|
Vous êtes
ici : Reportages - 2024 - Pipistrel
|
|
Présentation des avions électriques Pipistrel à Anvers.
Luc Barry - Avril 2024 |
Le 17 décembre 2021,
ASL Group procédait à l’inauguration de son nouveau terminal d’aviation générale
à l’aéroport de Liège-Bierset. C’était aussi l’occasion de présenter en
primeur pour la Belgique l’avion électrique Pipistrel Velis Electro
opéré par sa filiale ASL Academy. Disposant d’une autonomie de vol de
maximum 50 minutes mais réduite de 10 minutes pour raison de sécurité,
les deux avions de la flotte étaient utilisés pour la formation
initiale des pilotes avec la restriction d’évoluer dans un rayon proche
de l’aéroport. Passé 20 heures sur avion électrique, la formation se
poursuivait pendant les 25 heures suivantes sur avion à moteur
conventionnel de type Sonaca S201.
Initialement opérés à partir de l’aéroport liégeois, l’usage des
avions électriques apparaissait peu compatible avec les contraintes
imposées sur cet aéroport international fréquenté par de nombreux
avions commerciaux. Le temps perdu au roulage pour atteindre la piste
de décollage ainsi que les circuits d’attente imposés avant
l’atterrissage lors de trafic intense limitaient fortement l’autonomie
pratique au point qu’il était décidé de transférer ces avions à
l’aéroport d’Anvers, base principale d’ASL Group, au trafic aérien
limité par rapport à celui de Liège.
Ce 26 mars, précédée d’une conférence de presse, avait lieu à
l’aéroport d’Anvers la présentation officielle et le baptême par les
pompiers des avions Pipistrel Velis Electro OO-ELC et OO-GRN par le CEO
d’ASL Group Philippe Bodson assisté de son CO-CEO Johan Maertens en
présence de Bart De Wever, bourgmestre de la ville d’Anvers; Lydia
Peeters ministre flamande de la mobilité et des travaux publics; Eric
Dumas CEO de l’aéroport d’Anvers; Johan Decuyper CEO de Skeyes et un
représentant du Service Public Fédéral Mobilité et Transport.
Dans son discours, Philippe Bodson rappelait les efforts entrepris
depuis quelques années par sa société en vue de parvenir à la
décarbonisation d’ici 2050 et à la sauvegarde de l’environnement:
notamment par l’installation de panneaux solaires, l’assainissement des
eaux usées, l’isolation thermique en ce qui concerne les bâtiments;
l’utilisation de véhicules et autres engins électriques de piste ainsi
que l’ introduction de SAF – Sustainable Aviation Fuel (carburants
durables) pour la flotte d’avions conventionnels actuellement en
service. Présentation ensuite des projets concernant la flotte future
en tenant compte qu’en terme de km/pax transportés les vols
court-courriers en jets privés sont considérés comme plus polluants car
génèrent plus de CO² par passagers transportés que l’aviation
commerciale. Donc pour que l’aviation d’affaire, qui est le métier
d’ASL, puisse continuer à exister elle doit devenir exempte dans la
production de ce gaz à effet de serre et se tourner vers la mise en
opération d’avions électriques. Concrètement, ASL montrait son
intention de passer commande en mai 2023 auprès du constructeur
allemand Lilium Jet pour six exemplaires de son E-VTOL ( Electric-
Vertical Take Off and Landing ) suburbain pouvant emporter 4 passagers
en plus des deux pilotes sur maximum 300km.
Ayant effectué son vol initial le 20 avril 2017 avril et livraison
prévue en 2025, la propulsion est assurrée par 36 moteurs équipés de
ventilateurs canalisés orientables qui fournissent à la fois une
portance verticale et une poussée vers l’avant.
En octobre 2023 la compagnie belge passait au stade d’avion de plus
grande autonomie et capacité en signant un accord de coopération avec
le fabricant allemand Vaeridion afin de créer ensemble des synergies
pour l’exploitation dès la fin de la décennie de son Microliner E-CTOL
(Electric- Conventional Take of And Landing) avion monomoteur à
décollage et atterrissage traditionnel de 4 à 9 passagers au rayon
d’action porté à 500 km, grâce à des batteries de plus grande capacité,
destiné spécifiquement au secteur de l’aviation d’affaires. Ce modèle
en cours de développement devrait effectuer son premier vol en 2026 et
son marché est estimé entre 5000 et 10000 exemplaires dés 2040.
Ensuite Bart De Wever se félicitait que l’aéroport d’Anvers,
indispensable au développement économique de la métropole, se préparait
à son avenir; Lydia Peeters affirmait que l’arrivée des premiers avions
électriques était la concrétisation de la vision stratégique pour une
aviation plus verte et durable validée par le gouvernement régional en
2022; Eric Dumas déclarait que lors du renouvellement de la licence
environnementale d’exploitation de l’aéroport les mesures prises
concernant la diminution de la pollution de l’air et du bruit étaient
concrètement mises en application avec la mise en service des premiers
avions électriques sur le site.
La présentation se terminait ensuite par les vols des deux avions
et dans l’un d’eux avait pris place le bourgmestre pour un vol de près
de 40 minutes au-dessus de la ville.