurs de sabords ‘’toujours en alerte’’
prêts à entrer en action si d’aventure des mouvements malintentionnés
sont repérés aux environs du point de ravitaillement. Rotors
tournants, les deux EC-725 sont vidés de leurs passagers, mis à
l’abri et sous la protection des commandos. Cela va très vite, quelques
minutes à peine pour faire le plein des deux Caracal.
Rapidement, troupes et blessés reprennent place à bord et les EC-725 décollent vers leur destination finale. Cette opération qui
n’est pas sans danger, a duré six minutes de l’atterrissage au décollage
‘’Gluszec’’ un Coq de bruyères original
Inhabituel sous nos cieux, le biturbine W-3PL ‘’Gluszec’’ (Grand tétras ou coq de bruyères), un modèle W-3 ‘Sokol’’(Faucon) modernisé et production de
l’industrie aéronautique polonaise. Construit par PZL–Swidnik, aujourd’hui filiale d’Agusta Westland (Swidnik-Agusta Westland
Company), le ‘’Gluzec’’ version CSAR est en service au sein de l’armée
de terre depuis 2010. Il intègre les nouvelles technologies lui
permettant d’atteindre certains standards actuels avec entre-autres
l’utilisation des lunettes NVG de
vision nocturne. Les moyens de
communication et de navigation intègrent un système FLIR, un GPS et un
système d’affichage tête haute (Head-Up Display).
L’arment du W-3PL est
constitué d’un canon rotatif de 12,7 mm auquel peut s’ajouter, en
points d’emports extérieurs gauche et droit, un pod canon bitube de 23
mm. Il peut également recevoir des lance-roquettes, des
dispensateurs de sous-munitions et larguer des mines. L’hélicoptère est
protéger par des moyens de détection IFF et IR et est équipé de
lance-leurres. Le ‘’Gluszec’’ est propulsé par deux PZL -10W d’une
puissance nominale de 888 ch.qui lui procurent une vitesse de croisière
de 235km/h. L’altitude maximale est de 4.520 mètres et son autonomie
est de 4 heures avec réservoirs complémentaires. Sur son site,
PZL-Swidnik est fière de relater la réussite opérationnelle des deux
machines détachées au CJPRS 2014. La modernisation de quatre ‘’Sokol’’
en W-3PL ‘’Gluszec’’ est en cours au sein de l’usine aéronautique.
PZL-Swidnik qui construit des hélicoptères civils et militaires
dont les fleurons sont les PZL SW-4 et PZL W-3 , des fuselages pour des
A-109 d’Agusta Westland y sont également assemblés.
(*)Le Groupe Aérien Européen
Le
Groupement Aérien Européen (GAE) a été créé en 1995, après la première
guerre du Golfe, par la France et la Grande-Bretagne. Il s’agit de la
seule organisation internationale militaire indépendante à vocation
aérienne en Europe. Sept Forces Aériennes en sont membres aujourd’hui : la Grande-Bretagne, la France, l'Italie, la Belgique, l'Allemagne, les Pays-Bas et l'Espagne. Son quartier général est situé à RAF High Wycombe à
l’ouest de Londres. L’objectif poursuivi est de perfectionner
l’interopérabilité entre Forces Aériennes au travers d’une
standardisation des procédures et des techniques pratiquées. Un test
grandeur nature se déroule tous les deux ans dans le cadre de
l’exercice international Volcanex. Le GAE, organisateur du CJPRSC
2014, a décidé la création d’un centre européen dédié à la
récupération de personnel. L’EPRC, European Personnel Recovery Centre,
organe indépendant, a son quartier général à Poggio Renatico en Italie
depuis juillet et sera l’unique interlocuteur en matière de CSAR. L’an
prochain, le rendez-vous est fixé à Papa Air Base en Hongrie qui
accueillera l’édition 2015 du CJPRSC. La base aérienne de Papa
abrite les moyens CSAR hongrois ainsi que les C-17 Globemaster III du
Heavy Airlift Wing du Strategic Airlift Capability.