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Le Bourget
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SALON DU BOURGET 2013
Luc Barry - Juillet 2013
Photos Luc Barry - Benoît Denet - Philippe Deweerdt |
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Le plus grandiose des Salons ayant trait à l'aérospatial n'a
pas
démérité à l'occasion de sa cinquantième édition; d'autant plus que la
Patrouille de France en avait rehaussé le prestige grâce à sa présence
quotidienne, suite à ses soixante ans de présence dans le ciel.
Hommes
d'affaires s'étant déplacés pour conclure des contrats, tout en ayant
le
souci d'entretenir de bonnes relations et simples curieux venus admirer
des machines
volantes aussi
innovantes que spectaculaires, chacun s'en
est retourné satisfait à la vue de cette immense vitrine qui exposait
ce qui se fait de mieux dans un secteur de la plus haute importance
économique. Impossible cependant de visiter et d’énumérer en détail les
nouveautés des 2.215 exposants venus de plus de 45 pays qui
présentaient sur 52.000 mètres carrés tous les composants entrant en
ligne de compte dans la fabrication d'un aéronef ou d'un lanceur
spatial, du plus simple écrou au réacteur le plus sophistiqué. Pendant
7 jours, les responsables tant civils que militaires se côtoyaient et
discutaient fermement dans les 340 chalets
spécialement aménagés
pour
traiter leurs affaires à l'abri des regards indiscrets. Des contrats
d'une valeur totale avoisinant la somme phénoménale de 150 milliards
dollars US qui représentent notamment la vente de 1250 aéronefs y ont
été négociés et conclus. Quiconque a visité cet événement à portée
mondiale est impressionné du spectacle pittoresque de la foule
déambulant au milieu des 150 aéronefs en exposition car toutes les
nationalités y étaient représentées. Les militaires aux uniformes les
plus exotiques se mêlaient aux visiteurs discutant dans toutes les
langues possibles et imaginables mais beaucoup présentaient un point
commun : appareil photo en bandoulière et les bras chargés de sacs qui
débordaient de documentation accumulée au fil des stands
Les
observateurs retiendront de cette édition 2013 la confrontation que se
livrent Boeing et
Airbus dans le segment
des avions de transport de 350
à 450 places pouvant offrir un rayon d'action toujours plus important.
Le passage de
l'Airbus 350 XWB fit
d'autant plus sensation qu'il venait
d’effectuer seulement quelques jours plus tôt son premier vol. La
réplique de Boeing fut de montrer quotidiennement en vol son Boeing 787
Dreamliner exposé au statique aux couleurs d'Air India et d'annoncer le
lancement de la nouvelle version du B787-10X d'une capacité équivalente
à celle de l'A350-900 d’Airbus.
Le consortium européen EADS
était sans conteste le plus grand exposant du salon via ses filiales
actives dans tous les domaines représentés par celui-ci.
Airbus,
deuxième constructeur d'avion
civil après Boeing, présentait en
plus de
sa gamme d'avions un modèle
grandeur nature du poste de pilotage de
l'A350. Les aéronefs du futur se concrétisaient sous la forme d'une
maquette de dirigeable troposphérique d'observation pour utilisation
dans l’Arctique et d'un avion de transport à propulsion hybride.
Cassidian divulguait ses divers armements et équipements électroniques
; Eurocopter exposait sa gamme d'hélicoptères tant civils que
militaires et Astrium présentait les versions les plus récentes de son
lanceur spatial Ariane. Les démonstrations en vol des aéronefs du
groupe occupaient la majorité des activités aériennes. L’A380 aux
marques de British Airways et l'autre aux couleurs du constructeur
soulèvent toujours l'admiration du public tandis que l’A400M de
démonstration et le premier exemplaire destiné à l’Armée de l'Air
Française exposé au statique suscitaient la curiosité.
L’hélicoptère de
combat Tigre de la filiale Eurocopter dominait les nombreuses autres
machines présentes de la gamme du constructeur.
Au point de
vue aviation militaire, remarquons la présence de plus en plus
importante des drones, avions sans pilotes aux cotés des traditionnels
Rafale, Gripen et Typhoon.
Le constructeur italien Piaggio a dévoilé au
cours du Salon son drone de surveillance et de patrouille maritime P1HH
Hammerhead le plus imposant jamais construit en Europe et dont l’Armée
de l'Air Italienne venait de passer commande pour une dizaine
d'exemplaires.
