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Fête Aérienne à Saint-Hubert, 8 et 9 mai.
Luc Barry - Juin 2011
A l'occasion de la reprise de la gestion de l’aérodrome, la dynamique
équipe sous les ordres du
sympathique commandant d'aérodrome Franck Dubarry est parvenue à présenter un superbe programme en vol sous une météo particulièrement
favorable. A l'entrée de l'aérodrome, afin de commémorer le souvenir du 8 mai 1945 date de l'armistice de la seconde guerre mondiale, le club ABC Team de Bastogne
reconstitua un camp GI. Une exposition statique comprenant des avions, des ulms, des planeurs ainsi que des stands d'aéroclubs a permis au public
de s'informer sur les différentes facettes de l'aviation de loisir. L'avion polonais
AERO AT3-R200 appartenant à l'école de pilotage professionnelle HubAir, fut présenté pour la première fois au public belge. Les
présentations en vol, commentées par l'inimitable Georges Pradez,
débutèrent par un lâché de parachutistes basés à Spa suivi d'une démonstration d'un ULM de la société AIR LOISIRS,
piloté par son président José Robert. L’hélicoptère de construction amateur HELISPORT CH70 KOMPRESS, machine peu fréquente en Belgique, parvint à
séduire le public grâce à sa grande maniabilité. Plusieurs associations et pilotes français d'avions de collection trouvèrent le chemin de l’aérodrome.
Les Ailes Anciennes de Lorraine eurent l'occasion de présenter un SV4C ainsi que l'unique KLEMM KL35D basé en France tandis l'Association Aero-Retro de St
Saint-Dizier nous fit découvrir un MS317, un CUB ayant participé au débarquement en Normandie ainsi que le magnifique BOEING PT17 STEARMAN aux couleurs
d’AIR BP. Un superbe PILATUS P2 aux couleurs suisses, le SOKOL J20 aux couleurs yougoslaves et un SM205, tous appartenant à des collectionneurs privés, évoluèrent
avec élégance dans un ciel limpide. L'aviation moderne était représentée par une formation de deux avions JODEL, par un survol des DIAMOND
DA42 et DIAMOND DA40
suivi par l'élégant STINSON 108-1 VOYAGER. Eric Vormezele, comme d’habitude, fit sensation avec son AT6 tandis que le vol en formation des YAK52 et
NANCHANG CJ5 contribuèrent à mettre un peu d’exotisme. Le vol à voile, principale activité de l’aérodrome, fut représenté par un remorquage de planeur du
CNVV ainsi que par l'étonnante mais courte prestation d'une aile volante SLINGSBY T38 appartenant à l'association belge Les Faucheurs De Marguerite.
Didier Amelinckx, champion de Belgique d'acrobatie évoluant sur EXTRA 330sc et Nicolas Ivanoff,
champion du monde sur ZIVKO EDGE 540, tous deux fidèles à leur réputation parvinrent à conquérir un public émerveillé par des acrobaties à couper le souffle.
En fin de journée un lâché de ballon mit un terme à ce merveilleux week-end.
Espérons que nous pourrons avoir l'an prochain un meeting aérien encore plus réussi à l'aérodrome de Saint Hubert. . .
Passé et avenir de l'Aérodrome Civil de Saint-Hubert
Plaine d'aviation civile la plus élevée de Belgique (593m d'altitude), située au cœur même de la forêt de Saint-Hubert en Ardenne,
l'aérodrome de St Hubert connait son essor en 1934 lorsque le capitaine aviateur Orta, qui en était le directeur, reprend la gestion
jusqu'alors assurée par la ville. Une école d’aviation, un atelier de réparation, une station météo et des installations de communications TSF très complètes
en font pour l'époque un aérodrome ultramoderne tandis que Orta se lance dans la construction d'avions de tourisme de sa conception dont le fameux ’St
Hubert’ sorti en plusieurs versions de ses ateliers.
En 1946, l'aérodrome est cédé à la REGIE DES VOIES AERIENNES nouvellement créée ; celle-ci est chargée de la gestion et de l'administration des aérodromes civils
propriétés de l'Etat Belge et elle envisage l'éventualité d'en faire un aérodrome de diversion de Bruxelles en construisant un hangar
pouvant abriter deux DC3.
En 1958, L'AEROCLUB DES ARDENNES s'installe à l'aérodrome et y introduit la pratique du vol à voile. Le déménagement
du CNVV (Centre National de Vol à Voile) de l'aérodrome de Namur-Temploux vers St Hubert en 1960,
aura pour conséquence que celui-ci deviendra le principal centre de formation à la pratique de cette activité en Belgique.
