Vous êtes ici : Reportages - 2011 - Chateau d'Oex |
Du 22 au 30 janvier 2011 s’est déroulé le 33ième Festival International de ballons sur
le site grandiose et spectaculaire de Château d’Oex en Suisse. Ce
festival est très populaire et regroupe de nombreuses
activités liés à l’aérostation mais pas seulement. En effet en plus des
divers compétitions amicales et vols de montgolfières, un show aérien
comprenant de la voltige
avec un Extra 330, des sauts de paras et autre parapentes, des mini ballons radiocommandés étaient proposé au nombreux
public. Certains jours des activités nocturnes se déroulaient aussi.
Pour nous parler de cette rencontre mais aussi de sa passion de
l’aérostation j’ai interviewé un amis pilote présent à Château d’Oex
cette année : Patrick Archambeau.
Que représente un meeting comme Château d’Oex pour toi ?
C’est un des seul meeting en hiver dans une station de ski et
surtout avec des ballons de formes; ces ballons de formes que l’on ne
voit nulle
part ailleurs, c’est surtout ça qui est
intéressant. Le fait de voler ici avec le relief est aussi très sympa
et puis il y a de nombreuses nationalités qui sont représentées;
certains pilotes viennent des USA,
’Allemagne, d’Italie, de Belgique ; c’est aussi chouette de se
retrouver. Du point de vue compétitions , ici elles sont
toutes amicales.
Y-a-t’il des particularités à voler en montagne comme ici dans les Alpes ?
Ah oui voler en montagne c’est beaucoup plus compliqué, il faut
en France une qualif et faire des vols avec un instructeur qualifié «
montagne ».
Les conditions ne sont pas les mêmes qu’en plaine, nous devons
tenir compte du versant froid, du versant chaud,
du soleil , des effets de sol, du vent, le vent de vallée… Tout cela rend plus difficile les vols avec du relief.
Que faut- il pour voler en ballon ?
Il faut d’abord avoir une licence de pilote, on suit des cours
théoriques et pratiques. Il faut minimum 12 heures avec un instructeur,
deux vols
en solo d’une heure et bien sur passer l’examen. Je pense que c’est
identique pour la Belgique.
Tout cela à un certain prix, au point de vue ballon, matériel ?
Oh oui, tout dépend d’abord du volume de la montgolfière. Le
volume moyen est de 2200 mètres cube, sans motif particulier avec une
nacelle, un
brûleur, ça peut aller jusque 20 –25.000 euros,
après tu as l’équipement : radio, ventilateur, remorque, le
véhicule. Pour le véhicule au départ on commence avec une voiture, puis
on se rend très vite compte qu’un 4X4 est plus approprié. Avec les
toiles avec formes
spéciales ça peut commencer à 50.000 euros et aller jusqu'à … Par
exemple l’Astérix ici qui appartient à un privé, c’est certainement
50.000 euros, mais ça va encore car il a à la base une forme de ballon.
Du point de vue assurance, nous sommes considérés comme un aéronef, c’est-à-dire qu’il faut une qualif de pilote, une licence
radio et en France
on passe chaque année au bureau Veritas, pour contrôler la toile,
le matériel et nous avons une assurance
aéronautique. D’ailleurs nous somme immatriculés F pour la France et
OO- pour la Belgique , comme pour un avion. Pour le prix de cette
assurance , en privé cela revient à 1.200 euros.
On a aussi un examen médical à passer tous les deux ans comme un pilote privé avion.
On entend souvent qu’il est plus difficile qu’avant de pratiquer le ballon ?
Le problème c’est qu’il y des gens qui se sont installés comme
professionnels, ce qui nous met des limites. Après de toute façon on va
en venir à
avoir un transpondeur pour pouvoir voler dans les zones. Pour l’instant
en France on est pas limité; par contre en Allemagne, ils sont obligés
de déposer un plan de vol, comme en Suisse aussi. Je pense qu’en
Belgique il n’en faut pas encore.
Pour ce qui est des espaces, des zones militaires ont été libérées, on
a tout de même encore de la place pour voler tranquillement.
Peut on opérer la montgolfière de n’importe quel terrain?
La loi est un peu bizarre, théoriquement nous devons demander
l’autorisation du propriétaire du terrain lors du décollage et du
propriétaire du terrain de l’atterrissage. Va t’en trouver le
propriétaire du terrain ! Dans la région où je vole principalement, en
Alsace, nous avons des accords avec des propriétaires, nous évitons
aussi de rentrer dans les champs clôturés , ou bien dans les cultures.
On connaît les terrains, les gens nous connaissent et comme cela nous
évitons les problèmes. Maintenant, nous devons bien sur respecter les
règles de l’air et les zones de vols
d‘après les cartes aéronautiques, par exemple 300 m d’altitude au
dessus des villes, on contact parfois la tour de certains aérodrômes
comme à Bâle-Mulhouse.
Au niveau du transport de passagers comme certains vols ici à Château d’Oex, qu’en est il?
Pour nous, en tant que privés, les passagers sont non payant. Les
professionnels se font payer; certains clubs font payer les baptêmes de
l’air en devenant membre de l’association pour pouvoir voler, nous ne
faisons pas ça. Mon ballon est prévu pour emporter 4 personnes
plus le pilote mais en général je n’en prend que trois pour soulager la
structure. Certaines nacelles peuvent emporter jusqu’à 25 personnes
comme au Kenya;, ici à
Château d’Oex, certains professionnels viennent avec des nacelles pour
12 passagers. Tout dépend du volume;, pour le mien il s’agit de 2.600
m3 mais ici les plus gros ballons sont a 10.000 m3, mais là c'est du
charter . Comme tu peux le voir ils ont un tracteur pour décharger la
toile qui pèse pour ces ballons 300 kg, un autre tracteur pour la
nacelle, c’est une autre organisation, pour moi ce n’est plus du ballon
de plaisir.