Suite à des coupes budgétaires, la présence des
avions militaires américains était quasi inexistante, excepté quelques
drones ce qui n’était pas le cas des avions militaires russes qui
n'avaient pu être présents lors du salon précédent suite à un litige
judiciaire avec la
Suisse. Le chasseur Sukhoi SU35 a
fait sensation
tout comme
l'hélicoptère de combat Kamov KA52
Alligator dont ce fut la
première apparition internationale ; l'avion d’entraînement avancé Yak
130 et l'avion de transport stratégique AN70 ont complété ce panel
auquel il fallait ajouter le biréacteur de transport civil AN158. En
exposition statique était présenté le Superjet 100 de Sukhoi, premier
exemplaire destiné à la compagnie mexicaine Interjet ayant 20
exemplaires en commande ; l'intérieur dessiné par Pininfarina est
aménagé en Italie.
Le constructeur Agusta-Westland exposait en
plus de sa gamme d’hélicoptères un concept d'aéronef à rotors
basculants « Project Zero » s'agissant d'un drone actionné par une
motorisation entièrement électrique pouvant effectuer du vol
stationnaire tel un hélicoptère et voler comme un avion conventionnel
en basculant ses rotors. Le modèle a effectué ses premiers vols secrets
dès juin 2011 en Italie.
Les préoccupations
environnementales et les économies d'énergie poussent les constructeurs
à concevoir des aéronefs de plus en plus légers par l'utilisation des
matériaux composites et des carburants alternatifs. Un des halls
d'exposition accueillait les diverses associations et sociétés
concernées afin de faire le point des études et réalisations concernant
le remplacement des énergies fossiles par des combustibles plus
respectueux de notre planète.
La gamme des avions de type ULM
s'élargit dorénavant aux jets privés et le constructeur polonais Metal
Master présentait le Flaris LAR-1 au poids maximum de 1500 kg qui
effectuera son premier vol en fin d’année. L'avionneur français
Philippe Moniot présentait l'APM 50 Nala biplace d’entraînement
à l'acrobatie ayant effectué son premier vol le 7 mai. En
collaboration
avec
Honeywell et Safran, Airbus
innovait avec son A320 - Electric
Green Taxiing System : le roulage au taxi se fait en mettant en
mouvement le train d’atterrissage principal par des moteurs électriques
dont l'énergie provient de l'APU (unité de puissance auxiliaire) de
l’avion. Les concepteurs du système espèrent obtenir une réduction de
4% de fuel par avion et par année étant donné qu'un tracteur n'est plus
nécessaire pour les manœuvres de l'avion au sol.
La présence
belge, imposante comme d’habitude, regroupait les firmes wallonnes et
bruxelloises représentées au sein de Skywin et
du Flag en ce qui
concerne celles implantées en Flandre. D'importants contrats
ont été
conclus dont le plus spectaculaire est la fourniture par la Sonaca à
l'avionneur brésilien Embraer des slats (becs de bord d'attaque des
ailes) et des flaps (volets d’aile) pour les
futurs avions régionaux
E2. D'une valeur approchant le milliard de dollars US ce contrat
fournira du travail à plus de trois cents personnes sur une période de
dix ans et confirme la longue expérience de collaboration entre les
deux firmes aéronautiques. Remarquons la présence de la maquette à
l'échelle 1:5 d'un hélicoptère de fabrication liégeoise dans la gamme
ULM-VLR (hélicoptère ultraléger) dont le maitre d’œuvre est la firme
Sagita et qui espère commercialiser, d’ici 2014, cette machine biplace
sans rotor de queue.
Les entreprises du secteur aérospatial
sont de plus en plus confrontées au manque de qualification des jeunes
qui entrent sur le marché du travail. Suite à cette méconnaissance de
ceux-ci concernant les différentes filières de formation mises à leur
disposition, les professionnels du secteur se sont mobilisés, plus
encore que les années passées, afin de présenter les nombreuses
opportunités de formation et de carrière dans ce secteur de pointe en
réservant un large espace de présentation dénommé « l'avion des métiers
».
Comme le veut la tradition, les trois dernières journées du
Salon étaient ouvertes au public et à cette occasion un meeting aérien
impliquant avions anciens et modernes clôturait cet événement
incontournable dans le calendrier aéronautique.