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Michel pourbaix -  Octobre 2011

 La Fleet Week est l’occasion pour la Navy, les Marines et les Coast Guard américains de présenter au grand public leur matériel et leur savoir-faire.
 Cette tradition remonte à 1935 lors de l’Exposition Internationale du Pacifique à San Diego. Le président de l’époque, Franklin D. Roosevelt a éprouvé le besoin de montrer la puissance de la marine à une population peu sensible aux changements géopolitiques qui se passent alors dans cette période entre les 2 guerres mondiales. Lors de cette première, pas moins de 114 navires et 400 avions ont défilé ; les navires étant ensuite ouverts au public.
 A San Francisco, les navires avaient l’habitude d’être ouverts au public lorsqu’ils étaient au port ; cela donnait l’occasion d’échanges de visites, les citoyens visitant les navires et les marins étant invités par les communautés locales.
C’est en 1981 que fut décidé de célébrer la Fleet Week à date fixe, c’est-à-dire la 2eme semaine d’octobre à l’occasion du Colombus Day (qui fête l’arrivée de Christophe Colomb aux Amériques). Depuis, l’évènement a lieu tous les ans et attire énormément de personnes sur le front de mer.
 La Fleet Week existe aussi à New York (depuis 1982), à Fort Lauderdale (Floride), à Seattle (Washington), à San Diego (Californie) et à Portland (Oregon).
 A San Francisco, la fête débute le samedi par le défilé des navires dans la baie entre l’île d’Alcatraz et la ville. Le samedi et le dimanche après-midi, un meeting aérien se déroule sur la baie et sur la ville; il est clôturé par les Blue Angels.

Arrivé le jeudi soir pour être bien reposé, j’ai eu l’occasion, le vendredi, de me promener un peu en ville avant de grimper sur une des collines de Frisco : Telegraph Hill et d’assister aux répétitions.

 Le samedi matin, direction le Golden Gate avec la ferme intention de me trouver une place juste au milieu, là où doivent passer les navires. Outre que cette partie est interdite au public (mais pas le reste du pont, heureusement), la fameuse brume de San Francisco est présente. Après un moment de déception, je me suis rendu compte que cela permettait des photos intéressantes même si elles sont de moins bonne qualité. Pas moyen d’apercevoir les navires en approche mais les cris des gens de l’autre côté du pont permettent de comprendre leur arrivée imminente. C’est le porte-avions USS Carl Vinson qui ouvre le bal. Une grande partie des marins sont debout sur le bord du pont d’envol et effectuent ce qu’ils appellent ‘Man the rails’ comme chaque fois qu’un porte-avions entre dans un port. En principe, au moins un avion est catapulté dans la baie mais le brouillard empêche cette manœuvre cette fois-ci ; dommage pour moi. De mon point de vue, je peux apprécier l’agencement du pont d’envol et prendre quelques photos des avions qui y sont exposés. Bien vite, le Vinson disparaît dans la brume et est remplacé par ses navires d’escorte. Ils sont aussi accompagnés de navires des Garde-Côtes et de la marine canadienne. Deux Seahawk assurent la veille aérienne tandis que de nombreuses vedettes de la Navy, des Coast-Guards et de la police de San Francisco empêchent les voiliers civils d’approcher.

 Il est à peine 12h quand le sifflement des premiers réacteurs se fait entendre. Ce sont deux EA-6B Prowler qui tournent un peu à l’est du pont avant de faire quelques passages. J’ai décidé de rester sur le pont car j’ai pensé que ce serait un bon endroit pour des photos un peu différentes de l’habitude ; de plus, le brouillard semble se lever un peu bien que la ville me soit toujours invisible.

 Un Dauphin des Coast-Guards vient tourner près de moi et comme il est sous le niveau du pont, je peux le photographier d’en haut.

C’est  au tour de la patrouille américaine des ‘Patriots’ de faire sa présentation ; viennent ensuite un Osprey puis un bombardier B2 de l’USAF. Le brouillard a presque disparu et permet enfin de voir la ville qui offre alors un arrière-plan jamais vu pour moi. Les Snowbirds canadiens, le F/A-18F de l’US Navy , un Boeing 747 de la compagnie civile United, un F-15E Stike Eagle de l’Air Force et le Pitts de Sean D. Tucker nous divertissent agréablement en attendant les vedettes locales : Les Blue Angels.

 Ils sont précédés par le fidèle Fat Albert, le C-130 des Marines qui assure le support, qui fait un passage bas au-dessus de la ville avant d’en faire un encore plus bas sur la baie dans l’axe de présentation. L’axe est visualisé par quelques petits navires militaires au centre d’un grand rectangle matérialisé par des navires et vedettes de la Navy, des Coast-Guards et de la police. D’autres vedettes sont en mouvement incessant pour tenir à distance une foule nombreuse utilisant toutes les embarcations disponibles pour être aux premières loges.

 Vers 15h30, c’est fini et il ne me reste plus qu’à rejoindre mon motel en espérant trouver une bonne place le dimanche, en ville cette fois.

 Chose surprenante, il y a nettement moins de spotters aux USA, les places disponibles sont légion le dimanche matin une heure trente avant le show ; tant mieux pour moi. Je ne suis pas au centre de la démo mais je m’aperçois à l’usage que c’est un avantage : la plupart des avions tournent pratiquement au-dessus de moi. J’ai aussi l’occasion d’entrevoir un autre aspect de la fête, c’est un défilé de militaires et de civils (des chars décorés pour célébrer le Colombus Day) qu’accompagnent les plus hautes autorités civiles et militaires. Des stands des différentes composantes renseignent les visiteurs sur les possibilités de carrières qu’offre la vie militaire.

Et c’est reparti pour le vol, après la mise en place de la zone réservée dans la baie.


Petite déception pour le final, un fin brouillard fait son apparition juste au moment de la démo des Blue Angels forçant ceux-ci à annuler. Après avoir vu les conditions de vol la veille, je n’ai pas trop compris cette décision car il me semblait tout à fait possible de réaliser pas mal de figures mais bon, je n’étais pas à la place du Leader. A priori, les Américains n’ont pas compris non plus car il a fallu l’annonce aux haut-parleurs avant de voir la foule se disperser.
Autre déception : ne pas avoir vu la démo JATO de Fat Albert mais puisque je serai à Lemoore la semaine suivante, cela n’était que partie remise pensais-je (à tort, mais cela est une autre histoire qui sera pour le mois prochain ;-).

Une très bonne expérience que je renouvellerais volontiers chaque année n’était-ce la distance. Mais bon, j’en ai ramené suffisamment de photos et d’images dans la tête pour tenir un bout de temps.