Au niveau météo qu’est-ce qui peut empêcher les vols?
La pluie, on ne vole pas sous la pluie car la toile doit être
sèche pour voler. L’autre limite est le vent; selon les montgolfières
nous avons
des limites de vent pour les décollages et atterrissages. En général
au-dessus de 15 nœuds nous ne volons pas. Il faut que le vol reste du
plaisir aussi pour les gens que l’ont invite et puis pour éviter la
casse à l’atterro. Ce sont souvent les vols du matin qui sont les plus
beaux, tu vois la nature
qui s’éveille , tu te poses avant que les courant thermiques n’arrivent
et tu as encore tout ton temps pour ranger ton matériel, ce qui n’est
pas le cas lors des vols du soir avec la luminosité qui diminue.
Y a-t-il d’autres rencontres comme Château d’Oex auxquelles tu vas participer cette année?
Oui la dernière semaine du mois de juillet il y a la grande
rencontre à Lorraine juste à côté de Metz , c’est un meeting organisé
tout les deux
ans où nous avons environ 500 ballons qui volent toute la semaine. Ca
se déroule sur une ancienne base de l’OTAN, à Chambley. Le terrain est
tellement grand qu’il nous arrive de faire des gros décollages groupés,
si tu pars en premier et que tu regardes c’est comme un paquet de
popcorn. Tu peux alors te rendre compte que l’aérologie est bizarre :
tout le monde part d’un même site mais aucun ne va se poser au même
endroit.
Au niveau consommation il y a des différences selon l’endroit je suppose?
Ici à Château d’Oex c’est intéressant au niveau du gaz car plus
il fait froid moins nous consommons;, sur un vol ici d’une heure et
demi nous
utilisons une bouteille et demi alors qu’en été ils nous faudrait
quatre bouteilles pour un vol identique ailleurs. Nous emportons quatre
bouteilles de gaz propane , leur poids varie entre 20 et 40 kilos. En
général pour un meeting comme ici, il y a un camion de gaz qui nous
permet de remplir les bouteilles après chaque vols, le camion est payé
par l’organisateur.
Quels matériaux sont utilisés dans la conception des montgolfières?
La toile est en polyester, la nacelle en osier, les bonbonnes
sont en inox ou en titane, et les câblages en acier. Pour le montage il
faut
être trois personnes, une à la bouche du ballon, le pilote qui monte
avec le ventilateur et un troisième à l’arrière à la corde; souvent
nous demandons l’aide des passagers. Au niveau du dessin, certain
peignent eux même sur la toile , comme
ce ballon « cowboy » des américains ici à Château d’Oex. La toile
est
alors beaucoup plus lourde. Pour les autre ballons comme le mien c’est
un assemblage de tissus de différentes couleurs. Pour les logos, plus
il est compliqué et plus la toile sera chère.
Beaucoup ici possèdent un sponsor?
Le problème du sponsor c’est qu’il nous met des limites. Il va
vouloir faire certaines choses; nous en ballon privé par exemple si la
météo
n’est pas trop bonne on ne vole pas , tandis qu’un ballon sponsorisé
comme ici devra gonfler son ballon, car souvent le sponsor invite des
gens lors des meetings et le ballon doit être visible.
Y a-t-il encore un endroit dans le monde que tu aimerais survoler?
Tu sais j’ai déjà été un peu partout , du Nouveau Mexique ( 8
fois) à la Corée du Sud, en passant par Israël et le Japon aussi. Au
début nous
emportions notre propre ballon, par cargo aérien. Au fil du temps on a
connu des pilotes locaux, ce qui nous permet de trouver la nacelle et
les bouteilles et nous n’avons plus qu’a amener notre propre enveloppe.
Il arrive aussi que certains louent du matériel sur place. A
Albuquerque aux USA par exemple il y a une équipe de personne attitrée
pour s’occuper des pilotes étrangers, avec leurs 4X4, leurs pickups,
ils n’ont pas besoin de remorques les 4X4 sont tellement démesurés
là-bas. J’ai aussi volé au-dessus du Mont Blanc avec de l’oxygène à
bord du ballon, avec un décollage à partir de Chamonix. Je n’ai pas
encore volé au Kenya, mais c’est devenu vraiment un truc à touristes là
bas, ça deviens du transport de bétail.
Autrement survoler les volcans en Auvergne ou alors la montagne comme ici en Suisse…c’est vraiment sympa.
Et la Belgique?
Je connais bien Benoît Siméon et j’ai fait un meeting il y a
longtemps, le meeting de l’ULB à Bruxelles. C’était un peu plus
compliqué, nous
décollions de la plaine (de la VUB) et suivant la direction du vent
nous pouvions partir vers la zone de l’aéroport. Je crois que c’est à
cause de ces contraintes qu’ils ne l’ont plus fait.
Merci Patrick…
Mais si tu es libre fin juillet, je te donnerai les dates et tu
viens au meeting de Chambley pour un petit vol , on a justement un gîte
à 2 kms
du terrain avec des potes. Là-bas nous n’avons pas de passagers confiés
par l’organisateur à transporter comme ici à Château d’Oex, on peut
donc inviter des amis à venir faire des vols avec nous.