Ces 25 et 26
mai 2013, la base aérienne 701 de Salon de Provence accueillait du beau
monde pour fêter dignement les 60 ans de la Patrouille de France.
Digne
héritière de la patrouille d’Etampes, la Patrouille de France doit son
nom au commentateur Jacques Noetinger qui, lors du meeting d’Alger en
1953, annonce la patrouille de la 3eme escadre comme étant « la
Patrouille de France ». Quelques mois plus tard, l’état-major entérine
le nom.
Historique.
La Patrouille d’Etampes est
créée en 1931 ; elle évolue alors sur Morane-Saulnier 230 et participe
à quelques meetings en France et en Belgique (août 1931 à Deurne).
Suite aux bons résultats, elle est désignée pour participer aux
meetings nationaux et internationaux.
En 1937, elle rejoint Salon de
Provence où elle prend le nom de Patrouille de l’Ecole de l’Air. La
deuxième guerre mondiale mettra fin à ses activités.
En 1946, une
patrouille de SV-4B Stampe est formée à Tours. Suite à la dissolution
de l’école de Tours, elle rejoint Etampes et prend officiellement le
nom d’Escadrille de Présentation de l’Armée de l’Air 58 (EPAA 58). Elle
se présentera dans de nombreux meetings jusqu’à sa dissolution en 1953.
En
parallèle avec cette formation, des patrouilles acrobatiques sur Jet
sont constituées dans les escadres de chasse début des années
cinquante. Ces patrouilles assurent à tour de rôle les missions de
représentation.
A partir de 1959, c’est la 2eme escadre de Dijon (Mystère IVA) qui reprend quasi exclusivement le rôle de démonstration.
Dissoute en décembre 1963 suite à des restrictions budgétaires, la Patrouille de
France renaît en février 1964 à Salon de Provence ; elle est alors
issue de la « Patrouille de l’Ecole de l’Air ».
La Patrouille de
l’Ecole de l’Air est recrée en 1957 sur Fouga magister et devient donc
la Patrouille de France le 20 février 1964 ; elle est équipée de six
Fouga Magister. C’est à ce moment que les fumigènes aux couleurs
nationales apparaissent.
Les différentes saisons voient de nouvelles décorations sur les appareils.
Depuis 1977, l’Alpha-jet remplace progressivement le Fouga dans l’Armée de
l’Air et donc le 16 septembre 1980, la PAF fait une dernière
présentation sur le vénérable appareil et entame sa conversion sur le
nouveau.
Equipée depuis d’Alpha-Jet E, légèrement différents des 1B
belges, la patrouille se produit un peu partout dans le monde avec
toujours autant de succès.
(sources : Revue Avion Hors-série 35 et dossier presse 60 ans PAF)
Vendredi 24 mai : Les arrivées :
La Base Aérienne 701 est situé sur les communes de Salon et
Lançon.
Hors, le village de Laçon est construit sur une colline qui domine la
base ; cela offre donc un point de vue particulièrement intéressant
comme l’ont bien remarqué les très nombreux spectateurs présents durant
le week-end. Mais lorsque je suis arrivé le vendredi matin, j’étais
seul. Quelques personnes m'ont rejoint dans le courant de la journée.
Les patrouilles étaient déjà toutes arrivées et j’ai donc
pensé un moment avoir raté de belles occasions ; jusqu’à l’arrivée du
F-16 de Grat. Je ne pensais pas le voir car il était prévu de voler
seulement le dimanche à Salon ; il devait être à Caslav (Tchéquie) le
samedi. Belle surprise donc que cette arrivée ponctuée de quelques
passages pour reconnaître les axes de présentation. Premières
impressions : bel emplacement idéalement situé entre la piste et l’axe
de présentation (qui est en effet décalé ici à Salon). Après s’être
posé pour prendre contact avec les organisateurs et faire le plein,
Grat et Switch ont redécollé pour la Tchéquie ; ils
seront de retour en fin de journée samedi.
Le restant de la journée, j'ai pu assister aux arrivées et
aussi aux entraînements des différentes patrouilles. La possibilité de
prendre des photos d’un axe différent permet d’avoir un point de vue
intéressant surtout au niveau des croisements comme vous allez pouvoir
le voir par après.
