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Benoît DENET - Mars 2013 |
Il m’a été donné l’occasion
de passer quelques heures à l’aéroport malien de Bamako, le plus important du pays, pendant l’opération Serval.
Depuis le lancement de cette opération militaire,
le 11 janvier 2013, les activités de l’aéroport sont un peu « chamboulées ». En effet, les vols réguliers passagers et cargo doivent
partager le parking avion avec les appareils militaires de transport et de ravitaillement ainsi que les avions civils travaillant pour l’armée
française.
Lors de notre approche à Bamako, c’est un airbus de la Composante belge qui quittait le Mali avec une délégation de
représentants politiques et de journalistes.
Les mouvements d’avions en tout genre se succèdent à un rythme élevé, avec des rotations parfois très rapide sur le sol malien.
Après le départ d’un Antonov 124 du bureau Antonov, venu déposer des énormes containers, c’est un Il-76TD-90, comme neuf et équipé de nouveaux
moteurs PS-90A-76 qui se pose, avec lui aussi dans sa soute un important matériel pour l’Armée française. Aussi tôt déchargé et ravitaillé, l’Iliouchine est prêt au départ. Il est précédé par un
Dassault Falcon 900 de la République française.
Pendant ce temps, l’un des deux Boeing C-135FR français a droit à une petite maintenance de ses 4 moteurs CFM-56. C’est toute une batterie de
techniciens qui s’affèrent sur cet appareil chargé du ravitaillement en vol des avions de combat français. Les mécanos travaillent en short car la température est proche des 40° en cet après midi du mois de mars.
Bamako est situé dans le Sahel africain avec une saison sèche bien marquée par une absence totale de précipitations et des températures moyennes très élevées. Ce sont donc des conditions assez rudes pour les hommes et le
matériel en cette période.
D’autres forces aériennes sont aussi de la partie et c’est maintenant au tour d’un C-130 des forces espagnoles de décoller, il embarque des militaires des forces spéciales.
C’est aussi le moment choisi par les quatre Mirage 2000D français stationnés de l’autre côté de la piste, en zone militaire, pour mettre en route
leurs moteurs ; depuis leur arrivée sur cette base malienne, les Mig 21 et autres appareils locaux ont été mis à l’écart. Nous pouvons aussi y apercevoir deux Antonov 24 ainsi qu’un Basler BT-67 (DC-3 re-motorisé),
un Cessna 337, un Mig 17 à l’abandon.La dizaine de Mig-21 n’a plus l’air fort en état de voler.
Un Airbus de la compagnie Air Cote d’Ivoire se pose juste avant le départ des deux premiers Mirage 2000D ; il est suivi directement par un Beech
1900. Les activités commerciales et régulières se poursuivent normalement sans interrompre les mouvements d’avions militaires. En fait, l’aéroport de Bamako Sedou était en plein développement avant
l’entrée en guerre du pays ; avec un tout nouveau terminal en construction ainsi que l’allongement de la piste. Les compagnies Air France, Brussels airlines, Kenya airways, South African, ou encore
Ethiopian airlines, pour ne citer que celles-là font encore escales régulièrement à Bamako et ce malgré l’opération Serval.
Pour revenir à l’aspect militaire, deux importants camps se sont installés à l’aéroport : en plus du matériel lié au matériel volant, ce sont des
dizaines de blindés armés ainsi que des véhicules de transport qui y sont visibles avec de nombreux soldats.
Il faut encore préciser que des appareils français (C-130 et C-160) ainsi que danois (C-130J) et espagnols (C-130) sont aussi présents à Ouagadougou au Burkina Faso,
quant aux Alpha Jet et Mil Mi-24 nigérian ils sont stationnés à Niamey au Niger; côté belge, les C-130 sont basés à Abidjan en Côte d’Ivoire et les Agusta A-109 à Sévaré (Mali); pour ne citer que
ceux la…
En fait les pays suivant fournissent des forces et des moyens en soutien de cette opération militaire : le Canada, les USA, le Royaume Uni, les Emirats arabes unis, les Pays-bas, la Suède ou encore
l’Allemagne.