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Salon du drone - Drone Days 2016.

Luc Barry - Mars 2016


 A la suite de la deuxième édition de DroneDays, salon du drone, il est intéressant de faire le point sur l'usage de plus en plus répandu de ces engins volants en Belgique. Cet article n'a pas la prétention de détailler les caractéristiques et performances de la gamme étendue des drones commercialisés en Belgique mais d'en clarifier l'utilisation dans un cadre légal.
 Organisé par le premier centre de formation au pilotage, EspaceDrone, établi sur l'ulmodrome de Liérnu, le magnifique site de Tours et Taxis à Bruxelles a accueilli un public nombreux lors de cet événement unique en Belgique. Rassembler dans un même lieu les différents acteurs de ce marché en pleine expansion; fournir au public toutes les informations et offrir aux professionnels du secteur une plateforme de rencontre, telles étaient les raisons de cette événement. Le salon de l'imagerie, Imaging Days, y était associé car le secteur de la prise de vue est un acteur important dans le marché du drone. En 2014, il s'est vendu en Belgique entre dix mille et quinze mille drones de loisirs ce qui prouve le succès remporté auprès du public pour ces engins volants dont le prix varie entre 80 et 100 euros, en ce qui concerne les modèles de base.
 L’utilisation professionnelle des engins volants pilotés à distance est susceptible d’intéresser une multitude de spécialistes tant au niveau de l'utilisation ultérieure des prises de vues captées (agronomes, agriculteurs, géographes,…) qu'au niveau de la surveillance aérienne (police, contrôle maritime, services d'incendie,…) voire même pour le transport de colis légers. La souplesse d'utilisation et les coûts d'exploitation nettement moins élevés que les moyens traditionnels tels que les hélicoptères rendent l'utilisation de ces aéronefs très attractive.
 Avant de poursuivre, il est cependant utile de définir le terme français drone, appellation généralement utilisée parmi le public pour désigner un engin volant réutilisable piloté à distance. Celui-ci est désigné de différentes façons selon les pays concernés; les anglais les appellent UAV - Unmanned Aerial Vehicle- tandis que l'OACI, Organisation de l'Aviation Civile Internationale parle de RPAS – Remotely Piloted Aircraft Systems - terme également adopté dans la future législation belge pour les appareils professionnels. Concernant les activités de loisirs, l'appellation mini-drones est généralement admise mais la législation belge parlera plutôt d'aéromodèles.
 Le développement fulgurant du drone est provisoirement atténué par l'attente d'une réglementation en Belgique, particulièrement en ce qui concerne son usage commercial ou professionnel. Un arrêté Royal distinguant les activités spécifiques des RPAS par rapport aux aéromodèles pour usage privé et de loisirs est en cours de finalisation avant d’être soumis dans les semaines qui suivent à la Signature Royale. Jusqu’ à présent, toute utilisation d'un drone professionnel est contrainte à la délivrance d'une dérogation obtenue auprès de la DGTA - Direction Générale du Transport Aérien - pour usage exclusif lors de vols de tests ou de recherches.
 Pour une utilisation exclusivement récréative, les aéromodèles, désignation officielle belge, ne peuvent dépasser le kg en poids et un mètre de diamètre. Comme tout aéronef ils sont soumis au droit aérien et leur pilote est responsable du vol qui doit se faire en toute sécurité à 10 mètre maximum du sol. Ils doivent rester contrôlables à tout instant et à vue d’œil (donc sans l'aide de jumelles) ce que la future législation désigne sous le terme VLOS – Visual Line-Of-Sight; les vols restent confinés soit à l'intérieur d'un local, soit dans un jardin ou sur un terrain d'aéromodélisme. En aucun cas un aéromodèle ne peut survoler une agglomération ou un espace public et le respect de la vie privée doit être impérativement observé. Les zones à risque, telles que les abords des aérodromes ou aéroport sont strictement interdites.
 Comme signalé plus haut, les drones à usage professionnel RPAS seront classés en deux catégories : la classe 2 ( risque faible ) reprend les machines d'un poids inférieur à 5kg qui ne peuvent évoluer au-delà d'une altitude de max 45m pour rester strictement en dehors des agglomérations, villages, zones d 'aéroport et autres zones réglementées; l’âge minimum du pilote est de 16 ans. La classe 1 (risque moyen et élevé) concerne les engins d'un poids inférieur à 150kg pouvant évoluer à une altitude maximum de 90 m. Contrairement aux RPAS de classe 2, Ils peuvent survoler les agglomérations et la foule; l’âge minimum du télépilote (appellation officielle du pilote de RPAS) est de 18 ans. Les candidats devront suivre une formation théorique et pratique suivie d'un contrôle par des officiels et les machines seront inscrites au registre matricule aéronautique belge.
 Concernant la formation au pilotage, des écoles actives dans les secteurs traditionnels avions et hélicoptères proposent déjà des stages pour tous les utilisateurs potentiels qu'ils soient amateurs ou professionnels. La formation loisirs peut s'effectuer en une demi-journée et certaines institutions acceptent les jeunes dès l’âge de 10 ans, en camp de vacances. La formation semi- rofessionnelle de classe 2, destinée aux utilisateurs occasionnels des drones, par exemple les agents immobiliers, se fait normalement en deux journées, une théorique et une pratique en donnant lieu à une attestation. La formation professionnelle de
classe 1, se fait généralement en trois jours et la licence de télépilote de drone - RPL - Remote Pilote Licence est obtenue après un examen théorique et pratique; dans les deux cas les formations pratiques en vol se font en double-commande.

