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LA RONDE DES SV-4.

Stampe Fly-In 2014, une grande fête aérienne

Serge Nemry - Juillet 2014

 Samedi 31 mai, dès 10 heures, les moteurs des SV-4 ronronnent dans le ciel de Deurne-Antwerpen.
Le Stampe Fly In, 24ème édition, rendez-vous incontournable pour les fans du célèbre biplan belge et les amateurs d’anciens avions à hélices, est lancé. Cette grande fête aérienne, mise sur pied par Danny Cabooter, Président du Stampe & Vertongen Museum, le superbe musée implanté à coté de l’aéroport, là où les Stampe & Vertongen ont vu le jour en 1923, offre un  programme étalé sur le week-end. Précisons d’emblée qu’il ne s’agit pas d’un meeting aérien ; il n’y a pas de démonstrations acrobatiques mais des passages durant lesquels les avions sont présentés sous différents angles, avec en point culminant, le dimanche, le vol en formation des SV-4.
     

 Dans le grand hangar qui abrite habituellement les SV, quelques stands assurent qui la promotion d’une association ou d’un club, qui la vente de livres, maquettes et autres objets liés à l’aviation.
   

 Pour le public, la particularité est d’être au plus près des machines, et de pouvoir suivre tous les mouvements, préparations des pilotes et des avions,  décollages et atterrissages, un régal pour tous. La journée du samedi est essentiellement consacrée à l’arrivée des visiteurs venant d’autres aérodromes belges et étrangers, ainsi qu’à la mise en place des appareils résidants en permanence à Antwerpen.
         

 C’est également l’occasion de pouvoir admirer de près  quelques ‘’ oiseaux rares’’ actuellement en restauration dans les ateliers de Raymond Aircraft Restauration (Raymond Cuypers) et de FASTAERO Services (Fréderic Vormezeele), sortis pour l’occasion. La vedette, amenée moteur Centaurus 18 cylindres tournant depuis FASTAERO situé de l’autre coté de la piste, est incontestablement le Hawker Fury aux couleurs irakiennes ; cet avion totalement restauré, moteur compris, fera bientôt son premier vol avec Frédéric comme pilote.
     

 D’autres zincs attirent le regard, comme le beau PT Ryan NR-1 (PT-22 à l’USAF) qui servait à la formation de base des pilotes de l’US NAVY , le Max Holste ‘’Broussard’’ dans un schéma de décoration  propre à l’Aéronavale française mais qui n’a jamais été porté par cet appareil, le T-28 Trojan de Chris Van den Bergh, le Bronco de Tony De Bruyn et son team de charme, les deux T-6 Harvard d’Eric Vormezeele ( H-50) et de Danny Cabooter (H-210), le Beechcraft D-17S Staggerwing, le Mooney M-10 Cadet et le Boeing Stearman Kaydet.
                     
 
 Autre source de curiosité, le Hall PE Woods ‘’Woody Pusher’’ à moteur propulsif, il s’agit là d’un des trois appareils de ce type existant dans le monde et l’ULM d’origine américaine Breezy, assemblé par des élèves du SIMTO (Stedelijk Instituut voor Middelbaar en Technisch Onderwijs ) d’Antwerpen.
   

 Sur le tarmac, jouxtant le hangar Stampe, les bénévoles s’attellent à parquer les appareils de manière à ce qu’ils soient bien vus par le public, tout en tenant compte qu’il doivent aussi pouvoir bouger pour les vols de présentation ou les baptêmes de l’air. Ce boulot est assuré avec brio par les volontaires membres du Stampe en Vertongen Museum et de l’ASA (Aviation Society of Antwerp), fidèles au poste depuis maintenant 24 ans. La présence de ces avions donne des idées, à l’exemple de ce maquettiste qui prend quelques mesures sur le V43
     
 Devenu civil, le OO-MON a connu sa période de gloire lorsqu’il évoluait aux mains de Désiré ‘Diss’ Van Gerwen pour un duo acro avec Paul Christiaens. Outre les nombreux Stampe SV-4 en diverses versions, il y a également sur le tarmac, les participants à l’Ercoupe et cette année les ERCO Ercoupe présents sont les : N-99280, SE-BFX  (Sven-Eric Pira), D-ENUC et OO-PUS (Robert Rombouts).
             

  Dans l’après-midi, si les SV-4 monopolisent un temps le ciel, le public assiste aux décollages, passages ‘’manettes des gaz à fond’’ et atterrissages de quelques ‘’petits bijoux’’. Dans un coin du parking avions, pour le plus grand plaisir des enfants et des grands, Hans Nordsiek, Néerlandais, propriétaire du Boeing Stearman N2S-3, raconte avec des mots simples l’histoire de l’aviation, explique le fonctionnement de son avion ou apprend comment lire une carte. L’infatigable Hans a tenu  le micro de longues heures durant les deux jours, une belle performance pour ce sympathique Commandant de bord sur Boeing 777 de la KLM Royal Dutch Airlines, surnommé ‘’The storyteller’’. Dimanche, en fin d’après-midi, cet adepte du théâtre de rue -ceci expliquant certainement ses facultés d’élocution et ses mimiques - a fait ses adieux ‘’fumigènes on’’ à bord du ‘’Old Crown’’ et s’en est retourné à Lelystad, son aérodrome d’attache.
       

