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 Avec cet article, j’ai voulu revenir sur une des sensations du dernier Salon Aéronautique du Bourget à Paris en juin dernier : le magnifique Sukhoi Su-35S, le dernier-né de la famille des Flanker à entrer en service au sein des Forces Armées Russes.
C’est en 2009 que le contrat pour 48 de ces machines fut signé, avec des livraisons s’étalant jusqu‘en 2015.
Le premier Su-35S de série vola pour la première fois le 3 mai 2011, puis s’en suivi une série intense de tests au Centre d’Essai du Ministère russe de la Défense à Akhtubinsk.
Par la suite, 10 autres exemplaires furent eux livrés directement au Centre d’Entraînement et d’Evaluation de Lipetsh.
D’après un officiel du bureau de Sukhoi rencontré lors du Salon du Bourget : «les caractéristiques du Su-35S sont fort différentes de celles du Su-27».
Tout d’abord, son nouveau radar Tikhomirov IRBIS avec un rayon d’action de 400 km, et la possibilité de suivre 30 cibles en même temps.
L’avionique aussi est du type dernier cri, avec : un tout nouveau système de navigation et de communication, une nouvelle aide à l’auto-défense contre des missiles adverses et contre l’illumination radar adverse.
Le nouveau cockpit n’est pas en reste avec trois écrans multifonctions (dont deux très grands) ainsi qu’un imposant HUD (‘head up display’ - collimateur tête haute).
Pour encore le comparer au Sukhoi Su-27, le nouveau Sukhoi emporte 20% de fuel en plus tout en ayant la capacité de ravitailler en vol (comme sur certaines versions du  Su-27), ses réacteurs sont du type NAPO Saturn 117S de 14 tonnes de poussée avec la post combustion et sont équipés de poussées vectorielles qui offrent une maniabilité rarement atteinte sur un avion de série.
J’ai pu m’en rendre compte au Bourget : le pilote d’essai Sergei Bogdan n’a pas ménagé sa monture avec des évolutions très spectaculaires. Le décollage s’effectue en quelques centaines de mètres ; après une montée tout en puissance, ce sont des tonneaux barriqués, puis un demi-looping suivi d’une vrille à plat complètement contrôlée grâce à la poussée vectorielle. Après de multiples manœuvres et virages serrés dans ce volume restreint, vient un enchaînement de « Super Cobra », une sorte de « Cobra de Pougatchev »  (du nom de son inventeur sur un Su-27) mais se poursuivant tel un looping sur lui même. C’est ensuite le tour d’un « tail slide » : l’avion monte en chandelle pour s’immobiliser dans le ciel avant de retomber sur lui-même avec le nez vers l’avant, enchaînant une vrille à plat parfaitement contrôlée. Toutes ces figures étant effectuées à très basse altitude et surtout à très basse vitesse pour certaines, avec un contrôle total sur le Sukhoi, ont fortement impressionné au Bourget.
Tout cela démontre, s’il le fallait encore, une maniabilité et une puissance hors du commun et semblant sans limites. On regrettera juste les nouvelles couleurs assez ternes qui entrent peu à peu en usage au sein des Forces armées russes.
Quelle machine ! Ses ennemis, avec la situation internationale actuelle (Ukraine), ont du souci à se faire en combats tournoyants…