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Retour sur une courte mais intense visite au Pima Air& Space Museum
Benoît Denet - Décembre 2018
En
Arizona, dans la banlieue de Tucson, aux abords de la base de l'USAF de
Davis Monthan, se situe l'un des plus importants musées aéronautiques
au monde. C'est une collection qui compte plus de 350 machines, un
véritable trésor national. Les machines les plus récentes étant un
Boeing 787 Dreamliner et un Boeing 777.
C’est sous l’impulsion du
Colonel IR Perkin commandant du MASDC (Military Aircraft Storage &
Disposal Center, ancêtre de l'AMARG) et avec l'aide des membres de
l'Air Force Association de Tucson que nait le concept de ce musée, en
1966. Au commencement, des appareils ont été stockés et préservés
dans diverses zones de la base toute proche. Avec l'aide de la région
de Pima, un terrain est alloué pour le "nouveau" musée. La surface
était limitée, mais l'enthousiasme était au rendez-vous. C'est en 1969
que le premier avion venu de l'extérieur arrive sur le site. C'était un
B-24 Liberator donné par le gouvernement indien. Il a « juste » fallu
financer le vol jusque Tucson. Et oui déjà à l'époque… Après avoir
bénéficié de fonds de sponsors, l'avion est accueilli par, entre
autres, le Général Jimmy Doolittle. Ce n'est qu'en 1973 que le musée
déménage sur son nouveau site. Il fait l'acquisition du dernier
bâtiment datant de la Seconde Guerre Mondiale de la base de DM. En
1978, c'est un atelier couvert pour la restauration qui voit le jour. A
cette époque, beaucoup confondaient le musée avec le
MASDC
ou autres parcs à ferraille du coin. En 1982, un hangar est réservé à
un B-17G et à l'histoire du 390 Sqn pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Entre 1987 et 1994, la construction des hangars 2, 3 et 4 s'acheve pour
abriter le département administratif ainsi qu'une bibliothèque et même
la collection des appareils du deuxième conflit mondial.
Une
exposition liée à l'exploration spatiale ouvre en 1999, dans une
nouvelle galerie. Aujourd'hui, c'est sur une superficie de plus de
11000 m2 que reposent les infrastructures et font de ce lieu le plus
grand musée d'aviation des USA. La surface totale avec les avions
exposés en plein air étant de 80 hectares. Ce n'est pas mal du tout
pour une association qui n'est pas financée par le gouvernement.
Pima propose aussi à ses visiteurs une galerie "Hall of Fame" où des
pilotes et faits importants de l'histoire aéronautique US sont mis en
valeur.
Lors de notre visite, le 390th Memorial Museum qui se situe dans le
hangar du B-17G terminait une exposition sur Andrée de Jongh, cette
belge qui
organisa le réseau Comète. Celui-ci fut créé pour aider les aviateurs
alliés tombés en Belgique à rejoindre la Grande Bretagne en passant par
la France et l'Espagne. Elle fournissait des vêtements, cartes
d'identité et autres faux papiers. Andrée fut arrêtée en 1943,
interrogée et finalement envoyée au camp de Ravensbruk. Son réseau lui
survécut et continua son travail dans l'ombre jusqu'au jour J. Andrée
décéde en 2007 à Bruxelles.
https://390th.org/andree-dedee-de-jongh-and-the-comet-line/
Après
cette petite parenthèse, revenons à notre visite. Je n'étais plus venu
ici depuis 25 ans et ce qui est certain, c'est que le musée s'est bien
agrandi. A l'époque, j'avais été marqué par de nombreux appareils
parqués dehors les cockpits recouverts d'une peinture de protection
bleue. C'est bien entendu encore le cas aujourd'hui avec la grande
majorité des avions qui ne sont pas protégés dans un hangar. Néanmoins,
des pièces comme le SR-71, le F-14 et le F-107A sont maintenant
protégés du sable et du soleil.
La visite débute par le hall 1 où un superbe F-4 aux couleurs des
Thunderbirds accueille les visiteurs. Plus loin, c'est un F-14, que
surplombe un hélicoptère OH-6, qui trône
dans un coin. Le SR-71 pose avec une posture agressive qui rappelle la
guerre froide et les fabuleuses performances de cette machine hors du
commun.
Une
fois sorti du hall, des machines volantes de toutes sortes sont
exposées.
Sur la gauche l'atelier de réparation et de peinture héberge
certains nouveaux arrivés et des avions en restauration.
Les
avions de chasse sont en avant-plan. Ensuite, c'est une succession
d'avions de transport VIP dont certains furent utilisés par les
présidents américains (Douglas VC-118A, Boeing VC-137B et autre
Lockheed C-121 pour ne citer qu'eux) qui se présente aux visiteurs.
Une zone réservée aux hélicoptères et aux avions passagers civils s'offre aussi au public.
Enfin, les avions de transport cargo, de guerre électronique et les
bombardiers lourds apparaissent à la fin du parcours. Parmi ceux-ci,
les très rares Convair B-58 Hustler et B-36J Peacemaker interpellent
par leurs formes. On peut clairement observer l'évolution aéronautique
de cette très riche époque des années 50 – 60.
Au
fil de cette visite, certains avions dénotent par leurs formes, comme
le Budd RB-1 qui fut conçu avec une nouvelle technique de
soudure
par points et non par des panneaux d'aluminium rivetés. Une autre allée
me laisse deviner une silhouette connue, un Avro AEW 2 Shackelton de la
RAF qui est encore en bon état. Cet avion conçu pour les patrouilles
maritimes voit son design provenir des bombardier Lincoln et Lancaster
et ses moteurs des Rolls Royce Griffon. Après une brève recherche, je
découvrirai qu'il m'a déjà été donné de voir cette machine d'un autre
temps en vol. En effet, en septembre 1989, cet avion était au meeting
de Saint-Trond, deux ans avant sa mise à la retraite. Des souvenirs qui
ne me rajeunissent pas…
Il est également bon de préciser que la visite en bus de l'AMARG est
maintenant organisée par le musée de Pima. Ce n'était pas le cas il y a
25 ans où des bus militaires étaient mis à
la disposition avec chauffeurs et présentateurs. Actuellement, c'est un
bus grand confort avec de l'airco et un vétéran qui accueille le
public. Seul "gros" bémol, le bus n'a aucune fenêtre pouvant être
ouvertes. Cela rend très difficile les prises de vues…C'est une visite
qui reste intéressante et qui dure environ deux heures pour un prix de
20$.