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Show
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Duxford
Airshow - 7 septembre 2013
Texte: Christophe Duponchelle
Photos: Christophe Duponchelle et Michel Van Reysen
Octobre 2013 |
Nullement comparable au plus grand rassemblement de
warbirds en Europe, j’ai nommé le fantastique Flying Legends,
l’Imperial War Museum Duxford présente le Duxford Air show.
Meeting incontournable du mois de septembre mélangeant jets civils et
militaires, warbirds et patrouilles acrobatiques.
Les
moments forts de la journée sont la démonstration de la Patrouille de
France, le survol de Duxford par un Boeing 747-8F et le retour du
Lockheed CT-133 silver star.
Mais bien entendu avant le show, on
explore, avec toujours autant d’émotion, les hangars de l’IWM. Ce Musée
est en perpétuel changement, jamais il n’y aura deux
reportages
photos identiques.
Dans le hangar 2, on admire toute la collection de The Fighter
Collection (TFC) de Stephen Grey.
Seul le Bearcat, le wildcat et trois spitfires (MK.IA, MK.Vb
et MK.XIVE) voleront le samedi.
Le
Spitfire MKIA AR213 est une nouvelle acquisition pour TFC. Construit en
1941 par Westland Aircraft à Yeovil, il rejoint le 57 Operational
Training Unit (OTU) à RAF Hawarden et il devient l’avion personnel de
l’Ace de la Bataille d’Angleterre le Flight Lieutenant ‘Ginger’ Lacey.
Il a ensuite servi au sein du 53 OTU jusqu’en 1945. Il sera ‘stocké’ de
nombreuse année avant d’être remis en état de vol pour le film The
Battle Of Britain en 1967. Il a récemment était repeint pour
représenter le 71 Eagle Squadron Spitfire XR-D/P7308 piloté par l’ace
américain William Dunn.
L’historic
Duxford est une nouvelle exposition qui raconte l’histoire
des
hommes et des femmes qui ont travaillés à Duxford de 1918 à 1961.
Cette exposition permet de voir et d’entendre, par l’intermédiaire de
films, des
histoires fascinantes racontées
par toutes ces personnes qui ont vécu et travaillé sur la base.
L’Historic Duxford brosse un tableau saisissant de la vie quotidienne
de la base
Il y a dans cette exposition, la reconstitution du Watch Office
Building tel qu’il était fin des années 30.
Cette
pièce était occupé par un pilote et son assistant; ils notaient dans un
registre les avions qui décollaient et atterrissaient, ils prévenaient
par téléphone les autres aérodromes qui savaient donc
quand
l’avion devait arriver à destination.
Ce Watch Office Building est en fait l’ancêtre de la tour de contrôle.
Dans une vitrine,
l’uniforme du Squadron Leader Douglas Bader.
Né
le 10 février 1910 à St John's Wood, Douglas Bader décide en 1927 de
faire carrière dans la RAF, il intègre l'école de l'air de Cranwell en
septembre 1928. Après avoir été diplômé en 1930, Il est affecté au 23e
Squadron sur l'aérodrome de Kenley, qui est alors équipé de Bristol
Bulldog.
Le 14 décembre 1931, lors d’une démonstration de
vol à basse altitude il déclenche un tonneau et traverse tout le
terrain en vol sur le dos, mais il est trop bas et surtout trop lent.
Lorsqu'il veut se rétablir, son aile gauche accroche le sol et il
s'écrase, son avion se transformant en amas de tôle. Les deux jambes de
Douglas Bader sont écrasées, la gauche sous son siège et le pied droit
sous le palonnier. Au Royal Berkshire Hospital le chirurgien ampute la
jambe droite au-dessus du genou et, quelques jours plus tard, il ampute
la jambe gauche 15 centimètres en dessous du genou. En 1932,
après
une longue et douloureuse convalescence, il teste des nouvelles
prothèses de jambes en aluminium, grande première à l'époque. Mais
Bader rêve toujours de voler.
Avec le début de la guerre, il
utilise une vieille connaissance au ministère de l'air et, avec l'appui
de son ancien commandant de Cranwell, il obtient sa réintégration dans
la RAF.
En novembre 1939, huit ans après son accident, Bader se
retrouve à nouveau aux commandes d’un Avro Tudor K-324. Très vite, il
passe les étapes pour enfin voler sur Hurricane et Spitfire.
