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Les compagnies asiatiques font le plein d'A380.

Texte et photos : Guillaume Besnard

Le 6 janvier 2011, la compagnie coréenne Asiana Airlines annonce sa commande de 6 A380 livrables à partir de 2014. L'objectif est posé : concurrencer frontalement la compagnie nationale coréenne Korean Airlines, également cliente de l'A380 (dont les deux premiers exemplaires sont actuellement à Hambourg pour la peinture et l'aménagement intérieur). Cette commande était attendue impatiemment par les nombreux experts pour qui l'A380 est un avion taillé pour le marché asiatique. Il peut en effet à la fois voler sur des tronçons courts et moyens courriers à haute densité ainsi que sur le long courrier. Sa grande taille de cabine permet une grande flexibilité de l'aménagement en très haute densité ou alors en espaces conforts où l'on a plus l'impression de voyager à bord d'un paquebot que dans un avion.
L'Asie a besoin de tout cela à la fois : un avion aménageable pour des liaisons à moins de 3h de vol, ou alors configuré en long-courrier et pouvant relier l'Asie à l'Europe et les continents américains.
Cependant, une autre commande ferme datant de novembre 2011 pour 6 A380 est passée totalement inaperçue, et est pourtant largement plus symbolique pour le Jumbo européen : celle de la compagnie japonaise Skymark Airlines.
Bien plus que la commande d'Asiana, la commande de Skymark est symbole de la vraie percée de l'A380 en Orient. D'abord, le marché japonais est un marché très conservateur, où une écrasante majorité des compagnies sont équipées par Boeing. Ensuite, le marché intérieur  japonais est l'un des plus denses (et donc, potentiellement très rentable qui soit). Ensuite, les aéroports japonais sont étriqués car la place manque. De fait le nombre de mouvement est et sera de plus en plus limité ; et les compagnies ne voyant par leur nombre de vol augmenter, vont devoir augmenter la taille et la capacité de leurs avions. Le pari de Skymark Airlines, qui ne possède pas de gros porteur, est donc de monter face aux deux compagnies historiques, ANA et JAL, dont cette dernière est en grande difficulté financière. Si Skymark Airlines démontre que l'on peut exploiter l'A380 sur ce marché (et il n'en fait aucun doute), c'est un bastion important de Boeing qui va tomber, avec un potentiel qui peut se chiffrer en centaines d'avions.

Ces commandes, bien que minimales par rapport aux géants comme Emirates, sont peut-être l'arbre qui cache la forêt. Espérons qu'elles préfigurent un grand succès commercial pour Airbus.