 Parmi les machines exposées au salon, remarquons ce drone en forme de ballon mis au point par des concepteurs belges : le robot volant FLEYE. Inoffensif car complètement caréné ce qui le rend moins dangereux lors d'une collision; d'un poids de 450g et d’un diamètre de 23cm il est commandé via un smartphone. Même bousculé il revient doucement sur son axe; il peut donc être mis sans danger entre toutes les mains.

 Original, ce mini-drone attaché à une structure hydrofoil pour circuler sur une surface aquatique.

 Les jumping drones sont de petits robots sur roues pouvant circuler sur toutes surfaces dures.

 Topcon Falcon 8 : cet optocopter est conçu pour la surveillance, la topographie et la cartographie, il est équipé d'un appareil photo conventionnel et d'un capteur infrarouge pour images thermiques; le poids maximum est de 3,4kg et le rayon d'action d'1 km; il permet une autonomie de 22 minutes.

 Afin d’être informé des zones non autorisées aux drones, des logiciels sont spécialement développés pour les pilotes de drones.

 Le Drone Volt Z18UF est relié grâce à un câble à une station d'alimentation autonome lui permettant de voler plusieurs jours d'affilée, pour une surveillance en continu à une hauteur de 40m. Le marché vise les inspections et surveillance de sites tels que raffineries de pétrole, antennes de télécommunication, plates-formes de forage....

 Ghostdrone 2.0 contrôlable grâce à l'inclinaison du smartphone; suivra automatiquement les mouvements du pilote : lorsqu'il tourne et change de direction, la camera reste toujours braquée sur le pilote; le mode de retour automatique ramène l'engin vers son lieu de départ si la connexion est perdue; il est possible de pointer une localisation sur la carte affichée du smartphone pour mener le drone vers l'endroit que l'on désire. Les lunettes ghost portées par le pilote permettent de voir à travers les yeux du drone il suffit de regarder vers le bas et vers le haut pour contrôler les angles de vue de la caméra embarquée.

 Le Delair DT18 est le premier UAV civil au monde approuvé par les autorités civiles françaises pour utilisation à longue portée non visuelle jusqu'à 100 km. D'un poids de 2 kg, il atteint la vitesse de croisière de 50 km/h et peut atteindre l'altitude maximum de
3.000 m, en étant lancé à la main, pour utilisation en imagerie d'agriculture.

 Le Drone Spray construit par Drone Volt permet le traitement et le démoussage de toitures et de façades ou l'épandage sur terrains jusqu’à une hauteur de +- 40m. Ce hexacopter est équipé d'un système de pulvérisation par trois buses rétractables ainsi que d'une caméra; le réservoir de produits chimiques se trouve au sol et est relié au drone via un tuyau équipé d'un surpresseur.

La Police Belge dispose pour le moment de deux drones pour la surveillance du trafic routier et la recherche de personnes.

Le HEXO de Drone Volt est entièrement commandé via un simple smartphone équipé du logiciel adéquat.