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A Kindu, République Démocratique du Congo,

Ce jeudi 28 novembre à Kindu, chef lieu de la province du Maniema, République démocratique du Congo (RDC), le Ministre belge de la Défense, Pieter De Crem, a de manière symbolique remis à son collègue, Alexandre Luba Ntambo,  un bataillon d’élite congolais. Celui-ci a été formé durant 8 mois par des instructeurs belges du 3ème Bataillon parachutiste de Tielen. Le 323ème bataillon commando des Unités de Réaction Rapide (URR) des Forces Armées Congolaises (FARDC) est le troisième à être entrainé opérationnellement par la Belgique. A cette occasion, quelques appareils des 20ème et 21ème escadrilles du 15ème Wing ont été mis en œuvre pour assurer différentes missions. L’Airbus A-330, que la Défense belge loue depuis 4 ans (novembre 2009)  à la compagnie civile portugaise Hi Fly via le courtier français Avico, a assuré diverses missions dont le transport des  troupes du 3ème Bataillon de parachutistes (Brigade légère Tielen) et de matériel, avec des  rotations tous les deux mois  Melsbroek-Kindu- Melsbroek, et ce durant les 8 mois qu’a duré la formation. Le gros porteur de la Composante Air, mis en œuvre par la 21ème  ‘’Sioux rouge ‘’, a également acheminé le 26 novembre la délégation belge à Kinshasa puis a ramené celle-ci en Belgique dans la nuit du 28 au 29 novembre. L’appareil reprenait ensuite son vol  vers Kindu pour embarquer les soldats belges et les ramener au pays. Un Embraer ERJ-145 déjà en opérations au Congo a, quant à lui, transporté durant deux jours les passagers VIP entre la capitale de la RDC, Kinshasa, et Kindu (+/- 1200 Kms) et vice versa. Durant la période d’entrainement, le C-130 affecté à la Monusco - Mission des Nations Unies pour la Stabilisation de la République démocratique du Congo -  opérant habituellement depuis Kisangani (voir l’article Hercules for ever.) a participé aux nombreux déploiements assurant  transports des troupes et de matériel dans le contexte du PPM - Programme de Partenariat Militaire belgo-congolais, signé dans le cadre de l’aide à la formation des FARDC.  Le CH-01 qui portait le marquage ‘’bleu’’ des Nations Unies, est le plus ancien des Hercules belge (juillet 1972) en service ; c’est d’ailleurs le ‘’01’’ qui,  lors d’un de ces séjours dans le ciel congolais, a effectué la  2.000ème heure de vol au profit de la mission onusienne. Cette mission s’est officiellement terminée le 30 novembre, le CH-01 rentrant au pays la veille de la Saint-Nicolas. Au total, les Hercules mis à disposition de l’ONU ont accumulé 2885h 33min 41 secondes de vol depuis juillet 2009. Un bilan jugé insuffisant par les autorités militaires qui estiment que les avions volent trop peu au regard des moyens à mettre en œuvre. L’Etat-major appuyé par le Ministre de la Défense a donc décidé au mois de mai de cette année de mettre fin à la participation belge. Il faut savoir que la mise en opération d’un C-130 loin de sa base d’attache nécessite le détachement d’une vingtaine de membres du personnel et engage de nombreux vols ‘’logistiques’’ pour assurer le transport de matériel  nécessaire à la maintenance de l’avion, à l’intendance et à la rotation du personnel. Un autre C-130 et son équipage, le CH-12, était également  présent à Kindu, en renfort dans le cadre de l’exercice final menant à l’octroi du brevet pour les 677 commandos congolais sur les 1300 candidats qui ont tenté l’aventure. Cette manœuvre, point d’orgue à cette instruction au combat, n’était assurément pas une promenade de santé : au programme : marche de quelques 115 kms dans la brousse, ponctuée de nombreux exercices tels que : occupation et protection d’un aéroport, infiltrations et exfiltrations en zones ennemies et navigation de combat sur le réputé fleuve Congo. Lors de cette cérémonie haute en couleurs, le Ministre Pieter De Crem a également remis à son homologue congolais une clé symbolisant les 196 logements, l’école primaire et le centre de santé d’une capacité de 30 lits du camp ‘’Lwama’’ à Kindu, construits ou rénovés grâce à des fonds belges libérés par les  Affaires étrangères,  la Défense et  la Coopération au développement. Une nette amélioration des conditions de vie des soldats et de leurs familles. Pour clôturer cette prise d’armes, les C-130 ont effectué un largage de parachutistes suivi d’un passage à basse altitude, au-dessus de l’aéroport de Kindu et du camp.

 Bientôt en République Centrafricaine

Ce vendredi 13 décembre, le ‘’Kern’’, comité ministériel restreint, a analysé la demande de la France pour une participation belge à l’opération ‘’Sangaris’’, OPEX déclenchée en République Centrafricaine. Une réponse positive a été donnée, du moins en partie (il n’y aura pas de troupes au sol) portant sur la mise à disposition de l’Airbus A-330 pour quatre vols ‘’stratégiques’’ à opérer de décembre à fin janvier. Un C-130 avec équipages et le personnel de soutien nécessaire sera déployé à partir de fin janvier 2014. Le Hercules belge opérera au départ de Libreville, capitale du Gabon, pour des missions aussi bien stratégiques que tactiques. Ainsi, il  assurera  du transport de personnel et de matériel militaire français et africain de la Misca (Mission de l’Union Africaine en Centrafrique) depuis Libreville vers Bangui ainsi qu’à l’intérieur du théâtre des opérations en Centrafrique. Une mission à la hauteur des personnels du 15ème Wing qui peuvent se targuer d’un niveau opérationnel élevé acquis lors de leurs nombreuses missions africaines, dont la dernière en date ‘’Serval’’ s’est déroulée au Mali, déjà en appui d’une intervention de maintien de la paix menée par la France. Avec ‘’son’’ C-130 Hercules, bête de somme aux capacités opérationnelles inégalées, le personnel du 15ème Wing de transport de Melsbroek va  une nouvelle fois pouvoir mettre les ailes belges à l’honneur.

‘’ Sangaris’’* 

L’opération ‘’Sangaris’’, d’appui militaire à la force africaine, a été décidée par le Président de la République française, François Hollande, le 5 décembre dernier. La décision fait suite à la résolution 2127 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui donne mandat à une force africaine pour apporter la sécurité et rétablir la stabilité en Centrafrique, actuellement victime des exactions commises par la Seleka, une milice armée constituée de partis politiques et de forces rebelles à forte connotation musulmane ( La Centrafrique est à plus de 80% catholique). Dans le cadre du renforcement de ces moyens  dans ce pays, la force Epervier (détachement de l’Armée de l’Air, basé à N’Djaména au Tchad depuis 1986) a mis à disposition de ‘’Sangaris’’un C-130 et un CN-235 CASA qui ont assurés le pont aérien entre Libreville et Bangui. Pour le transport du matériel lourd depuis ses bases, l’armée française a pu compter dès la mise en œuvre de l’OPEX (Opération Extérieure) sur le soutien aérien de la Grande Bretagne et des Etats-Unis avec respectivement un et deux C-17 Globemaster III.D’autre part, toujours à N’Djamena, les chasseurs -bombardiers Rafales et les C-135 de ravitaillement en vol ont été mis en alerte maximum.



*’’Sangaris’’ est le nom d’un papillon africain de couleur rouge.