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17ème Coupe d’Europe de Montgolfières et coupe du monde Dames.

Fabien Bernard - Octobre 2011

Du 3 au 7 août dernier a eu lieu cette belle épreuve qui se déroule tous les deux ans sur le site de Mainfonds en région Charentaise. Cette dernière est organisée par le Foyer Rural de Mainfonds Aubeville. On pouvait cette année compter 54 ballons en compétition représentant 9 nationalités et 25 ballons Fiesta (pour les baptêmes de l’air). Le tout s’est déroulé sur 8 épreuves réparties sur des sites différents entre la Charente-Maritime et la Charente. Une mise en bouche avait également eu lieu le mardi 2 août avec un envol captif d’une dizaine de montgolfières depuis la plage de la ville de Royan.

Les épreuves ont commencé réellement le mercredi 3 août au soir avec un envol depuis le Château de Didonne à Sémoussac. Un soleil radieux, une foule de près de 10 000 personnes étaient présents, de quoi donner le ton de cette manifestation magique, surtout pour nous, photographes passionnés par l’aéronautique. Un bal de couleurs sous des rayons orangés d’un soleil d’été couchant, de quoi nous faire quitter l’œil de l’objectif pour prendre conscience de cette réalité jubilatoire ! Cependant, il fallait en profiter, puisque les jours suivants n’allaient pas laisser cette même impression à cause, tout naturellement, d’une météo capricieuse.

 Nous allons maintenant nous pencher un peu plus sur l’organisation et le déroulement d’une épreuve.Même si elles peuvent différer suivant les règles établies, la préparation reste néanmoins similaire. Le briefing de pré-vol a surtout pour vocation la météo avec l’élément « moteur », le vent.  Comme souvent les montgolfières devront, soit lâcher des marqueurs sur des cibles réparties de manière non linéaire, soit tenter de suivre un autre ballon (le renard).  Dans tous les cas, le pilote devra diriger sa machine dans un espace à trois dimensions. L’équipe de la direction des vols commence donc à lâcher un petit ballon rempli d’hélium. A l’aide d’un outil ressemblant très fortement à un sextant, ils prennent note à intervalle régulier de l’angle entre le ballon, le sextant et le sol. Au final, ils sont capables de donner la force et la direction du vent, par paliers de 100 mètres, jusqu’au plafond du moment (une montgolfière pouvant voler jusqu’à la limite de l’oxygénation sans assistance).

Une fois les règles de sécurité données ainsi que les zones de vols, les équipes doivent attendre le feu vert du directeur des vols pour aller se placer puis gonfler les ballons. Une montgolfière ne pouvant décoller par des vents supérieurs à 13 nœuds (24 km/h environ), il y aura eu presque tous les jours de l’attente entre la fin du briefing et l’autorisation de gonflage.

Le vol en lui-même est impressionnant par la précision des manœuvres dans un espace aérien limité. Une des épreuves consiste à partir d’un point et de relier 3 cibles. Il faut être extrêmement précis puisqu’au dessus de chaque cible, chaque équipe devra lâcher un marqueur. Le lancer entraîne des pénalités renforçant la pression et l’obligation de la justesse des manœuvres. Ce qui est important, c’est de comprendre que les trois points ne sont pas linéaires. Partant d’un site prédéfini par l’équipe, le ballon a de grandes chances de s’aligner sur deux points, mais pas sur le troisième ! Dans le cadre de la coupe d’Europe 2011, le dimanche 7 août, le troisième point a tout simplement obligé à un presque demi-tour des aérostats. La précision des relevés anémométriques est donc primordiale puisqu’il engage directement la décision des équipes et ce, avant même de débuter le vol, au moment des calculs et des choix stratégiques. La lecture des cartes et l’utilisation d’outils manuels voire de GPS s’avère la qualité principale, en plus de l’expérience et du ressenti de chaque concurrent et équipage.

Les sensations en l’air sont très particulières avec un calme reposant, une vitesse lente. Lors de notre vol, nous étions dans un groupe d’une vingtaine de montgolfières et dans une matinée bien humide d’août, seul les brûleurs se faisaient entendre. Naviguer entre terre et nuage, en rasant les tournesols et les vignes locales ou en perdant de vue le ballon dans une brume épaisse offre un sentiment de liberté absolu ; un moment de détente exquis permettant de partager un bon moment avec le pilote. Une bonne manière, entre autres, d’en apprendre beaucoup sur cette branche de l’aéronautique.

Cette manifestation d’envergure s’est clôturée le dimanche par un meeting aérien. On pouvait y voir les Cartouches Dorées, venues en voisins, l’Alpha Jet de l’armée de l’air, le Sea Fury  ou encore, en finale, la patrouille des Breitling jet team.

Une chose est sûre, les yeux de chacun ont eu peine à s’acclimater aux couleurs de tous les jours après une telle semaine…de quoi nous remotiver et se donner rendez-vous dans deux ans !