En
février 1940, Bader rejoint le 19e Squadron à Duxford. Deux
mois
plus tard, il est nommé commandant de l'escadrille 222. En
juin
1940, Bader est envoyé, avec son escadrille 222, pour couvrir la
retraite de Dunkerque. C'est au cours d'une de ces sorties que Douglas
Bader remporte sa première victoire aérienne contre un Messerschmitt
109. Toujours en juin 1940, il est nommé commandant de l'escadrille
242, une unité canadienne qui avait été durement touchée pendant la
bataille de France. Bader participe également à l'élaboration de la
stratégie du Big Wing, qui consiste à faire sortir plusieurs
escadrilles de chasseurs ensemble pour affronter les vagues de
bombardiers allemands, de manière à en abattre le plus possible
pour
faire avorter les bombardements avant qu'ils aient
lieu. Lorsque
la bataille d'Angleterre prend fin, Douglas Bader reçoit les
Distinguished Flying Cross (DFC) et Distinguished Service Order (DSO)
et devient le Wing Commander de l'aérodrome de Duxford.
En
mars 1941, il quitte la 242 et devient le Wing commander de l'aérodrome
de Tangmere, prenant sous son commandement trois escadrilles de
Spitfire (les 145, 610 et 616). Le 9 août 1941, après avoir
remporté deux nouvelles victoires aériennes, il percute en vol un
troisième Messerschmitt 109 et est obligé de sauter en parachute. Au
cours de l'extraction du cockpit, il perd ses prothèses. Il est alors
fait prisonnier.
De la camaraderie née entre aviateur et
de la sympathie gagnée auprès d'Adolf Galland, Bader en profitera pour
soumettre une requête à l'ennemi : il souhaite que soit envoyé un
message à sa femme, contenant entre autres une demande que lui soient
envoyées
ses
prothèses de rechange. La Wehrmacht enverra le message, invitant
l'Angleterre à trouver un arrangement pour que ses jambes artificielles
lui soient parachutées sans heurt. Cependant, les Anglais ne
l'entendent pas ainsi, et le message restera sans
réponse. Néanmoins, la RAF profitera d'une mission de
bombardement
pour parachuter, au milieu des bombes,
une
caisse contenant son appareillage. Après de nombreuses
tentatives
d'évasion, il est finalement envoyé dans la célèbre forteresse de
Colditz jusqu’à sa libération au printemps 1945. Douglas Bader
a
remporté une trentaine de victoires dont 20 victoires homologuées, 4
victoires en collaboration, 6 victoires probables, 1 victoire probable
en collaboration, 11 avions ennemis endommagés en seulement 15 mois
d'opération dans des combats aériens au-dessus de la Manche.
Il meurt d'une crise cardiaque, à l'âge de 72 ans.
On continue la visite pour arriver devant le building 66.
Là,
rencontre avec Mister Brian Clarke et son épouse. Deux retraités qui
travaillent bénévolement à la restauration d’avions anciens pour
l’Aircraft Restoration Company (ARCo).
Personnages
sympathiques qui répondent volontiers à toutes mes questions, dont une
en particulier qui concerne l’état d’avancement de la restauration du
Bristol Blenheim MK.IV.
Selon les dires de Mr Clarke «
Les
tests moteurs vont êtres effectués dans le courant de l’année et si
toute les autorisations pour la remise en vol sont accordées, il se
pourrait que le Blenheim reprenne l’air pour l’été 2014 au pire 2015
»
Pour la petite histoire, en 1987 le
Blenheim était le
seul
avion de ce type en état de vol. Il se crashe un mois après sa
restauration qui aura duré 12 ans. Remis en état de vol après 5 ans, il
fera les beaux jours des meetings aériens anglais. Mais
malheureusement, le 18 Aout 2003 il se crashe de nouveau. Les
dégâts sont étendus mais réparables. L’ARCo décide de transformer le
Blenheim MK.IV en MK.I (section avant du fuselage plus courte). Le
‘nouveau’ nez du Blenheim à une origine surprenante. En effet un esprit
inventif a eu l’idée d’utiliser le poste de pilotage pour en faire une
petite voiture.
Heureusement
le génial inventeur a eu la bonne idée de garder toutes les éléments du
cockpit ainsi l’ARCo pu récupérer toute les pièces d’origines.
Dans le hangar
5, nouvelle petite trouvaille,
c’est
une nacelle d’observation datant de 1916 et provenant d’un dirigeable
Zeppelin. Cette nacelle était abaissée par un dirigeable volant à haute
altitude, la longueur du câble pouvait atteindre 1500 mètres ainsi les
informations de l’observateur pouvaient être transmises au vaisseau par
ligne téléphonique.
Derrière le hangar 4, se trouve l’ancienne
entrée principale avec son poste de garde. L'entrée est maintenant
utilisée par le personnel du musée et les bénévoles. Un peu plus loin
le quartier général de la base qui est actuellement utilisé par
l’administration de l’IWM.
Quelques photos d’ambiance sur la base.
Airspace :
American museum:
Le show.
A
14 heures, démarrage des moteurs .C’est le B-25 Mitchell
232511/N5-149 “Sarinah“ du Royal Netherlands Air Force Historic Flight
qui ouvre le bal.
Puis,
la première patrouille acrobatique : les fameux AEROSTARS.
