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Du lourd pour "Obélix".

Patrick Peulmeule - Décembre 2012

 Voici un titre qui mérite un décryptage : pas question ici en effet de menhir ni de Gaulois ombrageux, mais de ligne électrique à haute tension et d'hélicoptère . . .
 La gestion du réseau électrique haute et très haute tension incombe en France à RTE - Réseau de Transport d'Electricité, filiale d'EDF (Electricité de France) créée en 2000. Parmi les tâches relevant de la compétence de cette entreprise de service public figure la maintenance des 100.000 kilomètres de lignes électriques maillant le territoire national. C'est ainsi, par exemple, qu'est effectué dès que nécessaire le remplacement des pylônes métalliques soutenant les câbles électriques aériens.
 Dans ce cadre, RTE a ainsi procédé en 2012 à la dépose et au remplacement de plus de 20 pylônes sur une ligne haute tension à 225.000 volts dans la région de Saint-Omer, entre les communes de Holques et de Renescure (sur 20 kilomètres environ, à la lisière des départements du Nord et du Pas-de-Calais). Les travaux se sont globalement échelonnés sur 6 mois environ, la phase finale ayant impliqué, pendant une dizaine de jours, la mise en œuvre d'un hélicoptère gros porteur.
     

 Pour ce chantier, un appareil de type AS-332C Super Puma, capable d'emporter des charges maximales de l'ordre de 4 tonnes, avait été affrété à la société norvégienne Airlift. Le transport des structures métalliques des pylônes (une trentaine de mètres de hauteur pour une masse d'une dizaine de tonnes) s'effectuait, pour chacun d'eux, en trois éléments séparés, depuis leur emplacement vers des zones de stockage, et vice-versa pour les éléments neufs.
 Voilà donc du lourd assurément, mais quid d'"Obélix" direz-vous? L'explication découle de l'immatriculation du Super Puma utilisé, le LN-OBX, d'où le surnom approprié qui lui a été donné, inscrit juste à l'arrière du poste de pilotage, de chaque côté du fuselage...
   

 Pour chaque pylône, les opérations, menées après travaux préparatoires et en étroite coordination avec l'équipe de techniciens au sol spécialisés (les "lignards"), commençaient par le décrochage des câbles électriques, à l'aide d'un accessoire spécifique fixé sous l'élingue. Venaient alors le levage et le transport de chacune des parties du pylône : la "tête" avec sa partie horizontale ayant pour fonction de supporter les trois câbles aériens via des isolateurs, la partie centrale et enfin la base fixant le pylône au sol. Chacune de ces parties était héliportée vers la zone de stockage pour démantèlement avant recyclage. Sur ces mêmes zones étaient montées les différentes sections de chaque nouveau pylône.
                 

 Puis la noria reprenait dans l'autre sens : pose de la base, du tronçon central et de la tête, puis repositionnement des câbles.
           

 L'emploi de l'hélicoptère aura apporté gain de temps mais également réduction de l'incidence environnementale (moins d'acheminement de matériel lourd au sol, spécialement dans les zones cultivées) dans la mise en oeuvre de cet important chantier de rénovation d'une ligne à haute tension sexagénaire, desservant un large secteur de l'Audomarois.