>La ville de Saint Hubert reprend la gestion en 1978, tandis qu'en 1992, les compétences
en matière d'aérodromes sont transférées de l'Etat fédéral aux Régions. La gestion assurée par le MET (Ministère de
L'Equipement et des Transports) jusqu'en 2003, est reprise par la SOWAER (Société Wallonne des Aéroports) qui confie l'exploitation au cours de
l'année 2004 à la Société de Gestion de l'Aérodrome de St Hubert. Entretemps est inauguré au mois de mai 2000 le centre polyvalent comprenant un hôtel,
un restaurant, des bureaux et une salle de séminaire qui s'inscrit dans un projet d'extension
du site. Plus tard, il est décidé par le Gouvernement Wallon de ne plus s'occuper de la gestion des aérodromes et de transférer celle-ci au
secteur privé. D’autant plus que les activités sont en déclin, les infrastructures dépassées
et le bilan financier en général déficitaire. Suivent les années 2006 à 2009
empreintes de tergiversations et de discussions concernant un éventuel candidat repreneur, finalement le choix d’IDELUX (Intercommunale de
Développement de la Province du Luxembourg) se réalise en 2009.
21 mai 2010, le Ministre André Antoine en charge de la politique aéroportuaire, la Commune de Saint-Hubert, la
SOWAER et IDELUX signent les accords de reprise de l'aérodrome de Saint-Hubert. IDELUX en devient le gestionnaire pour les 99
ans à venir tout en obtenant les aides financières de la Région Wallonne comme convenu dans
le protocole d’accord. En plus de l'enveloppe de
3 millions d'€ destinés à remettre l'infrastructure en état et des 3 tranches de maximum 100 000 € en
trois ans pour combler un éventuel déficit, le Ministre Antoine ajoute une aide supplémentaire d'environ 1 million d'€ pour les travaux indispensables
au hangar d’entretien. Comme également convenu, la ville de St Hubert, propriétaire de l'aérodrome, ne percevra plus les 17000 euros versés
chaque année par l'exploitant dans le cadre du bail décidé en 1930 ; IDELUX
s'engage en contrepartie à promouvoir certains dossiers concernant le développement de St Hubert et sa région , dont le tourisme et
l'extension de zoning industriels . .L’intercommunale s'engage également à intervenir
dans le capital de la société de gestion de l'aérodrome à concurrence de 70% pour arriver à en obtenir l’entièreté en 2030 avec possibilité d'achat de
l'aérodrome dès 2099 tandis que la SOWAER conserve les 30% restants.
Les premières préoccupations du nouveau gestionnaire ont été l'installation d'une équipe opérationnelle avec compétence dans le secteur
aéronautique et dont chaque membre est doté d'une qualification CPL dans le but de devenir le premier aérodrome de Belgique répondant aux
normes AFIS (Aérodrome Flight Information Service). Les pistes de 800m ont été reconfigurées et balisées, tandis que divers travaux aux
bâtiments ont été effectués dont la rénovation du restaurant et du hangar d’entretien. Suite à la baisse de moitié des mouvements aériens
en cinq ans et aux déficits financiers successifs, de nouvelles sources
de revenus doivent être trouvées par le développement de l'aérodrome qui ne pourra se faire qu'en attirant un nombre croissant d'avions en
stimulant les activités de tourisme locales (les pistes sont entourées de forets et celle-ci sont classées Natura 2000) et régionales tout en
développant les activités Horeca et aéronautiques sur le site même. L'activité principale, la pratique du vol à voile reste privilégiée,
les autres opérateurs actuellement présents continuent leurs prestations tandis que l'aviation à moteur, les ulms seront intensifiés
ou introduits comme le parachutisme. Afin de garantir un fonctionnement régulier au fil des saisons une piste en dur de 800m
sera construite pour entrer en service en 2012. Futur pôle d'attraction de la région, comme le souhaite IDELUX, des
événements aéronautiques – fêtes aériennes, expositions et autres événements d'entreprise– seront programmés dans l'intention de
promouvoir et mieux faire connaître l'aérodrome et sa région.
Une école de mécaniciens aéronautique et de mécanique de précision ainsi qu'un atelier mécanique avec cabine de peinture
seront implantés. A long terme il est prévu d'installer un village de vacances aéronautique,
chaque chalet disposant d'un garage pour avion et donnant directement accès à la piste.
Il reste à espérer qu'après les péripéties et incertitudes du passé, l'avenir de l'aérodrome de Saint-Hubert soit enfin assuré.