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Du 3 au 7 août dernier a eu lieu cette belle épreuve qui se déroule tous les deux ans sur
le site de Mainfonds en région Charentaise. Cette dernière est organisée par le Foyer Rural de Mainfonds Aubeville. On pouvait cette année compter 54 ballons en compétition
représentant 9 nationalités et 25 ballons Fiesta (pour les baptêmes de l’air). Le tout s’est déroulé sur 8 épreuves réparties
sur des sites différents entre la Charente-Maritime et la Charente. Une mise en bouche avait également eu lieu le mardi 2 août avec un envol captif d’une
dizaine de montgolfières depuis la plage de la ville de Royan.
Les épreuves ont commencé réellement le mercredi 3 août au soir avec un envol depuis le Château de Didonne à Sémoussac. Un soleil radieux, une foule de près de
10 000 personnes étaient présents, de quoi
donner
le ton de cette
manifestation magique, surtout pour
nous, photographes passionnés par
l’aéronautique. Un bal de couleurs sous des rayons orangés d’un soleil
d’été
couchant, de quoi nous faire quitter l’œil de l’objectif pour prendre
conscience de cette réalité jubilatoire ! Cependant, il
fallait en
profiter, puisque les jours suivants n’allaient pas laisser cette même
impression à cause, tout naturellement, d’une météo capricieuse.
Nous
allons maintenant nous pencher un peu plus sur
l’organisation et le déroulement d’une épreuve.
Même
si elles peuvent différer
suivant les règles établies, la préparation reste néanmoins similaire.
Le
briefing de pré-vol a surtout pour vocation la météo avec l’élément
« moteur », le vent.
Comme
souvent les montgolfières devront, soit lâcher des marqueurs sur des
cibles
réparties de manière non linéaire, soit tenter de suivre un autre
ballon (le renard). Dans tous
les cas, le pilote
devra
diriger sa machine dans un espace à trois dimensions. L’équipe de la
direction des vols commence
donc à lâcher un petit ballon rempli d’hélium. A
l’aide d’un outil ressemblant très fortement à un sextant, ils prennent
note à
intervalle régulier de l’angle entre le ballon, le sextant et le sol.
Au
final, ils sont capables de donner la force et la direction du vent,
par
paliers de 100 mètres, jusqu’au plafond du moment (une montgolfière
pouvant
voler jusqu’à la limite de l’oxygénation sans assistance).
Une
fois les règles de sécurité données ainsi que les
zones de vols, les équipes
doivent attendre le feu
vert
du directeur des vols
pour aller se placer puis gonfler les ballons. Une montgolfière ne
pouvant
décoller par des vents supérieurs à 13 nœuds (24 km/h environ), il y
aura eu
presque tous les jours de l’attente entre la fin du briefing et
l’autorisation
de gonflage.
Le
vol en lui-même est impressionnant par la précision
des manœuvres dans un espace aérien limité. Une des épreuves consiste à
partir
d’un point et de relier 3 cibles. Il faut être extrêmement précis
puisqu’au
dessus
de chaque cible, chaque équipe devra lâcher un marqueur. Le lancer
entraîne des pénalités renforçant la pression et l’obligation de la
justesse
des manœuvres. Ce qui est important, c’est de comprendre que les trois
points
ne sont pas linéaires. Partant d’un site prédéfini par l’équipe,
le
ballon a de
grandes chances de s’aligner sur deux points, mais pas sur le
troisième !
Dans le cadre de la coupe d’Europe 2011, le dimanche 7 août, le
troisième point
a tout simplement obligé à un presque demi-tour des aérostats. La
précision des
relevés anémométriques est donc primordiale puisqu’il engage
directement la
décision des équipes et ce, avant même de débuter le vol, au moment des
calculs
et des choix stratégiques. La lecture des cartes et l’utilisation
d’outils
manuels voire de GPS s’avère la qualité principale, en plus de
l’expérience et
du ressenti de chaque concurrent et équipage.
Les
sensations en l’air sont très particulières avec
un calme reposant, une vitesse lente. Lors
de notre
vol,
nous étions dans un
groupe d’une vingtaine de montgolfières et dans une matinée bien humide
d’août,
seul les brûleurs se faisaient entendre. Naviguer entre terre et nuage,
en
rasant les tournesols et les vignes locales ou en perdant de vue le
ballon dans
une brume épaisse offre un sentiment de liberté absolu ; un
moment de
détente exquis permettant de partager un bon moment avec le pilote. Une
bonne
manière, entre autres, d’en apprendre beaucoup sur cette branche de
l’aéronautique.
Cette
manifestation d’envergure s’est clôturée le
dimanche par un meeting aérien. On
pouvait y voir les Cartouches Dorées, venues
en voisins, l’Alpha Jet de l’armée de l’air, le Sea Fury
ou encore, en finale, la patrouille des
Breitling jet team.
Une chose est sûre, les yeux de chacun ont eu peine à s’acclimater aux couleurs de tous les jours après une telle semaine…de quoi nous remotiver et se donner rendez-vous dans deux ans !