(Pour
plus d’information sur la patrouille, Cf. Article mars 2013)
Mais juste avant le décollage, photos avec le très sympathique Mark
Levy (AEROSTAR7).
Le Battle of Britain
Memorial Flight (BBMF), n’était ‘malheureusement ‘représenté que par le
Spitfire MK.XIX (PM631).
Venant
de Stansted, le majestueux Boeing 747-8F de la British
Airways
World Cargo a fait deux ‘flypasts’ devant un public ravi.
Un
premier passage basse vitesse et train sorti, montrant ainsi toute sa
magnificence puis un deuxième passage plein gaz. On remarque
que
le bruit engendré par les quatre réacteurs General Electric
GEnx
(General Electric Next-generation) est étonnamment faible.
C’est
la deuxième fois qu’un Boeing 747 faisait son show à Duxford. Le
premier eu lieu en 2003, il s’agissait d’un 747-400 de la South African
Airways pour le ‘Century of Flight’. De mémoire de photographe, ce fut
la plus époustouflante démonstration aérienne qu’il m’est eu l’occasion
de voir.
Place au cirque !
Avec
le O’Briens Flying Circus, où un PiperCub doit atterrir sur une petite
remorque en mouvement. Plusieurs essais ont étaient nécessaires pour
réussir ce tour. Le troisième fut le bon !
Silver Star
Suite
à l’annulation la saison précédente de sa démo, le Canadair
CT-133 Silver Star de la Norwegian Historical Squadron (n°133599) était
bien évidement très attendu.
Les Cats dans le ciel de Duxford !
Vol en formation du
Bearcat et du Wildcat de TFC. Quel plaisir de revoir le Wildcat après
quelques années d’inactivités.
Résident
permanent à Duxford, le magnifique B17 ‘Sally B’ du B-17
PRESERVATION Ltd. Il est, malheureusement, le dernier B17 en Europe
encore en état de vol.
Où peut-on voir six spitfires en formation....à Duxford pardi !!
Spectacle
magnifique avec pour musique de fond la symphonie Rolls Royce Merlin et
Griffon. Un régal pour les oreilles.
Mais où est donc passé la Patrouille de France ?
Et bien suite à un petit problème de santé du leader, la démo fut tout
simplement annulée (le samedi uniquement).
ATHOS
1 : LEADER
|
NOM :
NAL
ÂGE :
35 ANS
|
PRÉNOM :
RAPHAËL
HEURES DE VOL
: 2000 H |
GRADE : LIEUTENANT-COLONEL
ANCIENNETÉ :
2ÈME ANNÉE |
Le pilote réserve peut occuper tous les postes de la Patrouille de France sauf le poste du leader.
ATHOS
9 : REMPLACANT
|
NOM : HAUSER
ÂGE : 41
ANS
|
PRÉNOM : ANTOINE
HEURES DE VOL
: 3600 H |
GRADE : CAPITAINE
ANCIENNETÉ : 4ÈME
ANNÉE |
Et pour ‘meubler’, on demande aux AEROSTARS de refaire une
démo.
Présent sur le plateau le De Havilland Vampire Pair du Norwegian Air
Force Historical Squadron :
Vampire T55 (DH-115) LN-DHZ/M-PX |
Vampire FB6 (DH-100) LN-DHY/K-PX |
Le DH.100 Vampire était un
jet de combat britannique commandé par la Royal Air Force pendant la
seconde guerre mondiale. Après le Gloster Meteor, c’était le deuxième
chasseur à réaction à entrer en service dans la RAF .Arrivé trop tard
pour participer aux combats, la RAF utilisa le Vampire jusqu’en 1953 et
continua à l’utiliser pour l’entrainement avancé jusqu’en 1966.
Mais comble de malchance, seul le Vampire FB6 LN-DHY/K-PX fera la
démonstration…
Venant tout droit du RAF 29 Squadron à Conningsby, le Typhoon
FGR4.
Superbe machine d’une puissance et d’une maniabilité incroyable,
exécutant une démonstration à vous couper le souffle.
Il clôturera le show dans un boucan d’enfer pour enfin disparaître dans
le ciel de Duxford.
Malgré
les imprévus et les désistements, la journée fut quand même
très
intéressante. Le public aurait bien sur désiré un ou deux passages
supplémentaires du Boeing 747 et au lieu de faire voler les AEROSTARS
une deuxième fois, pourquoi ne pas faire voler des spitfires…
Mais bon….une journée à Duxford avec du soleil, des superbes avions et
des amis, ce n'est que du bonheur !!!
Toute
l’équipe de flying-zone se joint à moi pour remercier, encore une fois,
le travail formidable de Monsieur Lucien Wagner qui depuis plus de
vingt ans se « décarcasse » pour nous amener aux meilleurs meetings,
aux quatre coins de l’Europe.
Merci Lucien !