Les patrouilles.
Pour célébrer cet anniversaire, pratiquement toutes les
patrouilles acrobatiques européennes avaient fait le déplacement. La
patrouille russe des Striji sur Mig-29 a malheureusement dû annuler en
dernière minute alors que les pilotes des Breitling étaient présents
mais sans leurs avions car la patrouille est en tournée en Asie.
La
Patrouille
de France a, en toute logique, terminé le show ; comme il
se doit à la vedette du jour. Mais à tout seigneur tout honneur, la
voici présenté en premier.
Evoluer à domicile devant autant de personnes, dont un public
professionnel le samedi –réservé aux invités -, n’est pas chose facile.
Le Mistral soufflant très fort n’aide pas mais les pilotes de cette
saison 2013, admirablement conduits par le Commandant Rafaël Nal,
connaissent leur environnement et leur show par cœur et font le bonheur
de tous les spectateurs.
Nouvelle figure introduite en 2013, le 60; réalisée par deux avions
faisant des tonneaux barriqués, elle n'est pas facile à photographier,
la mise au point automatique ayant du mal à se stabiliser. J'ai raté toutes mes photos
du 60 à Salon, celle çi a été prise à Volkel le 14 juin.
Deux croisements vus sous des angles différents :
Parmi les stands présents, celui des motos Harley-Davidson expose
fièrement une Harley spécialement décorée pour l’occasion.
La patrouille italienne (Frecce Tricolori)
La Patrouille Suisse :
Patrulla Aguila :
Red Arrows :
Team Iskry :
La patrouille polonaise fait office de petit frère au sein de ces
patrouilles sur jet. Elle n’a de plus évolué qu’avec quatre Iskra. Mais
elle a néanmoins démontré la parfaite maitrise de ses pilotes.
Les cœurs.
A l’occasion d’un rassemblement de patrouilles, il m’a semblé
intéressant de comparer leurs démos. Chacune a ses
spécificités mais certaines figures sont incontournables et le
cœur
en est une. Visuellement très semblables, leur réalisation implique
soit 2 avions soit toute la patrouille ; si la plupart des cœurs sont
formés par un éclatement par le haut, les Frecce le font par le bas.
Fumigènes :
Autre spécificité des patrouilles, leurs fumigènes.
Le Mistral était un adversaire impitoyable ce week-end ; les fumées
rouges-blanches-vertes italiennes -traditionnellement les plus denses-
s’en sont bien tirées par rapport aux polonais. Mais les écolos ne
seront probablement pas aussi satisfaits que nous ;-).
Autres participants :
Outre le patrouille de France,
l'
équipe de voltige de l'Armée de l'Air est aussi basée à Salon de Provence. Elle nous présentait un show synchronisé.
Autre patrouille de l’Armée de l’Air, les
Cartouche
Doré
L’histoire de la PAF est intimement liée au
Fouga Magister qui
a, comme en Belgique, constitué l’avion d’entraînement par excellence
pendant de nombreuses années. Grâce à des associations civiles, il
reste quelques exemplaires en état de vol et l’un deux était présenté
de belle manière.
Fer de lance de l’Armée de l’Air, la présentation du
Rafale
fait la part
belle à la puissance et à la souplesse de cet avion. Le capitaine
Benoît ‘Tao’ Planche de l’escadron de transformation (ETR) 02.092
'Aquitaine' basé à Saint-Dizier sait parfaitement tirer parti de son
appareil et réussit presque à éclipser la démo de ‘Grat’ ;-).
Il
a alternativement utilisé les deux rafale à sa disposition (113-IY le
samedi et 113-GN le dimanche), histoire -probablement- de ménager la
cellule des avions. C'est un fait assez rare, un seul avions démo étant
en général choisi -par la maintenance et le pilote- et bichonné en
conséquence.
Utiliser les
Mirage 2000N
pour une démo dédramatise quelque peu la mission nucléaire de cet avion
et montre les capacités des appareils et des pilotes de l’escadron de
chasse 2/4 La Fayette, basé à Istres. Le décor montagneux permet de
visualiser la chaleur dégagée par les réacteurs.