  Mais l’affiche du Stampe Fly In, c’est surtout le dimanche que cela se passe avec le vol en formation des SV, un moment attendu par tous les spectateurs.
   
 Une mission préparée et réglée à la seconde près lors du briefing de 10 heures qui rassemble tous les acteurs du jour. L’horaire, le circuit à suivre, la météo et l’aérodrome de diversion (Brasschaat  en l’occurrence) au cas où Deurne fermerait, y sont méticuleusement précisés. La formation est constituée sur le tableau par Danny, le maître de cérémonie, qui attribue à chaque pilote une place à respecter lors du taxi vers la piste, au décollage et en vol. Cette année le groupe est composé de 12 appareils en quatre V inversés de trois avions. Les pilotes et Stampe suivants sont de la partie : Danny Cabooter (leader), OO-GWC / Bruno Bedert, OO-EIR / Laurens Leeman, OO-PAX /Paul Aelaerts, OO-GWA /Aaron Caboter, OO-GWB /Raymond Cuypers, OO-SVG /Frank Demeyer, OO-KAT /Lieven Lavaert, D-EEDW /Joris Denayer, OO-MJM /Rudy Ryckeboer, OO-SVB /Eddy den Hollander, OO-MON et Henny Ewout, OO-PAM.
                 

 Scotchés tout autour du parking, les spectateurs ne perdent rien des derniers préparatifs et assistent émerveillés à la mise en route des avions.
     

 J’ai la chance de pouvoir prendre place dans le V-43, OO-SVB, piloté par Rudy Ryckeboer, ancien pilote Mirage 5, qui vole en tête de la quatrième et dernière formation VIC.
   
 Après un contrôle extérieur de la machine, un petit briefing sur la manière dont je dois m’y prendre s’il faut évacuer l’avion et sauter en parachute… et une mise en route sans problèmes,  les participants rejoignent le seuil de piste. Le décollage se fait sur la ‘’11’’ avec un espacement de 5 secondes entre chaque appareil et nous survolons directement la ville et une partie des installations portuaires. Après un long virage, passage à 500 pieds (+/-150 m) et 70 Kts (130 km/heure) au- dessus de l’aéroport, dans une formation assez large. Comme l’expliquait un pilote, ce n’est pas facile de voler en formation quand on n’y est pas entrainé et que l’on n’a pas l’habitude de voler ensemble. Rudy, quant à lui évoquait avec nostalgie les formations Mirage 5, autrement plus serrées ! L’aéroport dépassé, la formation effectue un circuit et se place ‘’ vent arrière’’ pour atterrir ’’ à l’ancienne ‘’ sur la piste en herbe, parallèle à la piste en dur. Les appareils se rassemblent sur le gazon avant de rejoindre ensemble le parking devant un public conquis.
                             

 Avec le V-43, nous allons à la ‘’pompe’’ refaire le plein, une opération que le pilote effectue lui-même.
     

 Mission réussie pour Danny et ses collègues pilotes. En début d’après-midi, les baptêmes de l’air reprennent de plus belle, tandis que quelques présentations sont encore orchestrées.
   

 Surprise, quand nous voyons Stefan Braem, ex pilote militaire, membre de la Patrouille des Diables Rouges (Force Aérienne  Marchetti S-F260), devenu instructeur en vol au sein de la CAE Oxford Aviation Academy, prendre les commandes d’un Diamond DA-40 ’’Twin Star’’. Sur ce bimoteur d’instruction, Stef nous offre  quelques passages comme on les aime.
   

 L’heure des départs a sonné et les décollages des participants qui s’en retournent ‘’à la maison’’ se succèdent.
 

Deurne-Antwerpen c’est également et surtout un aéroport international qui génère de nombreux mouvements, avec évidemment City Jet qui dessert Londres et des Compagnies aériennes régionales qui opèrent essentiellement vers la Grande-Bretagne. La proximité de la ville et de son centre diamantaire de réputation mondiale, ainsi que les importantes installations portuaires font de cette plate-forme aéroportuaire une destination prisée par les avions d’affaires et privés.
 Dimanche, le public a pu en admirer quelques beaux exemplaires.
           

 Ce beau week-end qui a bénéficié d’une météo favorable se termine à la satisfaction de tous, organisateurs, bénévoles et public. Rendez-vous est fixé à l’an prochain pour un 25ème anniversaire qui sera, j’en suis sûr, fêté dignement.


Merci à Danny pour les facilités accordées, à Rudy pour la place à bord du V-43, aux bénévoles avec un coup de chapeau particulier à Jef Pets pour sa disponibilité et sa gentillesse.