Caracal : Un seul hélico était présenté en vol mais de fort belle
manière. Que ce soit sa manœuvrabilité ou la hauteur à laquelle étaient
suspendus les hommes sur leur filin, tout concourait à rendre la démo
impressionante.
Très attendu –par le public mais aussi par ses futurs
utilisateurs ;-) – l’
Airbus
A-400M ‘Grizzly’ a fait deux passages plutôt remarqués par
son faible volume sonore pour un quadrimoteurs aussi volumineux.
Le statique :
Pas de grosse pointure pour l'expo statique. La dizaine d'aéronefs
présents étaient de plus assez mal placés, serrés et entourés de près
par les barrières.
Patrouille conjointe.
Une patrouille exceptionnelle a pris l’air à l’occasion de ce
meeting. Elle était constituée par les leaders de chaque patrouille sur
jet présente et accompagnée par le célèbre photographe japonais
Katsuhiko Tokunaga. Des photos en vol au-dessus des points importants
de la région seront probablement visibles d’ici peu.
Deux passages publics ont ponctués ce vol et l’atterrissage
fût l’occasion d’avoir l’un derrière l’autre des avions peu habitués à
voler ensemble.
Focus sur les belges :
La raison principale de ma présence là-bas était bien sûr le
plaisir d’y voir aussi deux représentants belges.
Les
Red Devils
sur SIAI Marchetti SF-260 ne sont certes pas aussi bruyants que leurs
ancêtres sur Hunter ou Fouga mais ils présentent parfaitement la
maitrise qu’ont les pilotes belges de leur appareil de formation
initiale.
Au niveau sonore, le
F-16
est tout à l’opposé des Marchetti. La puissance dégagée est tout aussi
impressionnante. Deuxième année de présentation pour le Capitaine
Aviateur Renaud ‘Grat’ Thys du 2WTAC de Florennes et beaucoup
d’expérience engrangée. Même si les manœuvres exécutées (par tous les
pilotes démos) ne sont que des manœuvres de base connues de tous les
pilotes du monde, un enchaînement harmonieux permettant de montrer les
capacités de l’avion n’est jamais simple à réaliser.
Les départs.
Après trois jours et déjà pas mal de photos, certains n’en
n’ont jamais assez. Et comme je suis de ceux-là, je suis donc retourné
à Lançon le lundi matin pour assister aux départs des participants.
L’occasion de voir les appareils de soutien venus récupérer
mécanos et matériel.
Mais aussi de voir quelques formations que ne voit pas le
public pendant les meetings.
Et de comprendre pourquoi les organisateurs du meeting
avaient
allumé
le Mistral durant trois jour : Ce lundi, pas de Mistral, d’où
l’obligation de faire passer un
ventilateur
pour nettoyer les fumigènes polonais :-).
Divers.
Le ciel n'a pas toujours été radieux pendant ce week-end. Quelques
pluies ont gâché le samedi et le mistral était toujours bien présent.
Quelques rapaces ont aussi leur domicile à Salon.
L'école de l'air vue depuis lançon.
D’innombrables personnes ont contribué à faire de cet
évènement une fête grandiose. Tout le personnel de la base pendant le
meeting dont une partie quelque fois bien longtemps auparavant (les
premiers contacts avec les participants sont pris six mois avant), de
nombreux renforts venus d’un peu partout en France que ce soit en
personnel militaire sur la base mais aussi des gendarmes, du personnel
des autoroutes, des sociétés de car assurant les navettes,… sans oublier les gestionnaires des parkings.
Qu'ils en soient remerciés.
En tout, on estime à 150.000 personnes le nombre de visiteurs
ayant assisté à ces journées historiques avec un pic de 120.000
personnes présentes simultanément sur la base.
Et enfin, une exclusivité Flying-zone.be :
Le Petit Poucet existe !!!
Il est pilote à l’armée de l’Air et sème ses cailloux dans
l’indifférence générale sauf de l’œil expert de votre envoyé spécial
;-).
Nos remerciements à l’équipe
organisatrice de cet évènement et tout particulièrement au service des
relations publiques dirigé par le Capitaine Christèle Chevalier.
Merci aussi au Colonel Breton (Sirpa-Air).